Ever Oasis, c’est un petit jeu auquel il est difficile de donner une étiquette exacte. Est-ce un dungeon-RPG ? Un action-RPG ? Un jeu sandbox ? De gestion ? En réalité, il pioche un petit peu dans tout ça, mais l’aspect action-RPG est celui qui prédomine. Le nouveau jeu de Nintendo nous propose d’incarner un Granéen, membre d’une race humanoïde ayant une graine en eux afin de faire pousser divers magasins de leur choix, nommés Boutifleurs. Les Enfants de l’Arbre, eux, sont des Granéens différents, car ils portent en eux la graine d’une Oasis. En effet, l’univers d’Ever Oasis est un immense désert, et les seuls lieux de repos à disposition des personnages sont les Oasis. Votre personnage est un Enfant de l’Arbre, et votre but est de développer l’un de ces lieux de repos. Réussirez-vous à développer votre Oasis, mais aussi à être convaincu par le jeu que vous propose Nintendo ?
Ever Oasis – Source de fraîcheur ou sécheresse d’inspiration ?
Un désert chaotique
Le désert. Scène principale d’Ever Oasis, il recouvre toute la surface de l’univers du jeu. Toute ? Non, car un groupe d’irrésistibles Granéens échappe encore et toujours à l’envahisseur. Ces Granéens se nomment Enfants de l’Arbre, et il leur est possible de faire pousser des Oasis dont ils deviennent le chef. Votre personnage est un Enfant de l’Arbre, et votre frère aussi. Lui est déjà chef de sa propre Oasis, et d’après les autres personnages, un grand chef. Néanmoins, le Chaos, une entité dont on ne sait rien, s’empare des Oasis les unes après les autres. Votre frère ne fait pas exception à la règle. Ainsi commence Ever Oasis.
Vous rencontrez Esna, un génie de l’eau nécessaire à la création d’une oasis, et commencez alors la fondation de cette dernière. Mais le Chaos vous veut, bien évidemment. Fondez et faites grandir votre Oasis, tout en combattant le Chaos qui ne désire qu’une chose : mettre à mal votre Oasis. Le problème de ce scénario, même s’il tient parfaitement debout, c’est que c’est malheureusement du déjà-vu : des forces ténébreuses venant s’emparer du petit hameau résistant. Le « Chaos » avait-il besoin d’être ajouté pour rendre le scénario plus dramatique ?
Un autre petit problème, c’est que pour un habitué du jeu vidéo, le scénario est très prévisible. Ever Oasis perd donc un peu de sa superbe dû au fait qu’il ne parvient pas à nous surprendre. Néanmoins, on peut associer ce point à la portée du jeu, qui semble plus dirigé vers un jeune public.
De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités
Vous êtes le chef de l’Oasis. Votre position vous donne-t-elle des privilèges ? Bien sûr ! Mais vous ne pourrez échapper à vos responsabilités. En effet, avec l’avancée de la quête principale qui vous demandera de sortir de votre Oasis afin de récupérer divers objets et personnages afin de faire grandir votre Oasis et combattre le Chaos, vous devrez aussi écouter les petits potins de tous, afin de vérifier les rumeurs pour récupérer d’autres habitants dans votre Oasis. Tout d’abord de simples visiteurs, ils ne rejoindront votre Oasis qu’après que vous aurez gagné leur confiance en effectuant diverses tâches pour eux.
Vous devrez aussi vous tuer à la tâche afin de permettre à votre Oasis de vivre et de commercer avec des personnages nommées « Manchouettes », qui ne peuvent venir habiter dans votre Oasis qu’un bref instant, en tant que nomades. Récupérer des objets à travers l’univers d’Ever Oasis ou grâce à votre potager que vous devrez entretenir, les redistribuer à vos marchands. Cependant, vous pouvez aussi prendre les bénéfices des diverses boutiques et envoyer vos larbins faire le travail à votre place, parce que vous êtes le patron. Cet aspect de gestion, très sympathique et assez complet, se débloque petit à petit au fil du jeu, ce qui n’est pas plus mal car vous avez vraiment le temps d’assimiler une fonctionnalité avant d’en découvrir une autre.
Rendre tout le monde heureux dans l’Oasis vous permettra d’augmenter la taille de celle-ci ainsi que sa fréquentation. L’Oasis en elle-même, et son niveau, permet de débloquer des recettes d’objets à fabriquer (équipement, ajouts esthétiques) et d’améliorer un Pouvoir, l’Égide de l’Arc-en-ciel, afin d’avoir plus de points de vie pour votre personnage et pour son équipe d’exploration.
L’action-RPG et dungeon-RPG en toute simplicité
Chacun des personnages rejoignant, en tant qu’habitant, votre Oasis, devient un personnage jouable. En plus du personnage principal qui a ses dons uniques d’Enfant de l’Arbre, comme faire apparaître un Tourbillon vous débarrassant du Chaos, vous avez différentes races et classes, ayant toutes leurs particularités différentes. Par équipe de trois (le chef d’Oasis inclus), vous pouvez arpenter l’univers d’Ever Oasis tout en vous battant contre des monstres, qui étaient autrefois des animaux qui ont été rongés par le Chaos. Si le jeu en lui-même possède des bases d’action-RPG, nous regrettons sa simplicité vis-à-vis des patterns ennemis extrêmement prévisibles. Même si le jeu s’adresse principalement à des enfants, les combats contre les boss auraient pu être légèrement plus difficiles. En plus de cela, l’Égide de l’Arc-en-ciel vous permet de ressusciter une fois toute votre équipe à chaque sortie d’Oasis, et vous gagnez le pouvoir peu de temps après le début du jeu. De plus, nous vous le rappelons, sans spoiler : l’Égide de l’Arc-en-ciel augmente sa puissance au fil de l’aventure.
L’exploration du donjon est, elle aussi, très simplifiée. Les différentes énigmes qui seront sur votre chemin demanderont peu de temps de réflexion, et encore une fois nous regrettons cette simplicité. Que voulez-vous, quand on a baigné dans The Legend of Zelda toute notre enfance, on a du mal à trouver les énigmes d’Ever Oasis très difficiles. Néanmoins, l’exploration dans l’intégralité du jeu est assez bien rythmée : phases de combat, petites énigmes, exploration sont très bien équilibrées et on ne s’ennuie pas – à moins d’acheter Ever Oasis en espérant tomber sur la difficulté d’un Dark Souls.
Les niveaux augmentent petit à petit, vous permettant de débloquer des capacités, et d’améliorer des compétences. Bref, les bases du RPG dans leur plus simple expression. Néanmoins, il y a des niveaux d’Oasis, des niveaux de personnages, des niveaux de boutiques faisant augmenter les niveaux des personnages s’en occupant… Bref, beaucoup de niveaux dont il faut s’occuper. Et croyez-nous, si vous voulez avancer correctement, mieux vaut s’occuper le plus possible de tout ce joli petit monde.
Les quêtes en elles-mêmes ne sont pas très intéressantes. Elles sont surtout à base de « Va chercher trois ça, là » et « Rapporte-moi ça, je l’ai oublié au fin fond d’une grotte dans laquelle je n’avais aucune raison d’être ». Certaines quêtes principales, disons bien « certaines », sont plus intéressantes que d’autres et valent qu’on leur porte un intérêt.
Je vais t’offrir un monde aux mille et une splendeurs… ou pas
Le problème de créer un univers dans le désert, c’est qu’il faut se rappeler que dans ce genre d’endroit, tous les coins se ressemblent. Ever Oasis est tombé dans cette redondance. Les lieux sont très sympathiques, mais la palette de couleurs offerte n’est pas vraiment des plus chatoyantes. De plus, tout se ressemble, les donjons comme les lieux ouverts, et on se lasse parfois vite de la beauté pourtant très agréable de certains panoramas, comme par exemple celui de la Jarre d’Irma.
Le jeu manque de détails graphiques, aussi, mais cela lui donne un petit cachet très semblable à la saga Animal Crossing. Le design qui nous a le moins plu est celui des Serks, une des races du jeu ressemblant à une espèce de cyclope fusionné à un scorpions, lui donnant une tête particulièrement difforme. Cependant, les Granéens, les Ouads (une espèce reptilienne) et les Lycos (une espèce féline) ont des character designs agréables.
Au niveau des musiques, celles-ci valorisent correctement le jeu. On ne parle pas de l’OST du siècle, mais elles collent parfaitement aux situations présentées et à l’univers d’Ever Oasis en général.
Conclusion sur Ever Oasis
Ever Oasis, c’est comme si vous associiez Animal Crossing, The Legend of Zelda et Final Fantasy XII en n’en gardant que des bases très simplistes. En d’autres termes, le jeu serait très bien pour un novice dans le monde de l’action-RPG car il est divertissant sans être très difficile. La prise en main est, par ailleurs, très simple, et il vous faudra peu de temps pour vous habituer au système de combat et aux patterns ennemis. Quand nous évoquons les « novices » des action-RPG, nous parlons aussi bien des adultes que des enfants. Ces derniers semblent les plus visés par le petit côté féerique du jeu, donc chers parents, n’hésitez pas. Si Ever Oasis est, à notre goût, trop simple, il est abordable pour tous. Un très bon point qui se mêle toutefois avec trop de facilité. Pourtant, il faut reconnaître qu’Ever Oasis pourrait néanmoins apporter du repos à des hardcore gamers, qui pourraient se ressourcer avec un action-RPG très simple.