Voilà maintenant 24 ans que Formula One Grand Prix est sorti, le premier titre d’une longue licence, et qui, à l’époque, avait fait vibrer de nombreux pilotes en herbe. Le cru 2015 était, n’ayons pas peur des mots, catastrophique. Pour les connaisseurs, F1 2015 est sans conteste l’un des pires épisodes que la franchise ait connu, marqué par l’absence du mode Carrière, un gameplay bien trop typé « Arcade » et une IA totalement hors de contrôle. Au mieux, pour les novices, F1 2015 s’inscrivait comme un jeu de F1 sympathique, retrouvez à ce propos notre test de F1 2015 pour plus de détails sur cet épisode. Codemasters nous avait habitué à bien mieux et il est temps de voir si le millésime 2016 sait rattraper les erreurs de jeunesse de son petit frère. Faites chauffer la gomme, c’est parti pour le test de F1 2016 !
F1 2016 prêt à redonner ses lettres de noblesse à la Formule 1 ?
MOTEUR !
Dès le lancement du jeu, F1 2016 surprend agréablement. Aux côté des différentes modes de jeu comme Championnat du monde, Course Rapide, Multijoueur, Contre-la-montre, F1 2016 propose d’entrée de jeu un mode Carrière. Codemasters répond donc à l’une des principales attentes des joueurs et qui manquait cruellement à l’épisode 2015. Ouf ! Ni une ni deux, on y incarne un jeune pilote, entièrement personnalisable, dont l’objectif sera de grimper dans le classement et la hiérarchie en fonction de ses progrès et résultats, et de gérer au mieux les contrats pour passer d’une écurie à une autre. En parlant d’écurie, F1 2016 offre la possibilité de rejoindre directement les plus grandes écuries, comme la Scuderia Ferrari, Renault F1 Team ou encore Mercedes et ainsi reléguer Lewis Hamilton ou Fernando Alonso dans les stands ! Rien que ça. Attention toutefois, ce choix n’est pas à prendre à la légère car les objectifs de chaque écuries diffèrent. Néanmoins, les puristes auraient surement apprécié un test préalable sur circuit pour évaluer le niveau du pilote et proposer les teams en fonction des résultats. Mais c’est pour chipoter. Car ce mode carrière est certainement un des plus complet qui ai jamais vu le jour dans un jeu de Formule 1.
Bien pensée, une première animation nous plonge dans le salon de l’écurie choisie. Assis devant un bureau, des membres du staff discutent entre eux accoudés au balcon qui donne vue sur le paysage du prochain Grand Prix. Depuis l’un des fauteuil, une femme s’avance et s’assoie au bureau, il s’agit de notre agent. Avant et après chaque course, elle aura pour mission de communiquer les différents objectifs et contrats reçus en fonctions des résultats obtenus. L’ingénieur auto vient également discuter pour vous aider à améliorer les performances de votre bolide, en appuyant le développement sur
certains points, allant du moteur, au châssis, en passant par l’amélioration de la carburation, etc. Un simple clic sur votre ordinateur personnel vous permettra de faire votre choix, conditionné par vos moyens financiers, qui découlent de vos résultats.
On se prend rapidement au jeu. Et c’est loin d’être fini !
Une fois dans les stands, installé « confortablement » au volant de votre monoplace, vous avez plusieurs possibilités. Contempler l’effervescence du garage avec les ingénieurs s’affairant à leurs postes, ou alors peaufiner les réglages de votre engin dans les moindres détails, à travers les différentes tablettes tactiles qui vous sont proposées. Avec toutes les informations disponibles, les menus peuvent sembler un poil compliqués au premier abord mais en fouinant, testant, on comprends rapidement l’essentiels des possibilités offertes par ses menus de réglages. Et c’est justement là que le vrai jeu commence. Tous ces réglages pointilleux auront une réelle incidence sur la monoplace. Il faudra donc veiller à les configurer au mieux selon la météo, le type de piste, mais aussi et surtout vos objectifs de course.
Aussi, en tant que jeu officiel de la saison 2016 de Formule 1, F1 2016 se devait de retranscrire le plus fidèlement possible la réalité. Critère bien rempli puisque ce dernier intègre les 21 Grands Prix de la saison, y compris les deux nouveaux, à savoir celui d’Hockenheim en Allemagne et de Bakou pour le GP d’Azerbaïdjan. Mais ce n’est pas tout, deux nouvelles écuries font leur apparition, les américains de chez Haas F1 et Renault qui prend la place de l’écurie Lotus. Enfin, toujours dans l’objectif de coller à la réalité, F1 2016 suit les règles de la FIA à la lettre et propose une troisième monte de pneumatiques autorisée sur piste, les pneus Ultra-tendres. Signés, Pirelli, ils sont reconnaissables aux marquages violets sur leurs flancs et sont recommandés par temps bien sec pour les pilotes souhaitant attaquer un maximum pendant quelques tours seulement car leur durée de vie est forcément moindre. Il ne faudra pas se louper !
EN PISTE !
Vous avez tout configuré ? Votre monoplace est réglée aux petits oignons ? C’est le moment de sortir des paddocks et de faire chauffer la gomme. Mais pas question d’entamer directement la course ! Dans le mode Carrière toujours, les week-end de course se déroulent dans les règles de l’art. Trois séances d’essais de 30 minutes, des qualifications, un tour de « Warm-up » et ensuite place à la course, la vraie. Cela peut sembler un poil long, surtout avec les trois séances d’essais dont on se demande bien ce qu’on va pouvoir en faire… Certes il y a bien les réglages de la monoplace à configurer, cela peut prendre un certain temps mais on reste loin du compte. Deux choix s’offriront alors à vous. Vous pourrez soit faire quelques tours et mettre fin directement à la session pour passer à l’étape suivante, soit remplir les objectifs des mini-jeux intégrés par les développeurs de chez Codemasters. Il en existe plusieurs, le premier est une séance de découverte du circuit. Il faudra réaliser des tours suffisamment rapides, tout en passant à travers des portiques, le tout à la bonne vitesse et en enclenchant de système DRS au moment adéquat. L’objectif : vous familiariser avec les trajectoires et les vitesses de passages optimales. Vous devrez réaliser trois tours avec un minimum de fautes pour valider l’essai. Le deuxième mini-jeu s’apparente à une séance de qualification où il s’agira de réaliser le meilleur temps au tour. Le troisième et dernier jeu vous demandera de réaliser des tours suffisamment rapides tout en maîtrisant l’usure des pneumatiques. Un défi plus complexe qu’il n’y parait, mais on se prend encore une fois bien volontiers à l’exercice d’autant que ces défis sont aussi un bon moyen d’obtenir des points mécaniques qui pourront être investis dans l’amélioration de la voiture.
Tout ces paramétrages et ces défis sont certes intéressants, ils raviront les plus grands passionnés de sport automobiles, mais tout ceci est-il bien en accord avec le gameplay ? La réponse est oui ! Paramétrable à l’infini ou presque, F1 2016 joue la carte de la polyvalence, pour séduire une fois de plus les joueurs novices qui apprécieront les différentes aides au pilotage, mais aussi les pilotes les plus chevronnés en débranchant toutes les assistances. Et c’est bien à partir de ce moment là qu’on tire le maximum du jeu, qui devient alors très technique. Pour un ancien pilote de karting, les sensations de pilotages sont bien au rendez-vous, c’est une réussite. Si la sensation de vitesse aurait pu être encore accentuée, on apprécie la précision de la direction, le ressenti des surfaces entre le bitume sec, la piste humide, les vibreurs, la pelouse ou encore le gravier (eh oui, même les meilleurs font des erreurs…). Et encore, ce test ayant été réalisé à la manette, les sensations n’en seront que décuplées pour les possesseurs du combo volant/pédales/levier de vitesse. Toujours plus immersif, on aime également la présence de commentaires de la part du staff qui surveille toutes les statistiques de course en temps réel, avec la possibilité d’y répondre.
Mais tout n’est pas rose non plus dans ce dernier F1 2016, quelques points peuvent être améliorés. En premier lieu l’IA. Certes on est loin de l’IA codé par Terminator lui-même, avec pour unique objectif de vous exterminer de la piste dans la plus grande des quiétudes à cause de commissaires de pistes aveugles, comme dans l’opus précédent. Très loin même. De grands progrès ont été réalisés là-dessus c’est incontestable, elle vous laisse passer dans les virages lorsque vous êtes plus rapide, mais parfois, son humeur changeante la fera vous percuter violemment alors même que vous freiniez déjà le plus tard possible avant une épingle. Un impact qui n’est pas sans conséquences puisqu’en plus d’endommager certaines parties aérodynamiques (dont les conséquences s’en ressentent finalement que peu), les commissaires de piste semblent toujours à la masse puisque vous écoperez de la pénalité. Une consultation chez l’ophtalmologue ne serait sans doute pas de trop.
Dernier élément qu’il aurait été judicieux de retravailler, surtout au vue de la prestation de F1 2015 : les graphismes. Ni affreux, ni époustouflants, ils peineront à séduire les pupilles les plus exigeantes. Que ce soit en course ou dans les animations, certains rendus pourraient être vraiment beaux, sans la présence d’un aliasing justement un peu trop présent. Le moteur graphique accuse ici un retard assez important pour une production estampillée 2016. Dommage. Il s’en est fallu de peu pour faire de ce F1 2016 une réussite sur tous les plans.
Conclusion F1 2016
Après un millésime 2015 pas franchement à la hauteur d’un jeu de Formule 1 officiel, Codemasters a su redresser la barre et apprendre de ses erreurs. F1 2016 signe ici le retour de la franchise au meilleur de sa forme. Certes, le titre est encore perfectible, mais il a le mérite d’être particulièrement fidèle à la réalité et d’offrir de bonnes sensations. Exigeant, il saura tirer le meilleur du pilote qui sommeille en vous, tout en étant accessible aux débutants qui ne manqueront certainement pas de se prendre au jeu du mode Carrière très bien ficelé.