Après avoir fait parler la poudre dans Europa Universalis IV, exploré les confins de notre galaxie avec Stelaris et avoir rendu fun la guerre la plus meurtrière de notre époque dans Hearts of Iron IV, Paradox Development Studio nous invite à replonger dans nos vieux cours d’Histoire dans Imperator: Rome. Proposant un jeu de stratégie comme à son habitude, tout en revisitant la période de la naissance des grands empires du bassin méditerranéen. Cependant, avec ce nouveau titre, Paradox arrivera t-il à renouveler son gameplay ?
Imperator: Rome – Tous les chemins mènent à Rome
La construction d’un premier empire
Imperator: Rome nous plonge donc en l’an 300 av. JC, soit 200 ans après la fondation de Rome, qui n’est pas encore l’empire légendaire que nous connaissons aujourd’hui. Cependant, vous avez la possibilité de gouverner n’importe quelle puissance de cette époque, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs nous laissent le choix : des tribus gauloises à l’empire de Macédoine en passant par l’Egypte. Les possibilités de départ sont plus que nombreuses et nous offrent énormément de possibilités sur comment notre partie va se dérouler. Par exemple, une faction enclavée dans les montagnes sera rapidement invitée à étendre son territoire tandis qu’une puissance régionale partageant des frontières avec beaucoup de voisins devra soigner ses relations.
Cependant, votre empire ne se construira pas tout seul et il aura besoin de vous à sa tête pour le mener vers un avenir glorieux. Il vous faudra donc savoir être diplomate pour créer de solides alliances et des armées pour conquérir vos voisins. Néanmoins, avant de se faire anéantir par un ennemi un peu trop belliqueux, il faudra apprendre les bases et le tutoriel sera là pour nous aider.
Nous constaterons cependant que ce même tutoriel est très vite expédié et n’apprend pas grand chose à un nouveau venu qui n’est pas adepte des jeux de Paradox. La traduction française mal faite et laissant parfois apparaître des morceaux de code ne sera pas non plus là pour nous aider (nous vous conseillons d’ailleurs le mod Vercingétorix du Steam Workshop, proposant une traduction française de bien meilleure qualité que celle du jeu original, gardez cependant en tête que cela bloquera l’obtention des succès du jeu).
Une fois ces premiers pas plutôt compliqués ardus, nous sommes donc plongés dans le jeu… Et les débuts sont très compliqués eux aussi : nous sommes bombardés de chiffres et d’informations dont nous n’avons aucune idée de quoi en faire. Bien sûr, si le flou causé par l’interface peu lisible est de plus en plus clair au fil des parties, il sera la principale cause de défaite lors des premiers essais.
Après quelques tentatives, nous connaissons tout de même les bases du jeu et savons globalement comment gérer notre empire : nous avons à notre disposition plusieurs types de monnaies qui nous servirons dans nos différents choix stratégiques et prenant la forme de « points de puissance » : puissance civique, militaire, religieuse et oratoire. Si vous pouvez dépenser tout vos points dès le départ dans des doctrines ou technologies vous donnant divers avantages, ils vous serviront aussi dans des choix plus modestes comme changer de conseiller ou de général.
Il faudra donc se servir de vos points avec modération pour ne pas finir à court de ces derniers dans un moment crucial. Vos décisions entraîneront des changements sur la stabilité de votre empire, boostant vos productions si elle est élevée mais auront des conséquences terribles sur votre économie si elle se retrouve en négatif.
Quelques soucis de voisinage
Si votre but est bien de conquérir les autres territoires, vous aurez besoin d’alliés pour ne pas vous prendre un revers les mois suivant une guerre, ou simplement pour éviter de devenir une cible trop facile. Il faudra donc nouer des alliances à coups de cadeaux et de compliments. Et il n’est pas compliqué, en début de partie, de trouver un voisin disposé à prendre les armes avec nous. Pour faire une campagne et étendre votre territoire, rien de plus simple : vous devrez créer des unités d’infanteries de différentes catégories afin de constituer une armée équilibrée pouvant mettre en place plusieurs tactiques de combat.
Vous aurez aussi besoin d’un commandant qui guidera vos troupes, et il faudra bien choisir quel personnage les commandera, ce sera bien difficile d’en trouver après une première guerre. La faute à des points d’expansion agressive qui s’ajouteront à votre compteur, et il faudra attendre plusieurs mois après une campagne avant d’en refaire une sous peine de devenir l’ennemi public numéro un. Cependant, si vous souhaitez améliorer vos relations avec une puissance voisine, alors vous pouvez dépenser des points de « puissance oratoire » pour gagner en réputation sur le long terme. Offrir des cadeaux marche aussi, mais cela vous coûtera de l’argent précieux qui pourrait servir à construire les infrastructures de votre empire.
Il faudra aussi soigner vos relations à l’intérieur même de votre empire : en effet, les différentes familles faisant partie de votre gouvernement s’attendront à être respectés. Si celles-ci ne se sentent pas respectées, elles pourraient bien causer des problèmes dans vos territoires comme des soulèvement ou autre joyeusetés. Si l’idée est très bonne sur papier, impossible de ne pas abuser de nos points de puissance oratoire pour influencer les personnages. Le charisme de votre personnage sera d’ailleurs l’un des seuls traits ayant véritablement d’importance dans le titre, étant donné que vous pourrez laisser des commandants plus doués que votre consul pour prendre la tête de vos armées, et ainsi palier à ce problème.
Attention aussi à bien faire gaffe au terrain sur lequel vos troupes se tiennent ou l’environnement dans lequel elles évoluent : certains endroits causeront de l’attrition à une armée trop grande, qui sera alors incapable de subvenir aux besoins de tout ses hommes, causant alors des morts inutiles qui auraient pu servir lors d’une bataille à venir.
Un cours d’Histoire devenant peu à peu ennuyeux…
Malheureusement, après plusieurs parties effectuées et les principaux empires testés, nous nous rendons vite compte que Imperator: Rome peine à se renouveler : les bâtiments que l’on peut construire pour améliorer la productivité de notre empire se comptent sur les doigts d’une main (quatre au total) et les types d’unités ne changeront pas au cours d’une partie. Si au départ le joueur peut trouver de la difficulté dans la gestion de ses ressources, il entrera rapidement dans un cercle vertueux lui permettant de gagner rapidement des points et lui permettant d’acheter de nombreux bâtiments afin de produire plus, augmentant ainsi ses revenus.
L’IA ne prend pas assez d’initiatives pour nous surprendre en bien comme en mal, les possibilités stratégiques en temps de paix sont donc très limitées et nous n’attendons qu’une chose : partir en guerre pour prouver notre supériorité au reste du monde ; mais il faudra cependant attendre que notre compteur d’expansion agressive tombe à zéro, et même si nous avons la possibilité de passer le temps, nous devrons tout de même attendre de longues minutes sans rien faire. La difficulté ne rend pas spécialement l’IA plus intelligente mais se contente juste de lui donner des avantages ou des inconvénients en fonction du mode choisi.
Nous déplorerons aussi quelques bugs rendant l’expérience parfois désagréable et une mauvaise optimisation rendant les temps de chargement interminables ou causant de nombreux lags en cours de partie.
Imperator: Rome possède de bonnes bases et avait de quoi devenir un bon jeu de stratégie. Malheureusement, son manque de contenu et de renouvellement après plusieurs partie ne motiveront pas ses joueurs à retenter l’expérience. S’adressant aux habitués du genre mais trop creux pour les tenir en haleine sur le long terme, il reste difficile de conseiller Imperator: Rome, qui semble être le genre de jeu se laissant apprécier une fois la sortie de plusieurs DLC rajoutant du contenu effectuée.
Cependant, après avoir payé un jeu proposant si peu, les joueurs auront-ils le courage de dépenser leur argent dans des mises à jour qui seront nécessaires pour rendre le jeu bon ? Si vous êtes néanmoins fan de jeux de stratégies, nous vous conseillons les autres jeux édités par Paradox Interactive qui ont su se bonifier au fil des mises à jour et proposant un contenu correct, tout cela en minimisant les bugs.