À l’origine étaient deux séries, The Legend of Zelda et Warriors. Lorsque l’an 2014 fut venu, les deux séries eurent un enfant. Nommé Hyrule Warriors, le jeune héritier parcourait les étendues arides de la Nintendo Wii U, cherchant de ses yeux perçants la vie qui s’en dégageait. Lorsque l’an 2016 s’en vint, l’héritier du royaume découvrit avec émerveillement son cadet, Hyrule Warriors Legends, jeune frère destiné à régner sur la Nintendo 3DS. Deux années passèrent, et un dernier enfant naquit de l’union des deux séries : Hyrule Warriors Definitive Edition. S’armant des expériences de ses deux prédécesseurs, les terres de la Nintendo Switch lui souriront-elles autant que celles de ses deux aînés ?
Hyrule Warriors Definitive Edition – Wii U, 3DS et Switch, la Triforce de Nintendo ?
Yaaaaah ! Haaaaaah… Tseyaaaaaa ! (Script en vrai poil de scénario)
Les monstres envahissent le royaume d’Hyrule ! La Princesse Zelda et sa fidèle chef de la garde royale, Impa, espèrent l’apparition du héros dont parlent les légendes afin de les aider à gérer la crise. Link, jeune recrue de la garde dont le talent à l’épée impressionne déjà sa hiérarchie, saute à pieds joints dans la bataille pour sauver le château et parvient à repousser l’assaut aux côtés de Zelda, d’Impa et des gardes Hyruliens (oui, oui, vous avez bien lu Hyruliens, pas Hyliens). Les monstres étaient cependant menés par une sorcière sombre, Cya, qui, profitant de la disparition de la princesse lors de la bataille, part à la recherche des fragments de l’âme d’un mal ancien qui avait ravagé les terres d’Hyrule il y a maintes années de cela. Link et Impa se lancent donc à la recherche de la Princesse Zelda et de Cya, bien décidés à sauver leurs terres du fléau à venir.
Comme vous pouvez le constater, le scénario reprend les grandes lignes instaurées par la série des The Legend of Zelda et ses protagonistes principaux. Le casting du jeu vous permettra par ailleurs d’incarner 31 personnages, dont 5 inédits, à savoir : Lana, la sorcière bienveillante ; Cya, la sorcière noire ; Volga, le brûlant chevalier dragon ; Iscerro, le monstro-mage ; et Linkle, l’héroïque éleveuse de cocotte. Les 26 personnages restants sont quant à eux bien connus des habitués avec des têtes d’affiche allant du célèbre Tingle au grand Daphnès Nohansen Hyrule (le Lion Rouge de Wind Waker) et nécessiteront parfois de s’investir de longues heures avant de pouvoir en profiter, mais nous y reviendrons plus tard.
Heyaaaaaaaaa ! Hep ! Hep ! Hu… (Attaques tornade et roulades)
Niveau gameplay, la balance se situe du côté de la série Warriors, avec le bouton Y assigné aux attaques faibles initiant les combos avec les attaques fortes du bouton X. Les esquives se feront avec B et l’activation de l’attaque spéciale avec le bouton A. Les sticks sont bien évidemment assignés aux déplacements et à la rotation de la caméra, le D-pad sera quant à lui associé à la roue des objets spéciaux (ocarina, bombes, arc, grappin, potion et boomerang, que vous débloquerez au cours de l’aventure) que vous pourrez sélectionner en les faisant défiler en allant vers la gauche ou la droite, puis utiliser grâce à ZR. L et R servent respectivement au verrouillage de l’ennemi et à l’activation de la jauge de magie (l’équivalent de la jauge Musou, vous permettant d’être momentanément plus rapide et de briser la garde de vos adversaires). ZL sera cantonné à la défense de votre personnage.
Vous pourrez améliorer vos héros au travers de la montée en niveau, réalisée en vainquant les ennemis lors de vos combats (ou au terrain d’entrainement, en échange d’une poignée ou d’une montagne de rubis, selon le niveau voulu), de l’armement récupéré en récompense et amélioré par la forge, et enfin de la badgerie, qui vous permettra de débloquer des bonus sur votre personnage (combos plus longs, dégâts passant la garde des ennemis, prise de forts plus simple, etc.).
Pour ce qui est des modes de jeu, vous pourrez entreprendre le Mode Légende, qui vous lancera dans le scénario opposant le royaume d‘Hyrule aux séides des ténèbres, vous permettant de débloquer les objets spéciaux, mais surtout de vous faire la main avec les différents personnages imposés avant de passer aux choses sérieuses. Le Mode Libre reprendra les scénarios du Mode Légende, mais vous laissera le plaisir de pouvoir choisir les personnages contrôlables (à vous les joie de la décimation en mettant Ganondorf du côté d’Hyrule, par exemple).
Le Mode Aventure vous placera sur de grandes cartes quadrillées, à l’esthétique 8-bit, où chaque case vous proposera une mission à accomplir. Bien loin du contenu scénarisé des modes précédents, il sera ici question de se détendre en massacrant sans vergogne des hordes d’ennemis dans un temps limité, ou d’autres variantes moins complexes qu’une mission classique. Ce mode vous permettra également de débloquer des personnages additionnels et de nouveaux costumes.
Enfin, si vous aimez la difficulté et le scoring, alors le Mode Défi sera pour vous, avec des missions chronométrées, vous serez jugé sur vos performances au combat, mais surtout, SURTOUT… Vous aurez la possibilité d’y contrôler le maléfique et gigantesque Ganon (la forme véritable de Ganondorf), se frayant un chemin à travers les hordes d’ennemis comme un couteau chauffé à blanc dans une bûche glacée. Bref, jubilatoire. Notez également que le Mode Défis sera le seul auquel vous ne pourrez convier un deuxième joueur à vous accompagner.
Haaaaaaa ! Het, het ! Yaaaaaaah ! (Prouesses techniques et artistiques)
Un chose est certaine, le fan-service est au rendez-vous dans Hyrule Warriors Definitive Edition. Avec les terrains issus des différents épisodes de la série The Legend of Zelda, vous pourrez vous replonger dans les univers des épisodes tels que Ocarina of Time, Majora’s Mask, Twilight Princess ou Skyward Sword. Breath of the Wild sera lui aussi représenté au travers de deux tenues (une pour Zelda, et l’autre pour Link) spécialement ajoutées pour cette édition. Les personnages jouables, tout autant que les ennemis, sont assez bien modélisés et colorés, de quoi facilement accrocher l’œil du joueur. La musique ne sera pas en reste non plus, avec des remix plus punchy des thèmes chers aux fans de la série, mélangeant orchestre classique et instruments électriques. De quoi contenter les oreilles pointues des Hyliens (qui les ont ainsi pour entendre les voix des dieux, preuve que ces derniers aiment la guitare électrique). Il sera aussi possible de se rincer l’œil lors des jolies cinématiques qui ponctueront le Mode Légende.
Pour autant, tout n’est pas rose, puisqu’au niveau technique, nous aurons noté une différence de fluidité entre le jeu pratiqué en nomade ou sur grand écran. Le jeu n’atteignant déjà pas les 60fps en docké, n’espérez pas de miracle en mode portable, avec des saccades assez visibles lors des scènes d’introduction ou des combats avec moult ennemis à l’écran. Et bien entendu, le mode coopératif, bien qu’appréciable pour palier le QI de moule des IA, n’arrangera pas beaucoup la situation côté fluidité. Un gros point noir quand Fire Emblem Warriors proposait de favoriser la fluidité ou la résolution dans ses paramètres (pourtant également développé par Omega Force et la Team Ninja). Bref, un portage qui aurait mérité d’être légèrement peaufiné côté technique.
Conclusion de Hyrule Warriors Definitive Edition
En résumé, sans être le jeu de l’année 2018, Hyrule Warriors Definitive Edition aura au moins le mérite de remettre un peu de The Legend of Zelda dans notre vie. Nous retrouvons avec plaisir héros et antagonistes ayant bercé nos jeunes années dans un jeu où la castagne, les flashs et les couleurs sont à l’honneur. Bien qu’en étant déjà à sa troisième réédition, les joueurs ne possédant pas l’un des deux premiers opus pourront découvrir un titre complet, avec une difficulté croissante qui ne rebutera pas les nouveaux arrivants dans la licence Warriors. Bref, Hyrule Warriors Definitive Edition comblera agréablement le vide laissé jusqu’aux prochaines sorties des titres majeurs de Nintendo.