Comme vous êtes des fidèles indécrottables de LighninGamer, vous vous souviendrez sans nul doute que nous avions déjà évoqué à plusieurs reprises la licence Gunslugs dans nos colonnes, l’un de ses titres ayant même fait l’objet de notre Jeu Mobile de la Semaine dans la regrettée rubrique du même nom, désormais disparue (pet à son âme !). Voyez plutôt.
La série émane d’un petit studio composé d’un seul bonhomme (fort sympathique qui plus outre), OrangePixel, et qui ne chôme pas comme vous pourrez le constater en visitant son site. Bref, c’est aujourd’hui au troisième opus fraîchement paru que nous allons nous intéresser, Gunslugs: Rogue Tactics, qui se place dans la continuité du gameplay de ses prédécesseurs tout en apportant un autre aspect que le bourrinage pur et dur de ceux-ci, comme le laisse présager son sous-titre. Est-ce que ça fonctionne ou pas comme tambouille, c’est le sujet que nous allons évoquer dès à présent.
(Test de Gunslugs: Rogue Tactics réalisé sur smartphone et tablette Android à partir d’une version fournie par l’éditeur)
I wanna Rogue with you, all night
Les premiers Gunslugs, comme leur nom peut le laisser intuiter, sont du run’n gun 2D bas du front tels les Contra et autres Metal Slug, pour n’en citer que deux. Il s’y agit globalement de shooter tout ce qui bouge et qui s’empressera de vous rendre la politesse si vous n’êtes pas assez adroit ou rapide. Mais parfois, on trouve des tours à visiter afin de les déglinguer de l’intérieur en les vidant de leurs occupants au passage, ce qui pouvait donner à ces jeux un très léger aspect tactique. Très léger.
Gunslugs: Rogue Tactics, comme son nom l’indique encore une fois, exprime la volonté de son créateur de conférer à son jeu une dimension plus « infiltration » déjà amorcée dans ses prédécesseurs comme évoqué ci-dessus, tout en conservant l’aspect défouloir du run’n gun classique. Donc ne vous attendez pas à trouver ici du Metal Gear, et c’est cet aspect qui a été reproché à ce titre dans les reviews déjà parues à ce jour (Gunslugs: Rogue Tactics vient de sortir sur Android, mais sa sortie plus ancienne sur iOS aura laissé le temps aux reviewers de donner leur avis sur la chose).
Rogue’n rolla
« Rogue Tactics », dit le titre du jeu. Le côté Rogue-like, que l’on vous avait exposé dans notre dossier sur ce terme, vient du fait qu’à chaque mission, vous repartez de nada, avec des stages conçus de manière procédurale, c’est à dire qu’ils seront disposés différemment à chaque essai. Ennemis, configuration des lieux, permadeath, tout y est, même si vous pouvez cocher ou décocher certaines de ces caractéristiques dans les options si le côté Rogue-like vous débecte. Sympa.
Niveau tactique, par contre, c’est un peu là que le bât blesse. Il y a certes ces missions de sabotage et cette possibilité de se cacher derrière certains éléments du décor, ainsi que l’opportunité d’attaquer furtivement au corps à corps, de libérer des collègues et d’utiliser certains éléments du décor pour éliminer les soldats, mais finalement, vous vous faites (trop) souvent cramer en tentant de jouer les ninjas furtifs et finissez par bourriner à tout va, à l’arme blanche en général mais aussi beaucoup avec vos diverses armes à feu. Et comme les munitions ne sont pas illimitées, il va s’agir de bien gérer ses stocks.
Tous les amateurs de la série Gunslugs ne trouveront peut-être pas cet aspect si pénalisant. Après tout, c’est un élément rapporté à ce Gunslugs: Rogue Tactics, une tentative d’évoluer, mais les amateurs aiment quand même toujours des bonnes sessions de défouraillage qui constituent l’essence de ces jeux, donc ils ne seront pas scandalisés outre mesure de les retrouver ici une fois leur tentative de discrétion foirée. Non, le plus gros défaut du jeu est ailleurs.
Pressez vos boutons
Il réside dans l’ergonomie du titre. Les deux premiers jeux bénéficiaient d’un gameplay simple et efficace parfaitement calibré pour les appareils tactiles : droite, gauche, saut, tir ; point. Gunslugs: Rogue Tactics, lui, se paye 5 boutons virtuels en plus des deux directions (dégainer, se cacher, s’accroupir…) certes allant dans le sens de son approche un peu plus tactique que ses ancêtres, mais hélas trop nombreux à l’écran.
Le développeur a quand même eu la générosité de proposer au joueur de calibrer la taille de ses touches et leur positionnement, mais rien à faire, on met souvent le doigt à côté, surtout en pleine bourre, et donc on en prend plein le museau à cause des contrôles, ce qui est vite frustrant. Donc si vous comptez vous adonner à ce jeu, mieux vaut posséder un appareil à écran assez grand pour ne pas masquer tout le jeu avec vos doigts boudinés, ou mieux, un pad pour mobile ou une tablette avec boutons physiques. Pour notre part, nous avons essayé les deux (tactile et physique) et croyez bien que le jeu prend une tout autre ampleur de confort avec la seconde solution.
Graphiquement, pour finir, on retrouve la patte reconnaissable aux autres titres OrangePixel, dans le look des persos et bien évidemment dans le rendu pixelisé, mais il faut bien reconnaître que Gunslugs: Rogue Tactics a tout de même subi un upgrade qualitatif en termes de design et de couleurs. Donc si on appréciait son look purement 8-bit à ses débuts, on apprécie d’autant plus cette dernière mouture plus pimpante tout en conservant la signature typique du développeur.
Gunslugs: Rogue Tactics est difficile à noter. On applaudira la volonté d’évolution pour ce troisième épisode d’une saga très bas du front de base, ainsi que des mécaniques d’infiltration qui somme toute fonctionnent sans vraiment approfondir le concept trop loin, et un rendu visuel bien plus joli que ses ancêtres.
Par contre, le jeu pèche sur ses contrôles au tactile, qui ne le rendent pas injouable, mais nécessitent néanmoins un temps d’adaptation et une concentration mémorielle indéniable pour les joueurs, et ils sont nombreux, qui ne possèdent pas de pads pour mobile ni de tablettes à touches physiques. Donc si vous aimez les oeuvres d’OrangePixel et les Gunslugs plus particulièrement, foncez, mais sachez que vous aurez à passer outre son gameplay moins évident que celui, basique et simple, de ses ancêtres.