Initiée en 2006, la série Just Cause, contrairement à d’autres licences bien connues, ne cherche pas à sortir à tout prix un épisode par an, et nous n’en sommes donc qu’à la troisième itération. Les deux précédentes avaient reçu un accueil globalement assez élogieux, de par leur côté action assez débridée et la possibilité, notamment, de conduire un nombre conséquent de véhicules et d’utiliser un bel arsenal de gadgets fun. Mais ils n’étaient par ailleurs pas exempts de défauts ; on évoquera un certain nombre de bugs ou encore un côté très répétitif dans les missions. L’heure est à présent venue de déterminer si Just Cause 3 a su s’affranchir des tares de ses aînés.
Just Cause 3 : liberté, j’écris ton nom (à coup de roquettes)
Rico, le champion des justes causes
Dans Just Cause 3, on retrouve à nouveau ce cher Rico Rodriguez, déjà présent dans les deux précédents opus, qui, cette fois, n’est pas envoyé combattre le crime sur des terres inconnues, puisqu’il revient sur l’archipel qui l’a vu naître : Medici. Malheureusement, les lieux sont désormais sous le contrôle d’un dictateur impitoyable et mégalomane, le général Di Ravello, et un petit groupuscule de rebelles s’efforce du mieux qu’il peut d’enrayer ce pouvoir absolu en menant des opérations éparses destinées à saboter les bases du régime totalitaire en place. Cela va sans dire, Rico s’empresse de rejoindre les rangs de ces opposants afin de leur prêter ses talents et de rendre à son île natale la liberté qu’elle a désormais perdue. Il retrouvera notamment quelques anciennes connaissances qui ne manqueront pas de l’utiliser comme garçon de course lors de missions visant à saper progressivement le contrôle de Di Ravello sur l’archipel, et votre principale activité apparaît de fait dès les débuts du jeu : assaillir villages, bases et villes contrôlées par la milice au pouvoir afin de les placer sous la coupe des rebelles. Ces raids, à la difficulté variable en fonction des forces en présence, occuperont la majeure partie de votre temps « hors mission principale », et vous permettront de récupérer de nouveaux garages, armes ou véhicules en livraison éclair, ainsi que de débloquer des défis (course, vol, etc.) liés aux lieux nouvellement délivrés du joug. Notez que ces activités destructrices imposent chacune un certain nombre d’objectifs à remplir (détruire un poste de garde, des panneaux de propagande, des éléments liés à l’électricité ou autres matières vitales, des infrastructures de communication, voire des antennes géantes), ce qui donnera généralement lieu à un massacre global jouissif et explosif avant de pouvoir hisser le drapeau de la liberté.
Gogo gadget au grappin
Jouissif… Explosif… Ce sont bien là deux qualificatifs convenant parfaitement à la description de Just Cause 3. Plus encore que ses prédécesseurs, le jeu se veut une sorte de sandbox immense (la map totalise au moins 5 fois celle de GTA V, si ce n’est plus, comme le prouve une des images de la galerie en fin de test) dans laquelle vous évoluez librement, en faisant usage des multiples véhicules disponibles (voitures, motos, bateaux de toutes tailles, avions, hélicoptères…), mais aussi de vos petits joujoux. Le grappin permettant de se hisser à distance, le parachute, ou encore les wingsuits (ailerons déployables sous les bras) pour planer dans les courants aériens tel un écureuil volant vous faciliteront largement les choses, tout en vous permettant d’admirer le paysage depuis les hauteurs. Ces outils nécessitent parfois un léger temps d’adaptation, mais il vous sera impératif d’apprendre à les maîtriser, que ce soit pour vous rendre la vie plus agréable, pour vous tirer d’un mauvais pas, ou pour réussir un certain nombre de défis liés à leur emploi. Et puisqu’on en est à parler gameplay, pour ma part, j’ai quelques regrets à évoquer, comme l’impossibilité de viser précisément en appuyant sur une touche, de courir plus vite ou de se mettre à couvert derrière les éléments du décor, mais ces légers griefs sont compensés par la nervosité des affrontements et l’usage des gadgets évoqués plus haut (d’ailleurs, les développeurs se sont expliqués sur le sujet). Just Cause 3 propose également certains éléments parfaitement jubilatoires, comme le fait de pirater les lance-missiles afin de déglinguer les hélicos ennemis, ou la possibilité de détacher les énormes gatlings de leur support pour les emporter avec soi. Jouissif. Et puisqu’on joue sur un archipel, l’eau est très présente dans le jeu, et vous aurez l’occasion de nager, à la surface ou parmi les fonds marins, même si on pourra regretter l’absence notable de vie aquatique (quelques requins ou autres animaux marins auraient été bienvenus), rendant les sessions de natation assez peu intéressantes.
Douille ou s’pique French ?
Par contre, l’eau est magnifiquement rendue, il faut bien le reconnaître. D’ailleurs, la réalisation globale du jeu est plutôt réussie ; j’ai lu à droite à gauche pas mal de critiques concernant les bugs du jeu, mais en ce qui me concerne, sur les nombreuses heures que j’ai passées à Medici, je n’ai rencontré, à part un peu de lag en cas de grande présence adverse, que quelques rares bugs graphiques, notamment liés à l’emploi du grappin, qui nous coince à l’occasion dans un recoin imprévu. Mais à part ça, le jeu est très beau à voir, et l’affichage de loin impeccable, vivant et coloré. L’atmosphère paradisiaque est détaillée et envoûtante, en pleine nature comme en ville, et les explosions, élément crucial de ce jeu bourrin et déjanté, sont impressionnantes et magistrales à contempler. Les musiques rythment parfaitement l’action, tantôt calmes et bucoliques, tantôt nerveuses et entraînantes, et les sons s’avèrent criants de réalisme. Ceci dit, rien n’est jamais parfait, et Just Cause 3 souffre quand même de certains défauts plus ou moins gênants. Par exemple, il vous arrivera d’arroser copieusement un mur à la mitrailleuse, sans que cela laisse une seule trace d’impact visible. Dommage, mais heureusement, ce n’est pas le cas à chaque escarmouche. Les seuls gros points négatifs, en fait, sont la durée des temps de chargement, et surtout, la qualité des doublages français. La VF manque de conviction, en fait trop ou pas assez, et ne colle pas toujours au mouvement des lèvres, résultat : les dialogues ne sont jamais très crédibles ni très réalistes, et du coup, les personnages manquent cruellement de charisme, alors que la VO leur rendait probablement beaucoup plus honneur. Un gros point noir pour Just Cause 3, donc, surtout que le jeu ne propose pas, hélas, la possibilité de choisir l’anglais pour l’audio, imposant cette VF assez mauvaise. Pas cool.
Ma vie est un très long fleuve pas tranquille
Et le contenu dans tout ça ? On l’a vu, le terrain de jeu est gigantesque, c’est déjà un atout pour Just Cause 3. Entre les missions principales et les objectifs secondaires, vous en avez pour des heures de jeu, sachez-le. Notamment, la libération des villages occupés par la faction adverse vous occupera pendant un bon bout de temps. Des raids somme toute assez répétitifs au final, mais qui vous imposeront néanmoins un certain nombre de contraintes à chaque assaut, comme on l’a vu plus haut. D’ailleurs, petit regret à ce niveau : la mini-map supposée afficher vos différents objectifs dans chaque ville occupée est assez peu lisible, et il n’est pas rare de tourner pendant plusieurs minutes afin de repérer visuellement un des éléments de mission ; la carte aurait gagné à plus de clarté. Et puis, à côté de tous ces raids, on trouve également un certain nombre de PNJ qui requièrent notre aide, mais aussi, on l’a déjà évoqué, une belle quantité de défis personnels (plongeon aérien à parcourt, course avec un bolide surpuissant, missions en hélicoptère…) histoire de se divertir un peu entre deux actes de libération. Pas besoin de vous faire un dessin : si vous vous lancez dans Just Cause 3, vous en aurez pour votre argent et vous avez intérêt à avoir pas mal de temps devant vous, car le jeu est particulièrement immersif et les heures filent à toute allure une fois le pad en main, sans qu’on s’en rende compte. Dernier point à aborder : le multi. Comme dans Just Cause 2, aucun mode multijoueurs n’est inclus, et seuls les joueurs PC peuvent espérer y avoir droit prochainement, car les développeurs comptent de nouveau sur les moddeurs talentueux pour concevoir une option multi. Cependant, aucune date n’est encore évoquée ; mais pas de crainte à avoir, le solo de Just Cause 3 se suffit largement à lui-même.
Conclusion de Just Cause 3
Après un Mad Max étonnamment réussi pour un jeu censé accompagner la sortie d’un blockbuster au cinéma, Avalanche Studios nous gratifie d’un Just Cause 3 gigantesque, fun et énergique, doté d’une durée de vie énorme pour qui aime compléter ses jeux à 100%. Non-exempt de menus défauts, le jeu n’en demeure pas moins un divertissement gratifiant et chronophage, qui saura combler à la fois les amateurs des premiers épisodes et les néophytes désireux de se lancer dans un GTA-like nerveux et jouissif.
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