Comme chaque année depuis 2003, Sports Interactive revient sur le bord du terrain pour nous présenter son nouveau jeu de management d’équipe de football. Si depuis l’épopée mythique des Bleus en 1998 vous rêvez de vêtir votre plus beau survêtement (ou costume) en lieu et place d’Aymé Jacquet, alors Football Manager 2016 semble tout indiqué pour satisfaire votre ambition. Du style « belle (grande) gueule » de José Mourihno qui joue à outrance avec les médias à un style nettement moins centré sur lui-même d’un club de Championnat de France Amateur (CFA), devenez l’entraîneur à votre image. Mais ce Football Manager 2016 aura-t-il fait un bond en avant aussi grand que son opus précédent ? Réponse tout de suite dans notre test !
Test de Football Manager 2016 sur PC
A chacun son football
Que l’entrée en matière d’un Football Manager est toujours aussi étrange. Entre l’excitation de se mettre dans la peau d’un coach et la torpeur de crouler sous les différents mails et autres informations qui nous submergent à chaque minute de jeu, il vous faudra bien quelques minutes sans bouger, à fixer votre écran pour repérer l’intégralité des différents éléments qui sont proposés. Si le but n’est pas de rentrer dans les détails de chaque élément présent dans Football Manager 2016 (il faudrait une décennie rien que pour les énumérer), nous allons au moins essayer d’évoquer les principales nouveautés. À commencer par les modes de jeu. Deux nouveaux font leur apparition dans cette version. La Création de club, qui vous invite à créer à partir d’un club existant votre équipe et tout ce qui va avec. Cela implique de concevoir vos maillots à domicile et extérieur, votre logo (que vous choisissez parmi une sélection prédéfinie ou directement en important une image) et de choisir vos joueurs de départ en fonction du budget de départ. Ainsi, créer une équipe en partant du budget des Chamoix Niortais ne vous permettra pas de récupérer des stars internationales, vous l’aurez bien compris. Dans ce mode, vous aurez également la possibilité de créer deux joueurs fictifs supplémentaires que vous pourrez intégrer dans votre équipe. Je trouve personnellement dommage d’avoir limité ce nombre de joueurs fictifs. Beaucoup d’entre nous auraient aimé, je suppose, pouvoir ajouter leurs copains de leur équipe de campagne pour grimper les échelons et tenter d’atteindre la première division de votre championnat et, pourquoi pas, participer à la Ligue des Champions. Surtout qu’en création de club, vous serez à même de conserver les dirigeants du club ou bien de licencier tout le monde pour monter de toute pièce la structure de votre club et de choisir ou créer l’intégralité de votre staff (toujours en faisant attention à votre budget). De votre président au kiné en passant par le coach de l’équipe des jeunes, votre imagination sera votre seule limite (ou presque). Une fois tous les détails réglés, la compétition peut commencer et rejoint sans aucune différence apparente le mode classique. La deuxième nouveauté en ce qui concerne les modes de jeu est le Fantasy Draft. Ce mode exclusivement multijoueur vous propose de constituer votre équipe dans un championnat en ligne. L’intérêt ici repose sur le fait que chaque joueur possède le même budget, parmi 3 possibles (club démuni, pauvre ou riche). Avoir les bonnes tactiques sera bien sûr un plus pour remporter ce championnat en ligne, mais avoir su trouver les bons joueurs pour une meilleure cohésion sera tout aussi primordial. Dans ce mode, on aimera donc se placer plutôt dans la place du sélectionneur qui motive ses troupes que du réel coach qui misera tout sur la préparation physique.
Autre nouveauté qui fait son apparition dans Football Manager 2016, c’est la possibilité de customiser son entraîneur. J’entends par là de déterminer son look, aussi bien physique en choisissant sa taille, son poids, sa coupe et couleur de cheveux, que sa tenue vestimentaire. Préférez le style décontracté du jogging bleu à la Marcelo Bielsa plutôt qu’une tenue classe d’un Laurent Blanc n’aura pas d’effet direct sur la manière de diriger son équipe. Le seul intérêt de cet outil est de voir votre coach personnalisé sur le bord du terrain. Cela n’apportera en soi pas grand chose au titre, mais ça a au moins le mérite d’augmenter le réalisme. Les principaux ajouts de Football Manager 2016 se font surtout ressentir au niveau des matchs. Si 2000 animations ont été a priori rajoutées, il est difficile d’en voir autant. Mais pour le coup, on va croire les développeurs sur paroles. Ne vous attendez pas, ceci dit, à voir un FIFA 16 ou PES 2016 sur ces matchs. On reste sur du basique, même si l’évolution est bel et bien présente avec une qualité visuelle en 3D vraiment intéressante. Pour ceux qui n’ont pas un PC puissant, vous pourrez toujours passer aux matchs en 2D, ou réduire la qualité des graphismes. Bien sûr, il n’y a pas que des nouveautés et on retrouve tous les ingrédients qui font le succès des Football Manager. On regrette malheureusement que certains points ne soient pas plus poussés. Les causeries avec les joueurs, notamment, sont trop peu nombreuses et deviennent donc vite répétitives au point qu’on les laisse de côté de temps en temps. Il y aurait tellement plus à faire avec un système amélioré de discours avant, pendant et après un match. De même pour les entraînements. On aimerait, quitte à se mettre vraiment dans la peau d’un entraîneur, pouvoir choisir des petits ateliers à réaliser pendant les séances d’entraînement, qui amélioreraient différents paramètres (défense aérienne, tactique, passes, tirs, endurance…) et voir le fruit de ce travail. Et c’est là où le jeu pourrait en perdre quelques uns. C’est qu’on ne sait absolument pas si les techniques et tactiques que l’on met en place sont efficaces. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de Football Manager 2016. On est véritablement dans la peau de l’entraîneur et on n’a rien pour nous dire, « tiens ton buteur vient de gagner +2 en précision de tête ». C’est le suivi des statistiques qui nous permet de voir si notre attaquant marque plus de la tête sur les dernières rencontres et donc de demander à nos joueurs de multiplier les centres. En ça, Football Manager 2016 est irréprochable.
Le coach de New Game Plus nous apprend comment gérer une équipe !
Alors que l’équipe sponsorisée par LightninGamer et entraînée par notre ami Drakyng vient de prendre place au sein du championnat de National, c’est avec un certain engouement que les membres de la rédaction se sont vus attribuer un nouveau rôle, celui de courir après un ballon. Avec un City expérimenté (c’est l’âge ça) en gardien de but et une charnière centrale composée de Danceteria et Louis, les attaquants adverses auront fort à faire pour planter un but ou deux. Aidés sur les côtés par Naej et MeeLo, les deux latéraux auront pour obligation de déborder sur les ailes pour envoyer de bons ballons dans la surface. Le milieu de terrain de la team LG sera dense, croyez-moi. Pedalo Jaune et Medoc en sentinelle devant la défense et Romain, Bobywan Kenobi et le capitaine Drakyng (oui il est entraîneur et joueur, c’est le chef quoi) dans un rôle plus offensif pour alimenter le jeu et distribuer des caviars à notre buteur. Et devant, il faut de la folie. Alors qui de mieux que Craaazy Geek pour ce rôle là. Voilà, notre 11 de départ est prêt. Le match peut commencer. Alors que chacun est tranquillement dans sa bulle et concentré pour le match, notre coach Drakyng s’apprête à faire sa causerie avant l’entrée sur le terrain. Sur un ton calme, il nous susurre un « Je ne veux rien d’autre qu’une victoire aujourd’hui ». Si la plupart des joueurs ont été réceptifs au message, d’autres semblent complètement désintéressés. Drakyng qui connait le caractère de chacun d’entre nous décide alors de passer dans les rangs pour des discussions individuelles. Il a notamment dit à Medoc attendre beaucoup de sa prestation de ce soir et de ne pas le décevoir. Ce discours personnel a eu l’effet escompté, et Medoc semble dorénavant motivé et prêt à en découdre. Mais trêves d’encouragements, passons à la tactique. Positionnée en 4-2-3-1, l’équipe devra privilégier un maximum les côtés selon Drakyng pour repiquer dans l’axe. « Evitons les centres » nous a-t-il dit, « c’est pas Craaazy Geek qui va marquer de la tête vous le savez. Donnez-lui le ballon dans les pieds ». En parlant de têtes, on a aussi eu le droit à la tactique sur les corners défensifs et offensifs (nouveauté fort appréciable de ce Football Manager 2016), au même titre que sur les coups francs et même les touches. Vient ensuite le temps des consignes spécifiques à chacun. City, précis dans son jeu long, devra systématiquement chercher de la profondeur sur ses relances et devra temporiser si l’équipe mène au score. La charnière centrale devra effectuer un marquage strict sur les attaquants et tacler de façon assez agressive. Nos milieux récupérateurs devront opter pour un jeu de passes courtes sans prendre de risque. Devant, les milieux offensifs ont l’autorisation de frapper de loin dès que cela est possible, ou bien de jouer par dessus la défense pour chercher Craaazy Geek en profondeur. Comme le match se dispute à domicile, le coach aimerait qu’on contrôle le ballon mais que notre attaque/défense soit équilibrée. C’est parti, c’est l’heure de rentrer sur la pelouse pour donner le coup d’envoi.
Moins de 5 minutes après le début du match, le latéral droit adverse obtient un carton jaune et devra donc faire attention pour la suite du match. Drakyng décide alors de jouer un maximum sur ce côté, pour mettre ce défenseur en difficulté et pourquoi pas, lui faire prendre un carton rouge. L’entraîneur adjoint nous conseille d’abandonner nos passes courtes pour jouer plus long car nos passes longues en ce début de match sont très précises. Drakyng fait mine de n’avoir rien entendu et continue dans sa tactique initiale. L’ouverture du score de Craaazy Geek en milieu de première période lui aura donné raison. Tous les joueurs se retrouvent aux vestiaires à la mi-temps sur le score de 1-0. Les 45 premières minutes ont été maîtrisées par l’ensemble des joueurs, malgré un gros raté de Romain, et des ballons trop souvent rendus à l’adversaire par Bobywan Kenobi. Le coach a donc souligné la belle première période à l’ensemble de l’équipe et a insisté pour continuer sur ce rythme. Mais il est allé glisser 2-3 mots à l’oreille de Kenobi. Avec son caractère susceptible, il vaut mieux lui parler sans trop hausser le ton. « C’était pas mal, mais je crois que tu peux faire mieux. Je te fais confiance ». C’est important d’avoir la confiance de son coach. Pour autant, il semblerait que ce discours l’ai légèrement décontenancé. La prochaine fois, Drakyng gueulera un bon coup, ça le remettra en place. Après quelques réajustements tactiques, la team LightninGamer est de retour sur la pelouse. Et les causeries du coach ont porté leur fruit. Deux buts supplémentaires ont été inscrits par Craaazy Geek. Ce coup du chapeau lui réserve de beaux éloges de la part de l’entraîneur pour la prochaine conférence de presse. Il nous a d’ailleurs félicités et s’est avoué très content du résultat et de ce que l’équipe à montré sur le terrain. Tout le monde a semblé réjoui de ses propos et on sent une équipe plus soudée que jamais. Le lendemain, on passe en revue les statistiques du match, on regarde les buts des autres rencontres et on prépare le match suivant.
Voilà comment l’on pourrait présenter ce Football Manager 2016. Mais il ne s’agit bien là que d’une mineure partie de tout ce que vous pouvez faire. Les possibilités sont énormes et la base de données toujours aussi impressionnantes. Si la tonne de texte peut en rebuter plus d’un au départ, cela ne fait aucun doute que ce ne sera qu’une passade. Vous vous prendrez très vite au jeu du recrutement, de l’observation des jeunes, de la mise en place du programme d’entraînement collectif et individuel, d’instaurer une philosophie de jeu (block the bus, tout pour l’attaque, équilibré, passes courtes, longs ballons, jeu axial ou sur la largeur), de demander à votre président de l’argent pour augmenter la capacité du stade… Difficile de voir ce qu’il pourrait manquer. Pep Guardiola trouverait bien quelque chose à rajouter, mais on n’a pas sa trempe. La difficulté du titre, mais surtout son réalisme, ne rendront que plus gratifiante la montée de votre club dans une division supérieure, ou cerise sur le gâteau, la victoire d’une coupe nationale avec votre équipe de faible niveau.
Conclusion du test de Football Manager 2016
Comme les précédentes versions, Football Manager 2016 est vite addictif et particulièrement chronophage. Si le début est toujours un peu compliqué, on retrouve très vite nos automatismes pour partir à l’aventure. La mise à jour de la base de données toujours plus impressionnante, l’amélioration de la qualité graphique des matchs en 3D, l’ajout de nouvelles animations, les statistiques optimisées et ultra complètes sont autant de bonnes raisons pour acquérir ce Football Manager 2016. Les fans seront ravis et les débutants accrocheront sans aucun doute, pour peu qu’ils y passent plusieurs heures. Car oui, le défaut de Football Manager 2016 est la pléthore d’informations qui nous tombent dessus dans réellement savoir quoi en faire. Un vrai didacticiel serait peut-être de bon augure pour les prochaines versions puisque les bulles d’aide ne sont guère d’un grand secours. Dans tous les cas, peu importe les objectifs que vous souhaitez accomplir, seuls les plus rigoureux et attentifs pourront les mener à bien, tant le gameplay est exigeant et l’IA souvent coriace. Remporter une finale de coupe à la dernière minute vous procurera d’immenses palpitations. Pour un jeu du genre, c’est tout de même assez remarquable. D’un autre côté, on regrette la répétitivité des discours avant, pendant et après les matchs que l’on souhaiterait bien plus étoffés.