Nous pouvons sans vergogne annoncer que Hyrule Warriors a été l’un des titres les plus attendus par les heureux propriétaires de la Wii U. Il est vrai que les fans de cette saga mythique (retrouvez d’ailleurs cette histoire de légende dans notre dossier 1 et 2) étaient jusqu’à présent un peu frustrés que l’une des franchises emblématiques de Nintendo n’ait pas encore sa place (en HD) sur la dernière console de salon de Big N. C’est maintenant chose faite, toutefois, une grande question persiste : est-ce que c’est un Zelda à la sauce Warriors ? Ou un Warriors franchisé Zelda ? Nous allons tenter de répondre à cette interrogation dès maintenant avec notre test de ce crossover si particulier. Pour information, le terme crossover est utilisé pour qualifier un jeu mélangeant deux univers bien connus.
Test de Hyrule Warriors sur Wii U
Hyrule Warriors : un sacrilège ?
Hyrule Warriors est ce qu’on appelle un beat’em all c’est à dire un jeu où il faut taper, taper et encore taper. Dès les premières minutes de jeu, on retrouve tout de suite la griffe du studio Omega Force, ce même studio à l’origine de la saga des Dynasty Warriors et il faut dire que ça se voit. Oubliez les magnifiques chevauchées à dos d’Epona, les énigmes à résoudre et autres merveilles qui ont fait le succès de la franchise Zelda. Cette fois, afin d’avancer dans le scénario, il faudra trancher, massacrer, éliminer les hordes de gobelins et autres bestioles qui vous barreront le chemin. On retrouve parfaitement l’ambiance de la saga, tout y est : les personnages principaux, les ennemis bien connus et les boss de légende. Ce titre est un véritable hommage à la série phare de Shigeru Miyamoto. Bien sûr, vous ne serez pas aussi libre que dans les autres opus, mais vous pourrez redécouvrir le désert de Gerudo, le lac Hylia, le volcan d’Ordinn de Skyward Sword ou le magnifique palais du crépuscule de Twilight Princess.
Côté scénario, la firme ne s’est pas vraiment cassée la tête. Une nouvelle fois, la Triforce est en danger, le terrible seigneur des ténèbres louche encore sur la puissance des dieux. Pour mettre la main dessus, il va s’allier avec la belle Cya, une sorcière extrêmement puissante. Évidemment Link et ses amis vont tout mettre en œuvre pour l’empêcher de mettre la main sur l’artefact de légende. Durant les 18 missions que vous propose le titre, il vous faudra affronter divers ennemis et chaque niveau se termine par un affrontement avec un Boss. Afin de vaincre ce dernier, vous devrez utiliser une arme spécifique que vous aurez récupéré préalablement dans un coffre. Une fois son point faible trouvé, vous devrez l’achever, et je dois avouer que la difficulté n’est pas réellement de mise. La victoire en poche, vous allez errer pendant de longues secondes sans pouvoir rien faire avant qu’un message ne vous indique la fin de mission (je dois vous avouer que ce moment est très déconcertant la première fois). Au fil de vos missions de nouveaux compagnons viendront rejoindre l’aventure, gonflant ainsi les rangs de votre petite armée, vous pourrez retrouver Impa, Zelda, Midona, Sheik pour ne citer qu’eux.

Zelda + Warriors = Hyrule Warriors
Le studio Omega Force a dû redoubler de vigilance pour ce titre, car il n’est pas si aisé d’adapter une franchise à une autre. Comment faire pour qu’une saga telle que Zelda devienne un jeu défouloir ? Le plus simplement possible. Vous prenez les guest stars d’un univers et vous le jumelez avec un gameplay qui a fait ses preuves. Une fois cette association effectuée, vous avez le droit de fracasser de l’ennemi à tour de bras avec un personnage de légende. Parlons-en justement, quel que soit le guerrier que vous choisirez lors de votre aventure, la base reste la même. Vous allez devoir affronter des vagues d’ennemis qui ne cessent de revenir inlassablement. Petite astuce au passage, si vous voulez limiter leurs multiplications n’hésitez pas à prendre possession des points stratégiques de la carte, éliminez les chefs afin de prendre le point de contrôle, ainsi vos hommes surveilleront la zone pendant que vous vaquerez à vos occupations (exactement comme dans les Dynasty Warriors d’ailleurs …).
Afin de laminer les gobelins, et autres bestioles malfaisantes, vous avez le droit de choisir en début de mission l’arme qui vous accompagnera durant cette dernière. Une fois votre instrument de mort choisi, vous aurez à votre disposition un panel de coup, tout d’abord ceux de bases, ou il faudra vous déchaîner sur la même touche. Ils deviendront plus puissants en fonction des améliorations de votre arme, ce qui vous permettra de trancher dans le vif du sujet. Viennent ensuite les super-coups; afin d’arriver à terrasser un grand nombre d’ennemis à la fois, il vous faudra remplir une jauge (en tuant des gobelins, plus facile). Cette dernière, une fois remplie, vous donne la possibilité d’activer à tout moment un super-coup qui infligera aux ennemis qui se trouvent devant vous une terrible attaque, les faisant ainsi valser dans les airs (je dois tout de même avouer que cette dernière manque un peu de précision, calculez bien votre trajectoire avant de lancer l’attaque). La seconde méga attaque réside dans la magie, car lors de votre épopée il vous sera possible de recueillir des fioles verdâtres. Encore une fois, il vous faudra attendre que votre jauge soit pleine, afin de l’activer. Mais le jeu en vaut la chandelle, car une fois la magie validée, vos coups seront décuplés, donc plus dévastateurs. Il ne vous sera donc plus nécessaire de vous acharner sur l’ennemi, un coup suffira.
Malgré la variété des attaques que vous avez à la base et celles que vous débloquerez en allant faire un tour au marché, votre pauvre gamepad va vite le ressentir. Vous vous surprendrez certainement en train de vous acharner sur une pauvre touche sans défense, dans le but de débloquer une seconde attaque qui ne dure que quelques secondes. Mais la firme à pensé à tout, car les personnages disposent d’une arme secondaire, aux effets différents, même si le gameplay reste vaguement le même, les séquences d’action redonnent un peu de sang neuf au titre. Ou comment varier les plaisirs, en gardant le principe de base. Omega Force remplit donc pleinement son objectif de faire un Zelda sous l’œil vigilant d’un Warriors.

Un univers clos, mais complet
Il est vrai que les limites du jeu se font vite sentir, mais à cela Hyrule Warriors contre-attaque. Au lieu de vous laisser avancer inlassablement de niveau en niveau, il vous propose de faire un tour au marché, l’endroit idéal pour améliorer vos aptitudes grâce aux matériaux récupérés sur le terrain. Étant donné que les personnages du jeu ont à leur disposition différentes armes, autant vous dire que la liste des améliorations est plutôt longue. Il vous sera également possible de fusionner deux armes de mêmes type, cette opération vous permettra entre autres de mélanger les aptitudes des armes afin d’en avoir une plus puissante.
Vous pourrez aussi augmenter le niveau d’un personnage (sans pour autant dépasser le personnage de votre équipe qui détient le plus haut niveau) cela ayant pour but de faire évoluer vos personnages de manière uniforme, du moins si vous avez un nombre suffisant de rubis. Vous pourrez aussi créer des badges en échange et des potions, le tout vous apportera un avantage supplémentaire lors de l’aventure. Afin de profiter de l’aventure sur tous les fronts, vous aurez à manier plusieurs personnages lors de votre épopée, pas question de faire le jeu exclusivement avec Link, hors de question. Avant chaque monde, vous devrez choisir votre personnage parmi une liste de personnages prédéfinis, une main pouce vers le haut vous invitera à choisir celui le plus adapté à l’aventure que vous vous apprêtez à suivre. Ce qui permet une nouvelle fois de vivre cette aventure à fond. La firme a d’ailleurs pensé à tout de ce côté car d’autres modes sont disponibles dans Hyrule Warriors ce qui vous permettra de vivre le jeu sous une autre facette. Je vous en parle ci-dessous.

Au-delà de l’aventure principale
Comme je le disais ci-dessus, il n’y a pas que l’aventure principale dans Hyrule Warriors, il y a aussi d’autres modes qui vous tiendront en haleine. Commençons par le « mode libre », ce dernier est très simple, vous reprenez la trame scénaristique principale avec le personnage de votre choix. Vous pourrez donc ainsi renouveler votre effort avec les personnages que vous aurez préalablement déverrouillés. Le second est le mode « défi », celui-ci vous donne des missions spécifiques à remplir afin de remporter la victoire. Vous devrez par exemple tuer un nombre d’ennemis défini dans un temps limité. Le dernier mode est nommé « aventure ». Ici, vous vous trouverez sur une carte du tout premier Zelda sorti sur Nes en 1987, cette carte est découpée en petites parcelles, chacune d’elles vous impose de remplir une mission pour passer à la suivante. Mais afin de varier les plaisirs, vous aurez cette fois à conquérir un territoire, laminer des spectres sans vous faire toucher, tuer une cible grâce aux indices donnés ou encore lyncher plusieurs boss dans un temps limité. Lorsque votre mission sera réussie vous pourrez passer à la suivante mais prenez garde certaines d’entre elles vous demanderont des objets précis.
En d’autres termes, Hyrule Warriors a de quoi remplir votre emploi du temps un long moment, même si la trame principale n’est pas très longue et que le mode coopération (un sur la télé l’autre sur le GamePad) est plus sympa que jouer seul. L’aventure continue au-delà du mode « légende ». Toutefois il a y a deux choses que je n’ai pas encore abordées, c’est le visuel et la musique. Commençons par le visuel, même si sa vitesse d’affichage est plus que correcte (il en faut pour afficher des centaines d’ennemis d’un coup), les graphismes par eux-mêmes manquent un peu de peaufinage, surtout dans les phases de vue rapprochée du personnage, vous constaterez facilement le manque de détail sur certaines personnalités de la saga Zelda. Passons à la bande-son, les développeurs ont eu la brillante idée d’inclure 37 musiques tirées de l’univers Zelda avec une petite touche de modernité, un régal pour les oreilles. Le petit plus c’est que vous pouvez choisir votre ambiance sonore avant de démarrer une mission, du caviar pour les amateurs.

Conclusion Zelda Hyrule Warriors
Alors, ce Hyrule Warriors, bon ou mauvais ? Je pense sérieusement que ce titre est plus un amuse-gueule avant le plat de résistance que nous réserve l’année 2015. Il n’est pas un vrai Zelda digne de ce nom, mais les aficionados seront ravis de ce portage vers un autre style de jeu. Il me rappelle vaguement Zelda Crossbow Training qui est sorti sur Wii en 2007, on ne sait pas ce qu’il vient faire dans la saga mais on ne peut pas le manquer pour autant. Le titre a de nombreuses qualités qui nous font vite oublier ses défauts. Même si nous aurions voulu un peu plus de Zelda dans ce Zelda, cette alliance entre deux styles de jeu prend plutôt bien. Hyrule Warriors est vraiment très difficile à décrire en lui-même car il regroupe deux franchises bien connues et appréciées, ce qui est le plus compliqué c’est de vous détailler ce titre en sachant qu’il en cache deux. Je pense que le seul moyen de vous faire une idée, c’est de céder à la tentation et de vous payer un titre qui restera, je suis sûr, dans la mémoire des Warriors et des Hyliens.