Full Metal Furies est en quelque sorte un beat’em up, développé par deux frères Lee, ce qui, si l’on en croit notre dossier Double Dragon (voir le lien en fin d’article), est déjà un bon signe. Cellar Door Games, ce sont des Canadiens qui concevaient à l’origine des jeux flash sur navigateur, avant d’atteindre en 2013 une belle notoriété avec Rogue Legacy, un jeu de plateforme en 2D procédural, dont le succès aura permis au studio d’envisager des projets de plus grande ampleur.
Dans Full Metal Furies, exit le Rogue-like (avec son côté sans cesse fluctuant niveau stages) et le platformer 2D. Ici, l’on a plutôt affaire à du beat’em up mâtiné d’autres genres, notamment le shoot’em up et le RPG, mais comment tout ceci parviendrait-il à créer une oeuvre homogène, cohérente et efficace ? Ceci, vous l’avez compris, fera l’objet de la subséquente analyse.
Full Metal Furies : pourquoi vous devriez suivre les quatre filles du docteur bash
Girl power
Le scénario de Full Metal Furies n’est certes pas un summum de littérature, mais il se suffit à lui-même, étant donné qu’il sera essentiellement question ici d’aller casser du museau. Un informateur mystérieux dévoile aux quatre Furies l’imminence d’une Seconde Guerre Mondiale (on ne sait pas vraiment de quelle planète il s’agit), qui pourrait être évitée en éliminant un certain nombre de Titans. Ce qui va lancer nos quatre combattantes sur le sentier de la guerre, à la poursuite de ces créatures puissantes, qui feront bien évidemment office de boss.
Mais tout boss qui se respecte se doit d’être entouré d’une armée de laquais, et il va s’agir pour nos douces (well…) héroïnes de les dézinguer par dizaines avant de mettre la main sur leurs patrons. Tout ceci se fait à travers moult stages aux thématiques diverses et variées, et globalement, Full Metal Furies est un beat’em up en 2D comme on les aimait en arcade, sur Super NES et MegaDrive dans les années 90. Mais il ne faudrait pas songer à réduire le jeu à ce seul descriptif.
Pour étudier ce postulat, il est temps de se pencher d’un peu plus près sur la chose. Dans Full Metal Furies, vous aurez le choix entre quatre types de combattantes, qui risquent de modifier radicalement votre façon de jouer selon celui que vous aurez adopté. Deux d’entre elles sont plutôt du type combat au corps à corps, la Tank et la Guerrière, tandis que l’Ingénieure et la Sniper offrent plus des affrontements où l’on aura à cœur de conserver ses distances.
Farming stimulator
Mais le choix de telle ou telle classe ne s’arrête pas à cette conception du combat. Full Metal Furies arbore de fait des éléments très RPG, à commencer par un arbre de compétences propre à chacune, que vous pourrez développer au fil de vos combats en amassant du pognon sur vos ennemis vaincus ainsi que dans des coffres disséminés à droite à gauche dans les niveaux. Libre à vous de choisir votre Furie préférée, et de la faire fructifier en farmant les stages proposés (ce qui risque de vous arriver souvent sous peine de vous retrouver en infériorité par rapport aux forces mises sur votre chemin, sachez-le).
Plus vous développerez votre puissance d’attaque, votre résistance ou vos coups spéciaux, plus vous progresserez toujours plus loin dans le jeu, qui n’est par ailleurs pas avare en challenge, et les niveaux (et boss-fights) sont suffisamment nombreux pour vous inciter à leveler vos Furies. Surtout si vous jouez à plusieurs, histoire de tenir la cadence. De fait, Full Metal Furies peut se jouer de plusieurs façons.
En solo, vous aurez l’opportunité de choisir votre héroïne préférée, celle qui correspondra le mieux à votre type de gameplay, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, la Tank sera particulièrement vive et efficace au corps à corps, tandis que la Sniper s’avérera mortelle à distance, mais risque de se retrouver fort démunie en cas d’attaques rapprochées.
Go go power fighteuses
Et puis, en plus de cela, vous pouvez désigner une seconde combattante, avec laquelle vous pourrez alterner d’un simple geste, en fonction de la situation. Donc, à vous de vous composer votre binôme le meilleur possible, et de les faire progresser à force de combats. Mais vous pouvez aussi choisir de jouer entre amis, en ligne ou sur votre canapé, en créant la team parfaite et la plus hétérogène possible pour que chacun puisse apporter son soutien aux autres en cas de coup dur.
Que vous jouiez seul ou à plusieurs, vous aurez toujours la possibilité de venir en aide à une copine défunte, ce qui risque par contre de vous prendre un certain temps, et cette notion de temps n’est pas réservée aux résurrections. Vous esquivez une attaque ? Impossible de le refaire avant quelques secondes. Vous balancez un coup spécial ? Idem. Tout ceci confère au jeu un côté un poil stratégique non négligeable, loin des button-mashers que sont la plupart des beat’em ups.
Chaque écran de combat pose ses propres problématiques, que ce soit au niveau du level-design ou à celui des ennemis rencontrés. La plupart des ennemis possèdent un bouclier d’une couleur définie, qui les enveloppera tant que vous ne l’aurez pas brisé avec le personnage correspondant (jaune, vert, bleu ou rouge), et les boss savent tirer tout le parti voulu de ces alternances protectrices.
Experience is bliss
Soyons honnêtes, Full Metal Furies n’est pas un jeu facile, et le grinding sera de mise, on l’a dit ; mais quand c’est plaisant, ça ne pose aucun problème, et c’est le cas ici. On aimera refaire encore et encore d’anciens niveaux en marravant de plus en plus aisément des adversaires qui nous avaient déglingués lors de runs précédents, et comme le jeu offre un bon nombre de stages secondaires, plus difficiles que les autres, votre adresse et vos réflexes seront mis à rude épreuve constamment.
Pour en terminer avec ce jeu terriblement fun, évoquons un peu l’aspect technique. Full Metal Furies possède un aspect visuel et audio très proche de titres tels que Scott Pilgrim, pour n’en citer qu’un, à savoir des graphismes pixel-art très réussis, ainsi que des musiques pas inoubliables, mais pas non plus désagréables. Les sons et la maniabilité sont impeccables pour qui sait apprécier les beat’em ups à l’ancienne.
Conclusion Full Metal Furies
Full Metal Furies est un jeu turbo-fun, exigeant pour un beat’em up, avec un rendu rétro certes courant de nos jours mais très réussi. On prendra plaisir à développer nos combattantes, et surtout, à les envoyer déglinguer du monstre à foison, en solo, mais aussi avec des compagnons pour éviter de se retrouver ad patres dès les premières escarmouches. Chacun de nous saura trouver son type de guerrière favori parmi les 4 proposés, et aura la volonté de les emmener toujours plus loin à force d’upgrades et d’acquisition de nouvelles techniques. Très sympathique.
NB : le test de ce titre a été réalisé à partir d’une version non-définitive du jeu, qui, au jour de sa sortie, c’est à dire aujourd’hui 17 janvier, aura su résoudre les quelques soucis techniques et de difficulté que pouvait présenter notre exemplaire grâce à ses mises à jour pré-lancement.