Il n’est pas toujours facile de sortir un jeu de nos jours. Homefront: The Revolution en est le parfait exemple ! Annoncé il y a plus de 4 ans par l’éditeur THQ, le jeu a failli ne jamais voir le jour suite à la faillite du studio. Racheté par Crytek et édité par Deep Silver, le développement a subi un nouveau coup dur lorsque Crytek a été contraint d’abandonner le projet suite à un manque de liquidité. À la dérive, le projet menaçait de plomber l’éditeur Deep Silver qui a finalement créé le studio Dambuster afin de reprendre le développement et sortir un jour Homefront: The Revolution. C’est aujourd’hui chose faite puisque le jeu est sorti depuis peu sur Xbox One, Playstation 4 et PC, mais le développement chaotique du titre n’a t-il pas nui à sa qualité ?
Homefront: The Revolution – Reprenez le contrôle, reprenez vos vies !
Vous n’imaginez pas tout ce qu’APEX peut faire pour vous !
Imaginez un monde où une simple entreprise démarre en créant des produits informatiques simples, qu’au fur et à mesure des années elle commence à développer d’autres technologies toujours plus performantes jusqu’à en équiper la majorité des foyers du monde (non, non je ne fais pas référence à Microsoft, à Apple ou à Samsung). Imaginez maintenant que cette société se mette à créer des armes de plus en plus sophistiquées avant d’en équiper la majorité des forces armées des USA ! Et enfin imaginez que cette même entreprise ait cachée un bouton off sur ses armes et que par conséquent, il lui soit possible de rendre impuissants la majorité des gouvernements de la planète. Eh bien, c’est ce qui est arrivé dans Homefront: The Revolution ! La société nord-coréenne APEX a colonisé le monde par la technologie avant de le mettre à ses pieds. Exit la superpuissance des Etats-Unis, qui se retrouvent totalement envahis par les troupes de la société APEX. Mais voilà, comme vous vous en doutez, les habitants asservis depuis plusieurs années en ont marre et comptent bien reprendre le contrôle de leur vie et botter les fesses de l’envahisseur.
C’est ainsi que commence l’histoire d’un jeune homme qui se retrouve pris dans le mouvement révolutionnaire de la résistance et qui deviendra au fil du temps l’un des piliers de cette dernière. Mais avant ça, il va vous falloir piller, saboter, tuer et reprendre le contrôle des différents quartiers de la ville de Philadelphie. Par toujours évident car si l’armée populaire de Corée est suréquipée d’armes à la pointe de technologie, la résistance, elle, doit se contenter d’armes artisanales créées à partir d’éléments récupérés dans les décombres de la ville. Un combat dans la lignée de David contre Goliath ! Mais si je me souviens bien, ce ne sont pas toujours les plus forts qui gagnent. Ce combat deviendra le vôtre lorsque vous vous retrouverez pris en otage et sauvé in-extremis par le leader de la résistance. Ce dernier a moins de chance que vous et se retrouve prisonnier.
Il va falloir vite le retrouver avant qu’APEX ne le torture et anéantisse la rébellion. Vous voici catapulté dans une lutte pour la reprise de la ville, dans une lutte pour la reprise de vos vies. Sans avoir le temps de vous remettre de vos émotions, vous voilà directement plongé dans la mêlée. Dès le début du jeu, vous pourrez vous rendre compte de la suprématie coréenne ! Les forces armées sont partout, en surnombre, suréquipées mais surtout implacables.
Aux armes citoyens !
Une fois les différents didacticiels effectués, vous et d’autres soldats vous retrouverez dans un quartier entièrement contrôlé par l’ennemi. Votre objectif est simple : reprendre le contrôle des différents secteurs de Philadelphie, morceau par morceau. Pour reprendre un point, il vous faudra tuer tous les ennemis de la zone et effectuer une action selon le type d’installation (destruction, piratage…). Une fois ce lieu récupéré, la rébellion en fera un de ses bastions. Petit à petit, les habitants vous suivront dans la révolte et vous aideront dans votre combat. Par la suite, d’autres quartiers se débloqueront et il faudra effectuer les mêmes tâches de reconquête de territoire. Mais attention ce ne sera pas si facile ! Si la tâche vous semblera rapidement redondante, le jeu ne compte pas vous laissez gagner si facilement. La faute à une difficulté mal dosée mais aussi à une IA totalement inégale, tantôt trop facile, tantôt trop forte. On ne sait jamais sur quel pied danser, certains lieux seront littéralement envahis d’ennemis alors que la fois suivante il y en aura moins. De plus, les ennemis apparaîtront parfois de n’importe où et vous tireront dessus sans crier gare, ce qui aura pour conséquence votre mort, sans savoir d’où viennent les tirs. Et inutile de compter sur vos alliés, ils seront plus souvent un fardeau qu’un réel soutien. Il leurs arrivera même de se téléporter comme par magie dans la base ennemie, réduisant à néant toute tentative d’infiltration discrète. Et je ne vous parle même pas des nombreuses fois où l’on se retrouvera purement et simplement coincé par un élément de décor ou dans un mur. Autant vous habituer à certains bugs car Homefront: The Revolution en contient quand même un certain nombre.
Pour vous aider dans vos différentes actions de guérilla, vous pourrez compter sur un arsenal maison que, tel un MacGyver, vous vous fabriquerez avec les moyens du bord. Vos armes seront entièrement modulables et transformables. Ainsi un simple fusil à pompe peut devenir un lance-roquettes. Armes, grenades, molotov, etc., tout sera confectionné avec les objets récupérés dans les décombres de la ville, et il vous en faudra beaucoup pour venir à bout des engins technologiques de l’APEX tels que les drones, les Goliath ou les Wolverine. D’autres composants pourront être revendus et ainsi vous permettront d’en acheter d’autres beaucoup plus rares. De nombreuses caches sont disséminées à travers la ville et vous permettront facilement de refaire le plein de munitions et d’éléments importants. Il vous sera également possible de mettre la main sur des motos pour vous déplacer plus rapidement parmi les décombres de la ville. L’histoire du jeu propose de réaliser de nombreuses quêtes principales mais également maintes quêtes secondaires ainsi qu’une multitude de missions sous forme de job.
Pas si révolutionnaire que ça
Homefront: The revolution a certes de bonnes idées mais il ne parvient pas à se démarquer des autres jeux du genre déjà existants. Il réutilise principalement les éléments de gameplay des autres jeux du même type sans jamais réussir à y ajouter sa propre touche personnelle. Le gameplay, bien que classique, est parfois imprécis et assez mou. L’idée de laisser aux joueurs la possibilité de conduire une moto est franchement bonne mais il faut avouer que la conduire est un véritable calvaire, surtout dans un environnement où il faut slalomer constamment dans les décombres de la ville. On sent que les développeurs ont tenté de faire preuve d’ambition et d’innovation, mais malheureusement sans les moyens, ils n’y sont pas parvenus ; pire encore, les bonnes idées risquent de se transformer en échecs. Cela continue du côté des graphismes. Si la cinématique de début nous en met plein la vue, on redescendra vite sur Terre une fois dans le jeu. Ce dernier n’est pas laid, mais il est clairement en deçà de ce dont sont capables les consoles actuelles. Les bugs de collisions sont fréquents et certains PNJ ressemblent à des pantins avec des voix décalées.
Encore une fois, on sent un réel décalage entre les différents aspects du jeu, une sorte d’inégalité à l’intérieur même du titre. La faute au développement chaotique ? Je ne saurais le dire. L’histoire, quant à elle, est certes classique mais n’en reste pas moins efficace, elle offre l’opportunité de se balader dans des environnements post-guerre totalement ravagés, avec une population au bord du gouffre. Vous vous retrouverez donc à traverser des zones totalement vides et dévastées et des zones ou les gens s’entassent dans des sortes de bidonvilles. Si la diversité des environnements est assez plaisante, on ne peut pas en dire autant de la progression dans jeu puisque cette dernière deviendra très vite répétitive car vous ne ferez que vous battre et reprendre les points stratégiques de l’APEX. Malheureusement, même si Homefront: The Revolution offre une bonne durée de vie, il faudra vous accrocher pour ne pas abandonner d’ennui avant.
Et le mode multijoueurs n’arrangera pas les choses, le seul mode disponible se nomme Resistance et vous propose simplement de créer un personnage et de partir dans une douzaine de missions avec 3 autres joueurs. Oui mais voila encore une fois, le jeu s’embourbe et propose des missions creuses et rapides qui se ressemblent toutes. Même s’il est possible de faire monter en level son personnage et d’obtenir divers éléments pour le personnaliser et l’améliorer, le mode Resistance ne parvient pas à séduire sur la durée. Il sera toujours plaisant de jouer avec des amis occasionnellement mais il ne suscitera pas l’envie d’y retourner et d’y rester.
Conclusion Homefront: The Revolution
Homefront: The Revolution est loin d’être un mauvais jeu mais il faut avouer qu’il a du mal à convaincre. Avec des idées incomplètes ou mal travaillées, un scénario basique, des bugs à répétition et une redondance dans les tâches à accomplir, le jeu laisse un goût d’inachevé et aura du mal à faire face aux autres jeux du genre, surtout au prix où il est vendu actuellement. Il faut savoir aussi que l’éditeur a annoncé que du contenu devrait arriver dans les mois à venir : si cela s’accompagne de correctifs, le jeu pourra tout à fait combler ses lacunes et gagner en intérêt. Le temps nous le dira.