Dans Fade to Silence, la fin du monde n’est pas proche. Elle est là. Celle-ci a frappé notre terre d’un coup d’un seul, la plongeant dans une tempête de neige constante. Maintenant que l’humanité est à genou, le froid est bien décidé à éteindre le peu de survivants restants. Pire que la glace, la corruption issue d’un mystérieux maléfice essaye également d’anéantir toutes sources de vie.
Dans ce contexte post-apocalyptique où tout espoir semble perdu, Ash, un survivant à la volonté de fer et père de famille déterminé, va tenter d’apporter des réponses à cette situation. Pourquoi ce déferlement de catastrophes ? D’où provient cette corruption ? C’est à lui de trouver ces réponses dans ce froid mortel.
Fade to Silence est un jeu d’aventure/survie dans lequel il faudra apprendre à gérer son temps. Explorer les environs pour dénicher des vivres, s’enfoncer dans la tanière de la corruption à la recherche de réponse, aider les survivants pour bâtir un camp digne de ce nom, il faudra faire des choix, et vite, ou le froid vous rattrapera. Un seul mot doit guider vos pas : la survie.
Winter is coming
Sur le papier, le jeu est clairement intriguant mais une fois manette en main, on déchante rapidement. Et il suffira de quelques minutes de jeu pour se confronter au problème majeur de Fade to Silence : son gameplay. Rien n’a été élaboré pour rendre le personnage et ses déplacements fluides et agréables. C’est d’une lenteur déconcertante, sauter, effectuer des roulades, courir, tout est au ralenti et très mal pensé. On a l’impression d’incarner un chevalier en armure tant Ash peine à se mouvoir. Alors oui, on peut justifier ce choix des développeurs par l’environnement du jeu. Le froid, la faim, la fatigue, tant d’éléments qui peuvent expliquer l’absence d’agilité de notre personnage. Toujours est-il qu’on subit beaucoup trop le gameplay pour apprécier.
Avant de détailler davantage le gameplay, attardons-nous sur le scénario principal. Fade to Silence nous propulse dans un monde à l’agonie et dans lequel le froid mortel a élu domicile. Nous ne savons rien. Aucune explication n’est donnée des raisons de cet état. Au début du jeu, Ash se réveille avec une entité maléfique à ses côtés. Entité qui l’incitera à abandonner encore et encore, à se laisser prendre par la mort. Il faudra éclaircir cette situation en purgeant des zones de la corruption.
On le disait en introduction, on parle ici avant tout d’un jeu de survie. Il faudra donc vite apprendre à récolter des ressources. Trois barres sont à surveiller de très près, vos points de vie, votre barre de faim et de froid. Il faudra donc toujours avoir potions, feu et à manger dans son équipement. Malheureusement, Fade to Silence se veut assez avare en informations et en didacticiels. Ainsi, il conviendra de découvrir les mécaniques de jeu, parfois même, au détriment de votre avancée. Retenez également que la mort n’est pas la fin. Le jeu offre des vies sous la forme de cristal (ce qui nous incite plus à explorer les environs). Mais attention, une fois ces cristaux consumés, il faudra bien recommencer le jeu.
À la recherche de survivants
Durant son aventure hivernale, Ash fera la rencontre d’autres survivants qui se joindront à vous. Ensemble, vous bâtirez un camp qu’il faudra gérer de A à Z. Ressources, bâtiments, défense, moral, la gestion du camp offre un tout autre aspect du jeu et on prendra plaisir à rendre notre petit village prospère et ses habitants heureux. Il est crucial de faire attention au moral de ses troupes. En effet, un membre heureux aura ses capacités (artisanat, métallurgie…) améliorées et aura moins besoin de nourriture et de temps de sommeil, un avantage non-négligeable dans notre bataille contre le froid et la faim.
La purge des zones infestées permet également de libérer des loups pour votre traîneau. Pouvant aller jusqu’à six loups, le traîneau (d’une maniabilité désastreuse) permet de gagner un temps précieux dans les déplacements et de transporter plus d’élément. La survie face au climat est une chose, mais les ennemis issus de la corruption vous barreront également la route. Ce qui nous ramène au problème majeur du jeu, son gameplay.
Les combats sont d’une nullité déconcertante. Vraiment, c’est mauvais. Attaque rapide, attaque lourde, bloquer (avec contre possible si vous contrez pile au moment de l’attaque ennemie) et c’est tout, aucune notion d’expérience ni aucune technique de combat. Le jeu se contente du strict minimum. Et en plus, il le fait mal. Le tout servi par un berstiaire risible de par sa diversité (comptez moins d’une dizaine de types d’ennemis). Bien qu’il s’agisse d’un jeu de survie, on aurait pu espérer bien mieux sur cet aspect. Les combats plombent énormément l’expérience globale.
Fade to Silence applique son titre à la lettre et ne propose aucune musique. Vous entendrez seulement le bruit des pas sur la neige et des créatures avoisinantes. Un parti pris qui renforce ce sentiment de solitude et de vide. Et ce n’est pas la voix off de l’entité qui fera bonne compagnie.
N’y allons pas par quatre chemins, Fade to Silence est une déception de taille. Malgré une poignée d’idées intéressantes sur le papier, le jeu ne parvient pas à rattraper son gameplay catastrophique, ses graphismes d’un autre âge et surtout sa sensation de vide constant. On retiendra simplement la gestion du camp et de ses alliés, rien de plus.
Parfois, il suffit de lire le titre d’un jeu pour être fixé. On le recommande néanmoins pour les amoureux de jeu de survie. Pour les autres, ne vous y aventurez pas, cet hiver est bien trop froid pour prendre du plaisir.