DriveClub arrive enfin sur PlayStation 4 après un retard de presque un an. Annoncé comme l’un des jeux de lancement de la console japonaise, on peut dire que l’accouchement de ce titre aura été plus que difficile. La faute à une refonte quasi totale du jeu, du moins d’après les développeurs. Premièrement retardé à février 2014, il aura fallut finalement attendre le 8 octobre dernier pour voir arriver le premier vrai jeu de course automobile sur la nouvelle console de Sony. Censé concurrencer une certaine série du nom de Forza, il est maintenant temps de voir ce que DriveClub a sous le capot. Est-il la référence tant attendue ? Est-ce l’avenir de la simulation automobile sur les consoles de Sony ? Rejoignez-moi sur la ligne de départ de notre test pour le savoir.
Test de DriveClub sur PlayStation 4
Un démarrage en demi-teinte
DriveClub est un jeu développé par Evolution Studios, ce qui pouvait laisser présager un titre prometteur quand on sait qu’il s’agit du studio à l’orgine de WRC, mais aussi de la licence MotorStorm. Hélas, avant même de parler des défauts et des qualités du jeu, il faut savoir que le lancement a été assez laborieux, certains diront même qu’il a été un désastre total. Pourquoi, me direz vous ? Tout simplement car les serveurs n’ont pas tenu la charge, donnant lieu a des déconnexions régulières, quand, bien entendu, nous avions la chance de pouvoir nous connecter. Ces désagréments empêchaient clairement de pouvoir juger le jeu dans son ensemble, car nous étions souvent cantonnés à faire le mode solo, sans pouvoir profiter des fonctionnalités sociales plutôt intéressantes et innovantes pour un jeu de course. Bien entendu les équipes de Evolution Studios travaillent jour et nuit pour corriger tout ça, mais on peut dire que pour le lancement d’une nouvelle licence, Sony s’est allègrement pris les pieds dans le tapis. Au final, le jeu nous arrive avec un retard de près d’un an, le tout servi sur un plateau de serveurs constamment dans le rouge. Comme si cela ne suffisait pas, ajoutons que DriveClub joue la carte de l’embrouille des genres, il est presque impossible de le coller dans la case simulation ou la case arcade. En effet, si son gameplay est 100% arcade, il n’en va pas de même pour son habillage qui se veut très sérieux, trop sérieux par moments même, ce qui lui donne une allure de simulation automobile. Et c’est là tout le problème, le jeu ne peut pas s’adresser aux fans de simulation car le gameplay ne suit pas la cadence, et ils ne peut pas s’adresser aux fans d’arcade car le jeu est bien trop frustrant dans sa démarche, mettant des pénalités sans cesse pour tout et n’importe quoi. A qui s’adresse DriveClub me demanderez-vous alors ? Certainement à des joueurs pas trop exigeants, qui aiment la course automobile, et qui veulent juste s’adonner aux joies de la conduite à grande vitesse sur leur PlayStation 4, console qui manquait cruellement de jeux dans le genre de DriveClub.
La plus mauvaise IA dans un jeu de course ?
Malheureusement, que vous soyez un pilote du dimanche, ou un pilote de grande expérience, il va falloir vous accrocher et vous préparer à vous arracher les cheveux. L’IA de DriveClub demeure à ce jour, la pire que j’aie pu voir dans un jeu de course automobile. Le problème majeur est certainement dû au fait que les autres concurrents agissent comme si vous n’étiez pas présent sur la piste. De ce fait l’ordinateur nous rentre dedans sans prendre la peine de freiner, nous tamponne dans tous les coins, nous fait des queues de poissons, et provoque des tête-à-queue sans cesse. Pour continuer sur cette lancée, précisons que la file indienne est de mise dans DriveClub, les concurrents se suivent les uns derrière les autres à des allures variants en fonction de notre temps de course, ce qui provoque à nouveau un souci assez conséquent. En effet, l’IA ne nous laisse pas la semer quand nous sommes en tête. A l’inverse, celle-ci nous attend lorsque nous roulons à une allure plus réduite. Il n’est donc pas possible de creuser un écart monumental malgré toute la bonne volonté du monde, ce qui est très frustrant lorsque l’on réalise des temps records, et que l’IA nous colle toujours au pare-choc. Je vous laisse alors imaginer le nombre de courses que vous devrez refaire parce que l’IA vous aura envoyé dans le décor. Pire encore, vous ferez parfois des temps extraordinaires vous garantissant normalement la première place, mais c’était sans compter sur un concurrent surboosté à la sauce Fast and Furious qui vous piquera la première place en vous dépassant comme une balle dans la dernière ligne droite, alors que vous êtes déjà vous-même à plus de 320 km/h. Comment Evolution Studios ont fait pour en arriver à un tel résultat quand on connait leur expérience dans ce genre de jeu ? Nous espérons qu’une réponse finira par nous parvenir un jour, et que ce défaut sera corrigé dans le prochain épisode de DriveClub.
Un gameplay au service de l’IA
Vous l’aurez compris l’IA n’est pas exemplaire, loin de là, et pour terminer sur les défauts majeurs du jeu, on va parler du gameplay. Si celui-ci n’est finalement pas si mauvais, il y a des caractéristiques qui viennent encore noircir le tableau. Lors des courses, des pénalités nous sont imposées à diverses occasions comme lors de collisions trop violentes ou lorsque l’on décidera de couper légèrement dans le gravier ou le gazon. Le problème de ce principe que l’on retrouve dans des jeux plutôt axés simulation, c’est que l’IA vient constamment nous percuter avec une violence inouïe, ce qui provoquera rage et colère chez chacun d’entre vous. De ce fait, c’est l’IA qui explose notre véhicule, mais c’est nous qui prenons la pénalité de plusieurs secondes, ou nous nous retrouvons à vitesse réduite. Deuxièmement, dans un jeu où la conduite est orientée arcade, pourquoi nous imposer des éléments de simulation qui n’ont rien a faire ici ? Autant vous dire que j’ai complètement arrêté de compter les fois où j’ai coupé de 50 cm dans l’herbe dans le dernier tour, et où j’ai dù relancer la course car cela m’a coûté la première position. Il s’agit bien entendu d’un exemple parmi d’autres, mais cela vous donne une idée du problème de manière générale. Le point positif du gameplay cependant, c’est son accessibilité. Pour de la conduite arcade, Evolution Studios a plutôt bien fait le boulot. Avec le temps on se rend finalement compte que la maîtrise des véhicules demande un bon doigté afin de réaliser les meilleurs temps possibles, malgré l’aspect simpliste ressenti au départ . Le plaisir de conduite est bien présent, l’impression de vitesse très bien réalisée et ce, peu importe la vue choisie. S’il n’est pas possible de modifier quoi que ce soit sur les voitures en ce qui concerne le côté mécanique, cela n’empêche pas chaque voiture de posséder un type de conduite qui lui est propre, et une maniabilité spécifique. Voilà enfin un élément qui nous remet un peu de chaleur dans le cœur concernant DriveClub.
Des graphismes au top et une expérience originale
Si à première vue le jeu peut paraître un peu terne, pas très chatoyant, c’est avant tout car il se veut vraiment réaliste. A notre époque où tout devient ultra coloré, ultra saturé pour tenter d’embellir les choses, on en perd très souvent le réalisme des images. Du coup, DriveClub peut sembler fade alors qu’il est en fait vraiment sublime par moments, tant les éclairages et les effets de lumière sont réalistes. Les ambiances sont très variées grâce à la météo changeant en temps réel, ainsi que grâce au temps qui passe, toujours en temps réel, nous offrant une palette de couleurs et d’ambiances extrêmement variées, et le tout au sein de la même course. C’est quelque chose de propre à DriveClub et qui lui offre une certaine identité. On attendant malheureusement toujours l’ajout de la pluie et la neige, mais espérons que cela ne tardera pas à arriver. Le jeu est donc très bien réalisé graphiquement parlant, offrant des moments de contemplation pure devant certains paysages. La profondeur de champs y est aussi pour beaucoup, et on se délecte régulièrement de tous les petits détails qui fourmillent dans les décors, que ce soit dans le désert ou dans les montagnes enneigées. En plus de graphismes avantageux, DriveClub possède un système social original et innovant qui ne nous a pas laissé indifférents. Dans le jeu il est possible de créer ou de rejoindre un Club, le nombre de places au sein de celui-ci est de 6, et à l’instar des récompenses de Guilde dans World of Warcraft, chaque joueur membre engrange de l’expérience pour son propre niveau, mais aussi pour son club, et chaque niveau gravi permet de débloquer du contenu. On parle alors de véhicules, de thèmes pour sa carrosseries, ou de nouveaux thèmes pour personnaliser son emblème de Club. En plus de ça l’aspect communautaire est vraiment très poussé. Durant les courses en ligne, ou non, le jeu nous propose via un indicateur au sein de l’interface qu’un challenge est disponible. Ces challenges nous chargent de battre un score de drift ou un score de vitesse moyenne par exemple. Ces challenges représentent en fait des tours de force réalisés par les autres membres de notre Club, ce qui permet de constamment avoir des objectifs à remplir, des éléments à débloquer, et des scores à battre. La compétition faire rage et pousse tous les joueurs vers le haut, tout le monde désirant battre tout le monde. Cet aspect très social offre de la fraîcheur au genre du jeu de course, rendant tout plus dynamique, et plus intéressant. On aurait aimé plus de voitures à débloquer, les 50 disponibles étant un peu léger, cependant Evolution Studios promet des ajouts tous les mois, alors attendons de voir.
Conclusion DriveClub
Vous l’aurez compris, DriveClub n’est clairement pas LE jeu de course tant attendu de la PlayStation 4, et si vous voulez un vrai jeu de simulation, vous pouvez passer votre chemin. Cependant, même si le titre de Evolution Studios possède des défauts plus que palpables, il n’en constitue pas un mauvais jeu pour autant. Certains détails sont pour le moins rageants (à commencer par une IA abominable), mais il serait fort dommage de ne garder que ça. La conduite arcade est finalement plutôt bonne, et l’ambiance très connectée du système social regroupant les joueurs en Clubs, nous plonge dans un vrai univers, un univers qu’on n’a pas l’habitude de voir dans un jeu de course automobile. On se prend au jeu de la compétition, la progression de notre Club est très addictive, ce qui nous fait retourner régulièrement sur le jeu pour monter toujours plus haut, ou tout simplement pour voir ce que les autres membres du Club ont débloqué. Les idées sont là, la patte graphique est là, il ne manque plus qu’à corriger les défauts majeurs et que DriveClub s’affirme soit comme une simulation, soit comme un jeu d’arcade.
Avant d’attacher votre ceinture, n’oubliez pas que vous pouvez vous rentre sur le site officiel Sony pour plus de détails sur DriveClub.
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La renaissance de DriveClub
Plusieurs mois se sont écoulés depuis la sortie de DriveClub, et si les débuts ont été difficiles, voir catastrophiques, il semblerait que les développeurs aient réussi au bout du compte à nous fournir un titre de qualité. Certes ce n’est pas trop tôt diront certains, mais c’est l’avantage que nous avons à l’ère d’internet, c’est qu’un jeu moyen, peut finalement devenir un bon, voire un très bon jeu. Au commencement, les serveurs ne permettaient pas aux joueurs de faire la moindre partie, et une multitude de fonctionnalités, et plus particulièrement les défis, manquaient à l’appel. C’est désormais corrigé. Les défis sont de la partie et dynamisent grandement le jeu, ajoutant la part de social qui manquait jusque là. De plus les serveurs fonctionnant enfin correctement, les challenges visibles lors des courses et qui nous demandent de battre tel temps sur telle portion de circuit, ou qui nous demandent de battre le score de drift de tel ami, fonctionnent également, renforçant encore l’aspect communautaire tant attendu. On pouvait aussi reprocher à DriveClub d’être bien trop strict en ce qui concerne les sorties de route et les collisions qui engendraient des pénalités frustrantes. Bien heureusement tout cela a été modifié, la frustration a enfin disparu, permettant alors de pouvoir jouer, tout simplement. Ce qui manquait lors de la sortie a donc désormais été intégré, et les défauts ont été gommés, offrant à ce jeu la version définitive qu’on aurait aimé avoir plus tôt entre les mains. Pour terminer, il est à noter que le mode météo avancé à été ajouté, offrant alors des sensations de conduite totalement différentes sitôt que l’on se retrouve sous la pluie. Les réglages nous laissent la possibilité de varier les plaisirs afin de jouer par exemple sous un ciel bleu à la luminosité débordante, ou alors de briser le vent dans la tempête, sous une pluie lourde à l’aspect plus vrai que nature. La vue intérieure est d’ailleurs d’une beauté absolument dingue lorsque la pluie s’abat, les gouttelettes se mouvant alors au rythme du vent, nous offrant une immersion sans pareille.
C’est donc sous un tout autre jour que DriveClub se montre à présent. Il n’y a plus grand chose que l’on puisse lui reprocher, ses défauts majeurs ne sont plus qu’un lointain souvenir, et tout le contenu est maintenant disponible, offrant une expérience complète et jouissive à tous les amateurs de jeux de course sur circuit. Malheureusement l’IA, elle, reste sur les mêmes bases qu’à l’origine, mais ce n’est qu’un détail maintenant que nous pouvons jouer en ligne comme nous le souhaitons. Si vous avez été déçu par DriveClub les premiers jours de la sortie et que vous l’avez revendu dans la foulée, il serait alors fortement recommandé de retenter l’aventure au moins pour vous rendre compte de l’évolution. La note du test lors de la sortie était de 6.4/10, mais laisser une telle note n’avait plus aucun intérêt. Rendez-vous un peu plus bas pour découvrir la nouvelle notation de DriveClub.