Plus connu pour sa série Dead Island, Techland propose avec Dying Light un jeu assez similaire à cette dernière, mais qui présente néanmoins quelques petites originalités lui conférant une identité propre. Exit les plages paradisiaques et les petits bungalows cernés d’une eau limpide, c’est en milieu urbain que nous plonge Dying Light, mais la population reste la même : les zombies pullulent une fois encore, et chaque recoin peut receler un danger mortel. Mais comme le thème du mort-vivant a été copieusement surexploité ces dernières années, il est temps de se pencher sur ce nouveau produit afin de découvrir ce qu’il propose pour se démarquer de la masse.
Test de Dying Light sur Xbox One
La mort leur va si bien
Au début de la Campagne solo, l’agent Kyle est parachuté au beau milieu de Harran, une ville placée en quarantaine suite à la propagation d’un virus dévastateur, ayant eu pour effet de transformer la quasi-totalité des habitants en zombies. Sa mission de base : retrouver un agent renégat disposant d’un certain dossier relatif au virus en question. Cependant, les choses ne vont, bien entendu, pas se dérouler aussi simplement que prévu, et Kyle, mordu et donc contaminé, va se voir contraint de rejoindre un petit groupe de survivants et de remplir un certain nombre de tâches afin de permettre aux rescapés d’organiser au mieux leur quotidien. Vous l’aurez compris si vous êtes adepte de Dead Island : cette fois encore, vous allez servir de garçon de course aux uns et aux autres, au cours de missions (pas toujours palpitantes) qui vous conduiront à traverser une partie de la ville pour récupérer ceci ou cela, ou rencontrer et aider untel ou untel. Autre similarité, dans Dying Light, ne vous attendez pas à mitrailler à tout va et à décimer des hordes entières à coups de roquettes. Le jeu, comme ses aînés, privilégie le combat au corps à corps, et c’est avec des tuyaux, des barres de fer ou des couteaux que vont se régler la plupart des affrontements, ce qui est finalement bien plus réaliste que d’incarner un gros warrior bardé d’armes à feu. Plus réaliste, mais plus ardu également, surtout que les rues grouillent littéralement de morts-vivants. Et comme ceux-ci sont incroyablement résistants, même les zombies de base, mieux vaut souvent éviter le combat et passer au large, si tant est que ce soit possible. Heureusement, un élément de gameplay vous procurera une aide salvatrice pour ce faire, mais nous y reviendrons plus loin. Pour en revenir aux armes, sachez que vous pourrez en trouver sur les cadavres de vos ennemis, mais aussi en acheter à certains vendeurs ou encore en dénicher dans les divers paniers et caisses éparpillés partout dans la ville.
Le parkour du combattant
Dying Light est, paradoxalement, un jeu où tout se fait dans l’urgence (sous peine d’être impitoyablement dévoré) mais qui nécessite quand même une certaine dose d’observation et de fouille. Car vous ne pourrez pas tout acheter, votre pécule ne vous le permettra pas, alors autant profiter des ressources disponibles dans ce milieu urbain encombré et dévasté. Vous y trouverez également tout un tas d’objets insignifiants en eux-mêmes, mais bien utiles une fois combinés pour se créer de l’équipement de soin, des pièges, des armes ou encore des mods. Grâce à ceux-ci, vous pourrez attribuer à vos armes des propriétés élémentaires, telles que le feu ou l’électricité, pour plus de puissance lors des combats. Mais attention : la durée de vie des armes est limitée, et vous ne pourrez pas les réparer indéfiniment, alors prenez soin de conserver les meilleures pour les combats les plus velus. Sachez également que votre personnage, lui aussi, peut être amélioré, et en gagnant des niveaux, vous allez pouvoir développer trois arbres de compétences différents (Survie, Agilité, Puissance), chacun composé d’une ribambelle de caractéristiques à augmenter pour vous faciliter les choses. Un élément un peu RPG déjà présent dans Dead Island, et qui se marie parfaitement avec le style du jeu. Un très bon point. Et puis, et c’est surtout là que Dying Light parvient en beauté à se différencier des autres FPS, il est temps d’aborder le sujet des déplacements du personnage. On l’a dit plus haut, les rues sont infestées de zombies, mais la plupart ne sont pas bien rapides. Mieux vaut donc prendre de la hauteur, et Dying Light offre un gameplay très axé sur le parkour, ce qui vous permettra d’escalader en un clin d’oeil les véhicules, mais aussi les divers bâtiments, comme dans un Assassin’s Creed version FPS ou un Mirror’s Edge, et le level-design global du jeu est magistralement conçu pour vous permettre généralement d’échapper aux hordes en bondissant hors de portée. Ce qui se vérifie surtout de jour…
From dusk till dawn
Car, et c’est encore un autre facteur capable de démarquer ce Dying Light de titres similaires, le jeu présente un cycle jour/nuit dont il est important de tenir compte. La nuit, les morts-vivants sont nettement plus vindicatifs et agiles, et n’hésitent pas à vous suivre sur les bâtiments, ce qui peut donner lieu à des courses poursuites jubilatoires ainsi qu’à quelques coups de stress palpitants. Le rendu visuel de tout ceci est superbe, les différents éclairages selon l’heure de la journée sont de toute beauté, et l’immense ville, que vous pouvez parcourir comme bon vous semble, constitue un gigantesque terrain de jeu ravagé et désespéré. Niveau son, les bruitages divers sont destinés à vous mettre constamment sur le qui-vive (grognements, croassements de corbeau, rafales de vent, hurlements lointains…) et les musiques collent parfaitement à l’ambiance flippante créée par les développeurs. On reprochera quand même les doublages français, pas toujours très réussis, que ce soit au niveau de la voix choisie ou de la synchronisation avec les mouvements des lèvres, ce qui est dommage, car l’écriture des dialogues s’avère assez travaillée pour éviter les conversations bateaux. Autre petit bémol : on aurait aimé voir s’afficher les dégâts lors des combats contre les zombies, qui peuvent devenir un peu frustrants à force de frapper sans vraiment savoir combien d’énergie il reste à l’ennemi. Mais ces quelques points négatifs ne doivent pas vous empêcher de vous lancer dans cette aventure violente et terrifiante, d’autant que la durée de vie du jeu rentabilisera aisément l’achat (et c’est sans compter le multi, en co-op ou en compétition, qui viendra ajouter de nombreuses heures au compteur). Et pour terminer, n’oublions pas le mode Be the Zombie, disponible si vous aviez précommandé le jeu, qui vous permettra d’incarner un terrible monstre, en solo ou en multi, pour un gameplay nettement plus véloce et bestial. Jubilatoire.
Conclusion de Dying Light
Initialement conçu comme un épisode de Dead Island, Dying Light sait trouver son identité propre, grâce à des affrontements nocturnes terriblement intenses et à un gameplay orienté parkour aux petits oignons. L’immense ville grouillante de zombies en open-world séduit par sa beauté et son ambiance sonore. Dying Light réserve de nombreuses heures de jeu, ainsi que quelques moments de flippe parfaitement délectables. Il serait dommage de passer à côté, malgré ses petits défauts (missions pas toujours intéressantes, zombies trop résistants, doublage assez moyen…). Et c’est d’autant plus vrai en multijoueur.
Si ces quelques lignes n’ont pas suffi à vous convaincre, appréciez le trailer de sortie de Dying Light, qui retranscrit bien l’ambiance détonnante et horrifique du jeu de Techland.