Harry Potter. Voilà, puisque ce nom est évoqué à chaque article qui parle de Ikenfell, autant se débarrasser de ça d’entrée de jeu, comme ça, on n’aura pas à y revenir pendant des heures. Il vaut mieux se concentrer sur le jeu en lui-même plutôt que sur la référence. Pourquoi on parle de l’œuvre de Miss Rowling dans le test d’un tactical-RPG old-school, vous demandez-vous peut-être ? Eh bien, parce qu’il y est question de jeunes étudiants, aspirants sorciers, et d’une école de magie qui va servir de point central à notre histoire. Donc voilà, le cadre est posé.
Reste à présent à savoir si la référence en question fait le taf et se suffit à elle-même, et si l’overdose de jeux prétendument rétro n’accouche pas une fois encore d’un titre générique de trop avec ce Ikenfell venu de nulle part…
(Test de Ikenfell sur Switch réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur)
Magical girl
Vous faites vos premiers pas en jeu dans les bottines de Maritte, qui vient à la recherche de sa sœur, étudiante à l’école de magie Ikenfell, dont elle n’a plus de nouvelles. La petite rouquine se fait bien vite intercepter dans les bois par un trio de gardes fantomatiques dont l’objectif est de repousser les intrus venant fouiner un peu trop près de l’établissement apparemment confiné (ha bon ?).
Mais lors de cette échauffourée, la jeune fille s’avère capable elle aussi de faire usage de pouvoirs magiques, alors qu’elle n’en avait jamais eu conscience. Il n’en faudra pas plus pour que les spectres qui s’opposaient à elle lui fassent passer quelques tests de combat, puis la prennent sous leur aile pour la guider dans son exploration de ses capacités nouvellement découvertes.
C’est là le début de votre aventure, qui vous amènera à rencontrer tout un tas de personnages, jouables ou non, le tout gravitant autour (et beaucoup à l’intérieur) de cette école d’Ikenfell si mystérieuse…
La promenade se fera en deux temps, globalement : l’exploration, et la baston. Les passages de promenade, parsemés de puzzles très sympas, vous rappelleront le premier Mother, si vous avez connu cela, visuellement. Il y a des chances que vous ayez découvert Mother avec le second opus, appelé EarthBound, et livré, sur Super NES, dans un gros coffret bien plus impressionnant que les boîtes habituelles.
NES qu’a fait
Il vous rappellera également les premiers Final Fantasy ; on a donc affaire à du rétro en termes de rendu visuel et audio, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Quant au gameplay, on a droit ici bien plus à du tactical qu’à du FF-like. Et pourtant, les choses se jouent au tour par tour sans prendre en considération les dénivelés du terrain. Vous avez du mal à visualiser la chose ? Détaillons donc un peu les combats.
Quand vous tombez sur un groupe d’ennemis, vous passez en mode baston. Avec vos personnages d’un côté, et les vilains de l’autre. Chacun, ennemi comme allié, va attaquer une fois son tour venu, avec la possibilité de se déplacer sur une grille limitée, et il en ira de même pour les assauts selon votre choix offensif.
Une barre en haut de l’écran vous permettra de savoir à qui viendra le tour de frapper, que ce soit vous ou votre vis-à-vis. Maritte, votre perso de base, est plutôt du genre sorcière de feu, mais ça ne l’empêchera pas d’apprendre de nouveaux sorts au fil de l’aventure. Et de s’adjoindre des camarades doués en d’autres domaines afin de constituer une équipe homogène et complète.
Paye, peur, marrave, yo !
Elle pourra s’adjoindre cinq autres compagnons, mais vous ne pourrez vous constituer que des équipes de trois maximum. Chacun de ces personnages bénéficie, bien entendu, de ses compétences personnelles, à faire évoluer en levellant. Car oui, dans Ikenfell, progresser, ça paye, et ça permet de se sortir de bien des situations à risque… Vous pourrez d’ailleurs vous équiper en conséquence.
Votre équipement influencera votre jauge de vie, votre puissance de frappe, votre défense, votre vélocité… Bref, à vous de trouver la bonne alchimie entre pouvoir d’attaque et vivacité, tout en n’oubliant pas de vous protéger au mieux.
Une fois bien équipé, y a bagarre. On l’a dit plus haut, les affrontements revêtent un aspect plus ou moins tactique, au cours desquels vous devrez attendre votre tour pour agir (soit en attaquant, soit en fuyant, soit en utilisant un item…). On retrouvera ici une mécanique qui ne manquera pas de vous rappeler les Paper Mario (on ne va pas les lister, vous voyez le concept) consistant à vous demander de réagir rapidement en fonction de ce à quoi vous êtes confronté.
On en vient alors à être sur le qui-vive dès qu’on reçoit un assaut, mais également quand on en balance un ; ce, pour recevoir le moins de dégâts possible, et en infliger au contraire un maximum.
Le timing est donc de mise, car si vous ratez votre incitation à appuyer sur le bouton au bon moment, vous en mangez plein le museau si on vous attaque, et vous faites des dégâts de bébé hamster si c’était votre tour de frappe. Apprentissage de vos nouveaux pouvoirs, de leur fonctionnement, et de ceux des divers ennemis qui se présenteront à vous constitueront ainsi le cœur du gameplay d’Ikenfell.
Notez enfin que vous pourrez facilement éviter le combat avec les ennemis que vous ne manquerez pas de rencontrer à profusion dans et aux abords de l’établissement immense que vous allez explorer, car vous les voyez sur votre écran et pouvez les esquiver, ce ne sont pas des attaques surprises comme dans certains RPG d’antan. Ceci dit, fuir constamment constituerait une mauvaise idée, puisque les combats remportés sont votre seule chance d’apport d’XP destinés à faire progresser votre équipe.
Un dernier mot avant de se quitter : sachez que, comme vous le montrent les photos présentes sur cet article, les textes de Ikenfell sont uniquement en anglais, ce qui n’est pas une surprise monumentale pour un jeu indépendant de cet acabit, mais qui pourrait éventuellement en rebuter certains, car jouer à un RPG en anglais, ce n’est pas la même mayonnaise que jouer à un platformer ou un beat’em up. Vous êtes prévenu.
Ikenfell est une agréable petite surprise. Alors certes, ses graphismes 8-bit ne sont pas heuu… magiques, mais si vous êtes un amoureux de rétro tel votre Humble Narrateur, ce détail ne fera pas partie des points de contrariété.
Très classique dans son approche du tactical-RPG au tour par tour à l’ancienne, il saura néanmoins vous surprendre parfois par la maturité de son propos et les puzzles proposés çà et là, ainsi que par son gameplay réactif qui évoque les Paper Mario. Une belle petite aventure au sein d’un Poudlard-like.