Extinction est un jeu d’action-aventure hack ‘n’ slash développé par le studio américain Iron Galaxy Studios. Sorti en avril sur PlayStation 4, Xbox One et PC via Steam, il vous mettait dans la peau d’un homme qui combat pour la survie du genre humain dans une aventure à la saveur d’un David et Goliath sur différentes échelles de taille. Seulement, Extinction a-t-il de quoi luire face à la concurrence et briller fièrement au firmament de la chaîne alimentaire du gaming ? Ou s’écrasera-t-il telle une météorite dans la liste des jeux que nous déconseillons ?
Test Extinction – Comme un parfum de désolation
Toutes mes plus plates esquisses
Dans Extinction, vous êtes Avil, le dernier représentant des Sentinelles. Armés d’une épée magique et de compétences spéciales, ces hommes devaient défendre le genre humain des Raveniis, trolls géants semant le chaos dans la civilisation. Cependant aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un (vous) et il se charge de la défense du dernier bastion humain, la ville de Dolorum, dirigé par un roi qui n’est rien de plus qu’un incapable… Mais ça ne sera pas une mince affaire puisque ces Raveniis viennent accompagnés de nombreux minions (appelés Chacals) et qu’ils n’ont qu’une faiblesse, un bon coup de lame runique de la nuque à la trachée. Bref, une règle très simple en théorie qui, comme un étudiant en conduite, sera confrontée par la pratique.
Chaque niveau démarre avec une mission principale et 2 missions secondaires facultatives à remplir avant que la jauge d’extinction ne soit vide. Cette jauge, qui donne son titre au jeu, représente en fait ce qu’il reste du quartier que vous protégez sur chaque tableau. Ces missions varient légèrement entre « tuez un certains nombres d’ennemis », « sauvez tel nombre de villageois » ou « complétez la mission avant que la jauge d’extinction atteignent un certain seuil » ce qui n’est finalement que très peu. En effet, très vite vous allez avoir à refaire les mêmes missions dans des niveaux jamais trop différents les uns des autres et ainsi apparaît un des premiers défauts du titre : un manque réel de contenu. Les décors se répètent avec toujours les mêmes motifs et les mêmes bâtisses qui entourent autant de places identiques où se réunissent des villageois immobiles en proie aux Chacals. Ces mêmes quartiers sont entourés des mêmes remparts que les Raveniis détruisent encore et encore, dans de nouvelles missions toujours rythmées par les mêmes objectifs. Même quand le mode histoire tente d’être original en générant une map et fait tourner une roue d’objectifs, la ville aura plus ou moins la même forme et les mêmes bâtiments et vous remplirez toujours les mêmes objectifs…
« Trouve un adversaire à ta taille »
Dans Extinction, vous allez avoir à affronter 2 sortes d’ennemis majoritairement, les Raveniis qui sont, généralement, les cibles de vos missions et les Chacals, créatures au sol ou ailées qui s’en prennent volontiers au villageois amassés autour de points de téléportation. Pour protéger les villageois (qui représentent toujours une portion de la jauge d’extinction à l’instar), il vous faut vous précipiter près d’eux afin de les protéger de leurs assaillants à coup d’épée. Mais, rassurez-vous, ces derniers comme autant d’habitants de Métropolis devant un immeuble qui s’effondre, attendront immobiles que leur Superman vienne les sauver (ou que les ennemis les abattent). Leur sauvetage vous récompense puisqu’ils vous permet de remplir votre jauge de spécial, nécessaire pour la décapitation des Raveniis (plus tard).
Mais à moindre échelle, pour les protéger, il vous faudra sortir le sabre et… découvrir que le combat n’est pas DU TOUT réactif. En effet, les frappes n’ont aucun impact, les ennemis semblent immortels tant ils mangent de coups sans broncher avant de mourir et ce, dès le premier niveau. Comme dans les premiers The Witcher, il vous faut prendre la cadence afin que vos coups soient efficaces mais rien n’indique que vous ayez réussi, ni dans le visuel ni dans le ressenti. Un système d’esquive à la Batman est également proposé et envoie votre personnage valdinguer sans pour autant vous protéger des coups. Pour les ennemis ailés, il vous faudra combattre en sautant ou en attendant qu’ils soient au sol. Seulement une fois en l’air, la jouabilité empire. Finalement, il sera plus sage d’utiliser la frappe meurtrière, coup attaché à la gâchette qui en plus de ralentir le temps, tue quasiment instantanément chaque ennemi. Ce coup-ci requiert en revanche un peu de précision donc préparez-vous à affronter une des pires caméras que les jeux vidéo ne nous aient jamais proposées.
Tout est question de perspective
La seule défense d’Avil face à des ennemis de cette échelle réside bien entendu dans sa vitesse donc vous vous imaginez bien que vitesse plus caméra en douillance ne fait pas bon mélange. Déjà au sol, elle se trouve rapidement en galère face à l’agilité du protagoniste, mais alors, quand il fait face à de l’action aérienne et sans perte de tonus, et alors que des ennemis de toutes tailles l’attaquent, cette dernière est perdue. En effet, l’ajout d’une perspective supplémentaire donne le hoquet à la caméra qui se met alors à bégayer ce qui résulte souvent en une prise de dégâts, mineurs face à des petits ennemis, mortels quand confronté à la plante des pieds d’un géant. Il vous faudra donc vous débarrasser de tout ça pour être tranquille et pacifier tout ce beau monde.
Et afin de rendre les géants dociles, vous n’avez qu’une chose à faire, trancher le moindre de ses membres, souvent protégés par des pièces d’armure plus ou moins solides. Certaines se brisent en un coup, certaines requièrent que vous brisiez des cadenas. En revanche, seule la frappe meurtrière (le coup avec la caméra que vous utilisiez déjà sur les petits monstres) vous permettra de briser ces éléments (aucune charge de la jauge n’est nécessaire pour ces coups). Seulement, bien au-dessus du sol, et vue déjà les difficulté qu’affronte la caméra en temps réel, vous vous imaginez bien que viser avec ne va pas être simple. Forcément, viser délicatement un petit cadenas en manipulant cette dernière devient délicat, d’autant que les trolls continueront à bouger comme un ventileur qui danse la tektonik… ce qui résultera souvent dans la frustration avec la mort de votre personnage pendant que les trolls continuent de ravager la jauge d’extinction.
Le sacrifice finit par payer et vous pouvez enfin trancher la tête de ce troll pour vous libérer de ce cauchemar. Notez qu’une fois un niveau terminé et selon le nombre de citoyens sauvés et de quêtes secondaires remplies, vous récoltez des points afin d’améliorer les compétences d’Avil. Loin de sauver Extinction, cette option permet en revanche de le rendre plus jouable. Ces améliorations incluent entre autres un renforcement de votre bullet-time (sur la durée ou sur le ralentissement), une limitation de la jauge runique (qui ne redescend plus en dessous de 20% (oui parce qu’à chaque utilisation, faut la reremplir) mais aussi une accélération du chargement de la jauge de sauvetage de civil…
Conclusion Extinction
Extinction est à la fois un gâchis d’énergie (de la part des développeurs) et de moyens (pour eux et vous). Tristement, ce jeu n’est qu’une pâle copie de toutes les inspirations dont il se sert et ne propose jamais un divertissement de qualité. Entre le gameplay pourri, la caméra atroce, son concept répétitif, ses missions en mode boomerang, ses décors qui ne changent jamais, il n’y a guère qu’un moment qui se veut agréable, trancher le cou des Raveniis qui est toujours gratifiant puisqu’il vous libère d’un peu de frustration accumulée dans le niveau. Mais rassurez-vous, on n’aurait encore des choses à dire sur Extinction, car comme lui qui ne traite que la surface de ses inspirations, ce test ne brosse le portrait que de ses défauts principaux.