Voilà plus de 12 ans que le studio Crytek nous emmène explorer des territoires exotiques dans la série des jeux Far Cry. Depuis Far Cry 4 et la région de Kyrat, les joueurs se demandaient où allait les emmener le prochain opus de la saga.
Oui mais voilà, dans ce huitième et nouvel épisode de la franchise, la question n’est pas où mais quand ? Car celui-ci se déroule 10 000 ans avant J.C, à l’époque où les humains luttaient pour leur survie face aux tigres à dents de sabre, mammouths et autres bestioles du genre ! Alors embarquez avec moi dans ce voyage à travers le temps avec notre test de Far Cry Primal sur Xbox One.
Bienvenue à Préhistoric Park !
Il n’y avait rien de plus normal en 10 000 avant J.C, que de commencer une journée par une petite chasse au mammouth ! Vous êtes Takkar, un jeune homme des cavernes de la tribu des Wenjas. Vous et vos compagnons êtes bien décidés à chasser du gros gibier afin de pouvoir casser la croûte. Oui mais voilà, en plus d’être gros et forts, les mammouths se déplacent en troupeau, il va alors falloir faire preuve de discrétion et de stratégie pour réussir à en achever un. Et justement, un jeune fait l’erreur de s’écarter du troupeau, il ne vous en faut pas plus pour lancer l’attaque.
À force de coordination et de lances, vous réussissez à tuer ce pauvre petit mammouth sans défense. La viande fraîche et l’odeur du sang attirent d’autres prédateurs. De chasseur, vous devenez proie. C’est ainsi qu’un tigre à dents de sabre décime vos compagnons un par un et ne vous loupe que de peu.
Dans un dernier soupir, un de vos compagnons vous enjoint de retrouver votre tribu. Au fil de vos errances, vous tombez sur une jeune femme mal en point et attaquée par une meute de loups. En bon gentleman que vous êtes, vous lui portez secours et cette dernière voit en vous le sauveur des Wenjas. Traqués par la tribu des Umas, les Wenjas sont éparpillés et sans défense. C’est à vous de les retrouver et de les réunir, car c’est bien connu, l’union fait la force, surtout en ces temps préhistoriques !
Ainsi débute votre quête qui vous conduira sur des territoires hostiles remplis de bêtes préhistoriques en tous genres et d’autres hommes des cavernes pas toujours amicaux.
Le craft, c’est primal !
Il faut bien l’avouer, le scénario de Far Cry Primal n’est pas son point fort, on se retrouve dans une histoire assez basique où le protagoniste se découvre leader et vient en aide aux autres tout en tuant un nombre incalculable de méchants. Far Cry Primal se démarque des autres FPS par le mélange des genres et surtout par l’époque où se déroule le jeu. Car à cette époque, l’homo sapiens est loin d’être au sommet de la chaîne alimentaire et c’est dans ce monde que vous devrez évoluer. Mais il ne suffira pas d’avancer au hasard en tuant tout ce qui bouge.
Ce nouvel opus de la série accueille de nouvelles fonctionnalités plus que bienvenues. Notre bon vieux Takkar devra avant tout apprendre à utiliser les ressources de mère nature s’il souhaite survivre plus de quelques heures. C’est là que le craft entre en scène : cailloux, silex, herbes, viandes, plantes, peaux d’animaux… Autant de ressources qu’il vous faudra récolter afin de pouvoir construire ou améliorer des objets, qu’ils soient pour votre défense ou pour améliorer votre quotidien.
Mais ne vous attendez pas à pouvoir tout créer dès le début du jeu, certains éléments ne sont accessibles que plus tard dans l’histoire. La région d’Oros se veut d’ailleurs relativement vaste (autant que celle de Far Cry 4) et offre une diversité de faune et de flore assez impressionnante. Cette carte sera divisée en secteurs, chacun d’entre eux sera peuplé d’animaux et de tribus différentes, prenez garde à ne pas vous y aventurer trop tôt dans l’aventure sous peine de finir en viande froide.
Car au fil de l’aventure, de l’accomplissement des quêtes et des ennemis que vous tuez, vous obtiendrez de l’expérience qui vous permettra non seulement de monter de niveau mais également d’obtenir de nouvelle compétences. Ces dernières ne seront pas non plus toutes déblocables au début du jeu. Il vous faudra retrouver certains Wenjas afin qu’ils puissent vous transmettre leur savoir.
Il y a un point que nous n’avons pas encore abordé et qui pourtant est l’un des points clés de Far Cry Primal, il s’agit de la gestion du village. Car c’est bien connu, l’union fait la force. Takkar l’a bien compris et il partira en quêtes des Wenjas éparpillés aux quatre coins d’Oros afin de leur offrir abris et protection. Certains d’entre eux lui offriront même de nouvelle compétences.
L’union fait la force !
Car, oui, la principale nouveauté de Far Cry Primal c’est le fait de constituer et de gérer un village. Pendant votre quête, vous aurez la possibilité de venir en aide à d’autres Wenjas isolés. Si votre aide se couronne de succès, ces derniers vous rejoindront et augmenteront la population de votre village. En plus de vous octroyer divers bonus, les différents habitants récolteront également des ressources à votre place. Ce qui s’avérera fort utile lorsque vous devrez faire évoluer certains bâtiments ou certains de vos équipements.
En effet, cela vous évitera des heures de recherche dans le but de trouver un élément précis. La gestion du village est assez poussée, sans jamais envahir le côté FPS du titre. Elle sera présente sans jamais devenir contraignante. Vos seules tâches concernant votre village seront de le protéger en cas d’attaques, de l’améliorer et de ramener toujours plus d’habitants.
Pour cela rien de plus simple, il vous suffira de venir en aide au Wenjas disséminés un peu partout dans Oros. Que ce soit de défendre un groupe de chasseurs ou simplement venir en aider aux prisonniers, tous les moyens sont bons pour reconstituer votre tribu. Car ne croyez pas être la seule tribu à peupler Oros. Vos plus grands ennemis sont sans conteste les Udams, avec à leur tête Ull, un guerrier défiguré et mutilé qui a pour unique objectif l’annihilation de tous les Wenjas. Vous ferez aussi la connaissance du peuple d’Izila, guidé par une prêtresse, ces guerriers se croient les plus forts et n’hésiteront pas à vous attaquer s’ils croisent votre chemin.
Mais certaines missions vous demanderont de venir en aide à des personnages bien particuliers. Une fois sauvés, ces derniers vous donneront accès à de nouvelles compétences, que ce soient de nouvelles armes ou des améliorations de performances. Et justement au niveau des armes, notre héros aura avec lui un inventaire assez sympa pour l’époque : arc, gourdin, sagaie, couteau de lancer, bombes diverses, il aura la possibilité d’enflammer ses armes pour faire plus de dégâts et enflammer les différentes herbes du terrain. Toutes les armes ou projectiles seront créés avec les différents éléments ramassés dans la nature, d’où l’importance de la collecte de ressources et du craft.
De chasseur à proie, il n’y a qu’un pas !
Et justement l’un des personnages à qui vous viendrez en aide sera un puissant chaman. Tout au long de votre aventure, il partagera avec vous une partie de ses secrets et vous permettra de vous lier avec certains des animaux qui peuplent Oros. Bien loin de n’être que de simple animaux de compagnie, ces animaux vous octroient un net avantage durant votre périple. Que ce soit pour chasser vos proies, surveiller vos arrières ou vous aider dans la bataille, votre fidèle compagnon sera un atout non négligeable.
Une fois le chaman trouvé, celui-ci vous apprendra donc à dompter les animaux mais ne croyez pas qu’il soit facile de vous lier à l’un d’entre eux. Il vous faudra d’abord le trouver, pour ensuite le distraire, l’amadouer et enfin vous lier à lui. Il y a au total 17 espèces d’animaux que vous pouvez prendre pour compagnons. Du simple loup au tigre à dents de sabre, en passant par l’ours, le tigre ou le dhole, chacun dispose d’aptitudes différentes.
Un ours ne fera pas dans la discrétion mais détournera l’attention de vos ennemis alors qu’un loup sera beaucoup plus furtif. Bien évidemment, il ne sera pas possible de tous les contrôler dès le début du jeu, il vous faudra avancer dans l’histoire et réaliser plusieurs missions pour le chaman avant de pouvoir tous les apprivoiser.
La mécanique du jeu est vraiment bien pensée en ce qui concerne les animaux puisque même si un seul peut vous accompagner, vous aurez la possibilité de changer à tout moment, ce qui peut s’avérer pratique selon les situations auxquelles vous aurez à faire face. Il sera également possible de contrôler une chouette, qui vous permettra de voir où sont vos ennemis et les marquer. Après amélioration, il sera également possible de la faire attaquer vos ennemis en leur fonçant dessus ou en leur larguant des bombes, un concept pour le moins original et radical mais qui à le mérite d’être efficace.
Et la qualité dans tout ça ?
On peut déjà dire que Far Cry Primal relance la série du jeu en nous offrant une aventure originale dans une époque très peu utilisée dans ce genre de jeu. Si le jeu n’est pas sans rappeler l’excellent Ark : Survival Evolved, il arrive toutefois à tirer son épingle du jeu en nous offrant une durée de vie assez conséquente. En plus de l’histoire principale et des histoires annexes, le joueur aura la possibilité de partir à la recherche de nombreux objets disséminés un peu partout dans la région de Oros. Il est ainsi possible de récupérer des fragments de pierres noires, des marques de mains, mais aussi des peintures préhistoriques cachées un peu partout dans les grottes. Pour ceux cherchant à tout obtenir, la durée de vie du jeu s’en trouve vite doublée.
Les graphismes du jeu sont quant à eux à la hauteur des attentes, les environnements, les animaux, les cycles jour/nuit sont vraiment bien rendus et l’on prend plaisir à se cacher dans les hautes herbes et regarder cette faune sauvage qui nous entoure. On se prendra souvent au jeu de venir caresser son animal de compagnie et de scruter ses réactions, son pelage ou sa façon de bouger. Le gameplay du jeu est habituel aux autres jeux de la série et se prend assez facilement en main, le plus déconcertant étant de n’utiliser que des armes blanches alors que les autres jeux nous proposent des armes beaucoup plus destructrices. La bande-son du jeu reste en revanche assez banale, sans grande prétention celle-ci n’apporte rien de particulier au titre mais ne le dénature pas pour autant.
Far Cry Primal est une très bonne surprise. Il nous offre une plongée dans la période assez peu utilisée de la préhistoire avec un réalisme saisissant. On s’y croirait. Le mélange des genres (craft, gestion de village, côté RPG du personnage, les différents animaux à apprivoiser) offre au titre une réelle fraîcheur dans le monde du jeu vidéo. On prend un vrai plaisir à traquer et à chasser, armé de sa sagaie et de son arc.
Même si l’interaction avec son compagnon n’a aucune incidence sur le gameplay ou sur le comportement de ce dernier, on prend plaisir à le caresser et je dois vous avouer qu’il m’est aussi arrivé de lui parler et de lui donner un nom (Filibert). Tout ça pour dire que Far Cry Primal est un très bon jeu qui vous procurera de nombreuses heures de fun sans jamais tomber dans la lassitude et l’histoire, sans être la meilleure du monde, offrira tout de même quelques rebondissements inattendus.