Annoncer des jeux peu de temps avant leur sortie, c’est assez rare, surtout de la part d’Ubisoft ! C’est pourtant ce qu’a fait la firme avec son étrange jeu Grow Home, sorti quelques semaines après son dévoilement. Le soft a tout de suite intrigué la presse et les joueurs grâce à son style unique et à son gameplay atypique. Cependant, qu’est-ce que cela donne sur la durée ? Venez découvrir la réponse dans le test qui suit !
B.U.D., mon petit buddy…
Conçu en tant qu’exclusivité PC (pour le moment) par seulement huit personnes d’Ubisoft Reflections, connu entre autres pour Driver : San Francisco, Grow Home vous fait incarner B.U.D, un petit robot rouge qui a pour tâche de trouver une espèce inédite de plante afin de fournir sa planète natale en oxygène. Il la trouve sur une planète fort étrange, tout en polygones mais le souci, c’est qu’il faut la faire grandir et c’est là qu’on intervient ! Largué sur la planète, le joueur doit alors tout explorer de fond en comble et monter haut, très haut dans le ciel tout en faisant pousser la Star Plant jusqu’à son vaisseau afin qu’elle puisse éclore et donner des graines qui seront étudiées par ceux qui ont conçu B.U.D.
Pas de véritable histoire dans Grow Home, tout est raconté très rapidement à travers quelques textes et l’aventure, c’est vous qui la créez via l’exploration du monde ouvert proposé par le jeu. Au départ, il faut avouer que l’inquiétude est là : le petit B.U.D est un peu lent, il ne sait pas sauter et ses animations aléatoires selon les mouvements font penser à un robot qui aurait consommé trop d’alcool. Fort heureusement, on découvre toutes les subtilités de soft de minute en minute : tout d’abord, il est essentiel de collecter des cristaux, ces derniers permettent à B.U.D. de posséder de nouvelles aptitudes comme le saut, une vue étendue permettant de voir davantage les environs ainsi qu’un jet-pack. Ouf, c’est déjà mieux et attendez, ce n’est pas tout !
Grow Home ou la simulation d’escalade
L’élément le plus important de Grow Home est l’escalade, B.U.D. pouvant escalader absolument tout et n’importe quoi. Chaque main du robot peut être contrôlée via une touche et le résultat est aussi amusant que grisant, le jeu procurant d’excellentes sensations grâce à des animations tantôt réalistes, tantôt loufoques. Pour monter le plus haut possible, on contrôle plus ou moins la Star Plant : la pousse suit un chemin prédéfini durant sa croissance mais ses multiples tiges, elles, peuvent être manipulées, ce qui permet d’atteindre tous les endroits qu’on veut, surtout les îles flottantes permettant de nourrir la plante afin de la faire grandir.
Je peux vous dire qu’à la fin, le spectacle vaut le détour, le nombre de tiges pouvant atteindre un nombre hallucinant (il y a même un succès focalisé là-dessus). En plus de cela, afin de faciliter votre progression, des plantes et des champignons vous permettent de sauter plus haut, vous pouvez planer davantage avec deux types de plantes (non, non, je ne parle pas de drogue) et des bornes de téléportation sont présentes à divers endroits afin de ne pas trop vous mettre en colère à cause d’une chute imprévue, ce qui arrive plus souvent qu’on peut le penser, surtout à plus de 1000 mètres d’altitude quand le vent s’invite à la fête et change la trajectoire de certains sauts.
Tout cela se fait avec aisance, le nombre d’actions étant assez réduit, on maîtrise le tout rapidement et malgré la physique amusante de B.U.D. provoquant parfois des actions imprévues, on se déplace avec facilité dans le joli monde de Grow Home, sauf quand la caméra pose parfois problème, élément inévitable dans un jeu de ce genre.
Quand beauté rime avec simplicité
Outre son gameplay fun et simple, Grow Home propose un joli univers : bien que les textures soient très basiques et que chaque élément soit modélisé avec très peu de polygones, le tout est très agréable à regarder grâce à un B.U.D. aussi cubique que charismatique, de jolies couleurs, des ombres réussies et un monde qui se veut assez vivant, offrant différentes zones à explorer : cavernes, cascades, îles flottantes soit verdoyantes, soit désertiques, etc. On peut même croiser un ou deux animaux par moments, certains proposant des défis aussi cruels qu’amusants à accomplir afin d’avoir des succès (comme par exemple en noyant trois fois des moutons… glou glou).
Cependant, petite déception au niveau de la bande-son : en dehors de la musique apaisante du menu principal, de l’introduction et des crédits de fin, il n’y a pas d’autres morceaux dans Grow Home, seul un doux air est présent tout au long de l’aventure, un peu dommage mais cet air a pour mérite d’être fortement zen, avec un casque, le bonheur d’observer le vaste horizon est à son paroxysme ! De plus, les bruitages, eux, sont plaisants à l’oreille, notamment ceux de B.U.D.
Quant à la durée de vie, elle se veut assez courte en ligne droite (deux à trois heures à peu près) mais le jeu possède assez de rejouabilité grâce à un nouvel objectif une fois que la Star Plant a grandi jusqu’au bout, de plus, une récente mise à jour vient ajouter de nouvelles missions et les succès à obtenir sont assez amusants pour peu qu’on prenne le temps de tout accomplir dans le jeu. Pour son prix (7,99€) et le plaisir qu’il procure rien qu’en se baladant dans son univers, c’est plus qu’il n’en faut.
Grow Home est un jeu atypique que tout joueur avide d’expériences inédites et introuvables ailleurs se doit de faire. Bien qu’il ne soit pas sans défauts (cela dit, ils sont tellement mineurs qu’on les oublie rapidement), l’OVNI concocté par Ubisoft a un charme irrésistible et se pose comme l’un des «petits» jeux phares de l’année.
Vous avez toujours rêvé d’escalader tout et n’importe quoi sans vous soucier des moindres conséquences dans univers aussi cubique que féerique ? Alors Grow Home est le jeu qu’il vous faut, assurément.