Déjà disponible depuis fin 2014 sur PC via Steam, Elliot Quest, développé par Ansimuz Games, débarque sur Nintendo Wii U en ce milieu d’année. Le titre, qui a bénéficié d’un financement par Kickstarter et s’est inspiré notamment de Zelda II sur NES, saura-t-il convaincre en 2015 avec son parti-pris graphique daté ? Réponse dans ce test.
Test d’Elliot Quest sur Wii U
The Legend of Elliot
De l’aveu même des développeurs d’Ansimuz Games, l’inspiration principale pour créer Elliot Quest a été sans conteste Zelda II. Et cela se ressent. Que ce soit dans les mécaniques du jeu ou dans son gameplay ; mais j’y reviendrai un peu plus tard. Le jeu démarre avec notre protagoniste Elliot qui a perdu sa femme Cara et décide de la rejoindre en se suicidant. Malheureusement (?) pour lui, il s’avère être immortel. Néanmoins, il est affublé d’une terrible malédiction lancée par un démon lui procurant des cauchemars et l’affaiblissant jour après jour. Notre héros doit donc trouver un sage rapidement pour ne pas devenir un Satar. Sa quête sera bien évidemment semée d’embûches et il ne tiendra qu’à vous de l’aider à l’accomplir en vous assistant de son arc, seule arme pour vous défaire de vos nombreux ennemis. Le scénario, plutôt adulte, n’est malheureusement présent qu’à certains moments où Elliot se parle à lui-même ou bien communique avec quelqu’un par télépathie. Un peu dommage que l’on ait pas droit à des vraies phases de dialogues plus régulières. Deuxième point noir, le jeu est totalement en anglais. Un peu dommage pour ceux ne maîtrisant pas forcément la langue de Shakespeare.
Objectif : ne pas se perdre !
En effet, Elliot Quest propose un monde ouvert contenant pas moins de 5 donjons (et accessoirement 16 boss à affronter) avec une carte du monde permettant de relier les niveaux entre eux. Et on touche là le premier point noir du titre : le manque flagrant d’indications. On entend souvent les joueurs dire qu’à l’heure actuelle, les jeux les prennent trop par la main. Alors certes, parfois c’est trop, mais dans le cas présent c’est totalement l’inverse. On n’a rien du tout. Pas une explication sur les boutons ni sur les objectifs à atteindre. On est lâché comme ça dans Urele et il faut se débrouiller. Si on comprend vite comment tirer ou sauter, il en est autrement pour trouver où aller. La carte du monde est assez vaste et si certains endroits ne sont pas accessibles on se retrouve quand même à chercher le prochain lieu à arpenter. Un peu plus d’aide n’aurait pas été de refus. De même, si j’ai l’habitude du genre en étant fan des Zelda, je dois bien avouer que le néophyte aurait plus de mal à assimiler les différents allers-retours liés à l’utilisation des objets glanés en donjon (bombe…). Car comme dans la série qui l’inspire, Elliot Quest pousse le joueur à revenir dans certains lieux avec un nouvel objet ou une nouvelle compétence pour avancer plus dans l’histoire.
Un gameplay au poil
J’ai mentionné que le titre s’inspirait de The Legend of Zelda mais cela vaut pour de très nombreux aspects. En effet, la vie d’Elliot est symbolisée par des coeurs (avec un nombre qui évolue au fil de l’aventure), et les objets utilisés par notre héros, comme le bouclier (qui arrête les projectiles lorsqu’on reste immobile) ou les bombes (pour exploser les rochers qui bloquent le passage) font immédiatement penser à notre héros tout de vert vêtu. Toutefois, Elliot Quest réussit brillamment la réutilisation de tous ces codes. Loin du plagiat éhonté, on est plutôt dans l’hommage. D’autant plus qu’un aspect RPG a été ajouté avec un aspect personnalisation intéressant. En fait, à chaque niveau gagné, vous pouvez attribuer un point de compétence dans un tableau pour booster vos caractéristiques (force, portée d’attaque, magie, etc.). Un aspect bienvenu dans un titre qui n’est pas facile. Et là encore cela pourra rebuter le nouveau venu. Notre héros est immortel mais peut se faire tuer par les ennemis (ou en tombant dans un trou par exemple). Il « ressuscite » alors au dernier point de sauvegarde. Mais cette « mort » lui fera perdre de l’expérience durement gagnée. Si l’on ne peut pas perdre un niveau on peut toutefois, après plusieurs essais ratés, se retrouver au début d’un niveau qu’on avait presque passé. Frustrant. Toutefois, le héros répondant au doigt et à l’oeil, le joueur ne pourra s’en prendre qu’à lui-même pour avoir échoué. Un excellent point.
8-bits 2015
Un autre aspect du gameplay qui m’a dérangé c’est le fait de n’avoir qu’un seul bouton pour attribuer un objet. Vu le nombre de boutons du Gamepad, il aurait été sympathique d’avoir plusieurs boutons « libres » à la manière d’un Zelda mais l’association du jeu avec l’ère 8-bits a sans doute poussé Ansimuz Games à n’utiliser que deux boutons. On jongle ainsi régulièrement entre le jeu et le menu pour associer le bon objet au bouton en question. Dommage. Le graphisme d’Elliot Quest, comme vous l’avez sans doute remarqué avec les images qui parsèment ce test, est dans la veine de ce qu’on trouvait sur consoles 8-bits il y a de cela bien des années. A titre personnel, la 2D et le pixel-art ne me dérangent pas, au contraire. Mais ici, sorti d’une direction artistique intéressante et variée (les décors visités sont vraiment dépaysants) je trouve que le titre est trop dépouillé. Il y avait sans doute moyen de rendre un aspect 8-bits plus détaillé (des jeux comme Kirby sur NES par exemple sont très jolis et bien animés). Côté ambiance, si les bruitages sont un peu en retrait, les musiques, quant à elles, sont pour la plupart excellentes et collent généralement bien à l’endroit visité. Un excellent point pour l’immersion.
Conclusion d’Elliot Quest
Que retenir au final de cet Elliot Quest ? Et bien il s’agit tout de même d’un jeu qui a des qualités évidentes mais qui est plombé par des défauts qui peuvent s’avérer rédhibitoires. Si le gameplay aux petits oignons du titre (dû à sa source d’inspiration) est exempt de reproches, il n’en va pas de même du dosage de la difficulté (perte d’expérience, aucune indication…). Clairement, le titre est plutôt difficile et ne s’adresse principalement qu’aux fans de Zelda ayant l’habitude de toutes ces mécaniques. Si vous cherchez un jeu d’aventure avec un peu de challenge et que le parti-pris graphique ne vous rebute pas alors Elliot Quest est fait pour vous. Dans le cas contraire vous risquez de vite déchanter. Toutefois, sachez que ce jeu est loin d’être mauvais, il s’adresse simplement à un public un peu restreint. Dommage car avec un peu plus d’indications et une difficulté dosée différemment, il aurait sans doute pu devenir LE titre indépendant à faire. Au final il ne restera qu’un titre agréable mais pas inoubliable.
Pour plus d’informations sur Elliot Quest je vous invite à consulter son site officiel ou bien sa page attitrée pour la version Nintendo Wii U.