C’est en 2009 qu’arrivait sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC un certain Ghostbusters: The Video Game. Loin des adaptions foireuses habituelles, cette dernière se montrait réjouissante à bien des égards puisqu’étant considérée comme suite officielle, rappelant la majorité du casting des deux films et se voyant scénarisée par Dan Aykroyd et Harold Ramis, rien que ça. Cela donnait un jeu fort sympathique, rythmé, imparfait, mais véritable régal pour tous les fans de la licence cinématographique. Dix ans après, nous arrive donc un Ghostbusters: The Video Game Remastered développé ou plutôt remis à niveau par le studio Saber Interactive et édité par Mad Dog Games qui entendent proposer aux joueurs d’aujourd’hui le succès d’hier sous son meilleur jour. Cela en valait-il la peine ?
(Test de Ghostbusters: The Video Game Remastered réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Loin de nous l’idée de revenir en détail sur tous les aspects du jeu d’origine, jugeons plutôt son état une fois passé à la moulinette de la remastérisation. Néanmoins, sachez que les événements narrés dans Ghostbusters: The Video Game Remastered se déroulent deux ans après ceux du second long métrage et nous placent dans la peau d’un bleu rejoignant l’équipe des chasseurs de fantômes. Après une courte introduction à ce que sera notre futur métier, nous voilà lancé dans une course contre la montre face aux forces du mal qui essaient d’envahir New York.
On retrouve dans cet exercice vidéoludique tout ce qui faisait le sel des films, l’humour, la dimension épique, ainsi qu’un patriotisme pro new-yorkais qui transpire les années 80. Cela se reflète aussi sur l’habillage sonore d’ailleurs avec la présence des musiques originales toujours aussi prenantes et entêtantes. Souvenez-vous de la track Ghostbusters de Ray Parker Jr., quel plaisir encore aujourd’hui à l’écoute. Les acteurs sont convaincants, car tous doublés (en anglais) par le cast d’origine et franchement, quel panard c’était, malgré quelques défauts.
De plus, l’aventure était jouable en coopération et intégralement doublée en français par là encore les doubleurs officiels, hormis pour Venkman malheureusement. Que pouvait-il donc bien se passer qui puisse rendre cette adaptation moins pertinente aujourd’hui ?
On est venu
Ghostbusters: The Video Game Remastered est une sorte de shooter à la troisième personne nous demandant d’affaiblir et de capturer des fantômes via notre Proton Pack et notre piège à fantômes. On y retrouve un gameplay simple, demandant néanmoins un petit temps d’adaptation, ainsi que des séquences forcément assez classiques dans le genre si on retire le côté surnaturel avec quelques variations des situations rencontrées. À cela s’ajoutent quelques gadgets utiles et différents modes de tir pour notre Proton Pack nous aidant contre des ennemis spécifiques et pour résoudre quelques très simples casse-têtes et phases d’enquêtes. Bien évidemment, des boss sont au rendez-vous, la plupart sont assez réussis, même si pas forcément très difficiles.
Ghostbusters: The Video Game Remastered ne change en rien la formule du jeu original de 2009 et ne corrige même pas les quelques problèmes de gameplay liés à une maniabilité parfois imprécise, les quelques bugs de collisions et de physique, même si cette dernière est excellente, car on peut quasiment tout casser, avec un petit compteur tarifaire de nos forfaits. Rien n’a bougé de ce côté et c’est dommage, car aujourd’hui cela a un peu vieilli et aurait mérité un petit décrassage. D’autant plus que l’une des principales features disparaît purement et simplement.
On a vu
Et cette option qui étoffait le jeu de base c’était la coopération en ligne. Finies les joies du multijoueur, vous ne serez cantonné qu’au seul et unique mode solo dans ce Ghostbusters: The Video Game Remastered. Incompréhensible en 2019, les développeurs ont tout simplement amputé le jeu de l’un de ses principaux attraits, car si rouler des mécaniques dans Ecto-1, trouver le nombre d’objets ahurissant cachés ici et là, ou encore affronter les engeances fantomatiques dans une ambiance eightees est plaisant, le mode survie en coopération l’était aussi et prolongeait admirablement bien l’expérience.
Aussi, le jeu se retrouve orphelin de son doublage français. Là encore, c’est à ne rien y comprendre, car certes Bill Murray n’était pas doublé par son doubleur officiel, mais les autres oui. De même qu’il n’y a absolument aucun ajout de taille justifiant de telles coupes par rapport au matériel de base. Pas un mode de jeu inédit, ni même de petits à-côtés bonus dans les menus, rien, nada, nothing, nichts.
Et il l’a eu dans le cul !
Alors que sauver ? Certes le jeu reste agréable à parcourir, satisfera les fans, pourrait même faire découvrir l’univers des films aux plus jeunes, en espérant qu’ils aient fait l’impasse sur le dernier film navrant, mais est-ce suffisant ?
Oui et non, car si Ghostbusters: The Video Game Remastered offre une rehausse graphique intéressante, le contenu n’est pas forcément à la hauteur. C’est plus fin, les environnements ont été retravaillés, tout comme les modèles de personnages. Seules quelques cinématiques font cheap et paraissent non retouchées, tranchant alors radicalement avec le reste. L’arrivée de la résolution 1080p et surtout du 60 FPS constant font un bien fou et change réellement l’expérience, même si les joueurs PC avaient déjà pu y goûter. Alors certes, il y a donc eu un petit travail effectué sur la forme, même si les animations et expressions faciales semblent avoir été oubliées, mais sur le fond, on est loin de la panacée malheureusement, beaucoup de choses ayant disparues, alors que rien ne vient les remplacer, cela manque de plus-value.
Ghostbusters: The Video Game Remastered n’est pas un mauvais jeu, juste un remaster qui ne se montre pas à la hauteur. Si les fans de la première heure et l’ambiance eightees saura convaincre les plus nostalgiques, pas sûr que les nouveaux joueurs se plongent dans l’aventure vu l’édition amputée que l’on nous propose ici. Pas de doublage français, pas de multijoueur, des bugs non corrigés et aucune nouveauté pour palier tout cela, ont finit par nous convaincre que l’acquisition de ce remaster n’est pas une nécessité absolue.
C’est dommage, car la forme a été plutôt bien retravaillée et le 60 FPS est un véritable plus changeant drastiquement l’expérience de jeu, mais ce n’est pas suffisant. Alors si vous n’êtes pas un fan inconditionnel ou si vous avez déjà tâté de l’original, on a du mal à trouver les arguments pour vous faire craquer. Pour les autres, un conseil, jetez-vous sur les films en attendant le troisième et surtout faites l’impasse sur cette saloperie sortie en 2016.