Il y a quelques semaines, nous vous proposions de découvrir notre preview de ce Dragon Quest Builders que nous nous sommes mis à attendre… Les premières heures passées en la compagnie de ce titre original en version de (grande) poche nous semblaient augurer de bonnes nouvelles.
Aujourd’hui, on va faire le tour de ce que la version complète vous propose. Le ciment prend-il sur le long terme ? Des fissures vont-elles apparaître ? La réponse ci-dessous.
Dans les épisodes précédents…
Là où on s’est quittés, Dragon Quest Builders nous avait marqués positivement dans son approche. Bon portage de la version PS4, la liberté que procure le jeu, couplée avec la liberté qu’apporte la console nous avait séduits au plus haut point… Pas de couacs techniques, l’univers séduisant de Dragon Quest dans la main et à la télé, la liberté de création… La jouabilité est bien pensée et tout est axé vers un plaisir immédiat.
Les seuls paramètres à prendre en compte sont bien sûr vos matériaux, votre jauge de faim (qui se vide avec le temps et vous force à manger ou à chasser) et votre vie (notez que même lorsque vous construisez, des monstres peuvent attaquer votre village et en particulier la nuit). Tout les boutons ont un usage, X pour poser vos objets et empiler vos briques, Y pour vous battre avec votre arme ou briser des éléments avec votre marteau (selon l’arme équipée), B vous permet de sauter et donc de franchir des gouffres ou grimper, et A pour les interactions avec personnages. La croix multi-directionnelle vous permet de changer d’armes équipées (avec haut ou bas) et de choisir l’objet que vous souhaitez utiliser (gauche ou droite).
En ce qui concerne l’approche que prend Dragon Quest Builders, afin de progresser, vous devez remplir des quêtes données par les villageois qui vont venir rejoindre vos locaux. 2 types de quêtes vous sont proposés, des quêtes de construction où il vous faudra construire et crafter afin de remplir la mission demandée par un villageois ou des quêtes de « Va chercher ! » et ces quêtes sont de temps en temps entrecoupées par des missions de protection du village face à des vagues de monstres.
Le reste du temps est free, vous êtes libre de remplir votre village comme vous l’entendez tant que les constructions réclamées sont présentes. Notez que le jeu ne vous contraint pas à des quêtes chronométrées, l’expérience dans Dragon Quest Builders est la vôtre, à vous seul, donc libre à vous d’enchaîner les missions pour avancer ou de prendre votre temps à enjoliver votre village. Si vous décidez d’empiler vos constructions, tout est possible, le jeu vous vous explique tout et c’est à vous de voir comment vous voulez les mettre en place.
Vous pouvez même blaser tout les architectes et monter un château sur un pilier façon tour Karine, rien ne vous en empêche. Sauf pour les bâtiments réclamés par les villageois qui ne fonctionnent que si vous suivez le plan, et là, ça devient plus sérieux que la cuisine visiblement…
Ça ma bonne dame, c’est du solide !
Donc votre premier chapitre se déroule comme indiqué précédemment jusqu’au… boss bien entendu ! À la fin de chaque chapitre, un boss gigantesque invoquant des ennemis viendra vous tester, vous et aussi la résistance de vos murs et autant dire qu’il est très difficile de voir un monstre gigantesque pilonner ce village que vous avez aimé construire. Il est horrible de voir toutes vos pièces devenir des ruines à mesure que votre village reçoit coups de massue, rochers géants… Votre combat se voit en plus saccadé par la brutalité de la réalité qui vous tombe dessus, votre cité n’est pas immortelle. Et ça donne au combat, en particulier au premier, un goût de lutte réelle, un véritable enjeu.
Voir votre village se faire raser et démolir bloc après bloc donne réellement un sentiment d’urgence pour ceux qui ont pris plaisir à construire leur village puisque forcément, un artiste laisse de sa personne dans chaque œuvre, n’est-ce pas ? En soi, le combat est loin d’être insurmontable, les boss ont des patterns de combat et, une fois bien compris, s’en défaire n’est qu’une question de temps mais chaque attaque imprévue vous offrira des déconvenues (payées en dommages collatéraux ou en PV). Une fois l’orage passé, la reconstruction peut reprendre et tout est bien qui finit bien. Quoique ?
Une nouvelle quête vous sera proposée par un villageois qui signalera un nouveau point lumineux et vous invitera à vérifier ce que c’est et là, boum ! Nouvelle région, tout repart à 0 ! Mauvaise chose ? Non, en terminant votre premier chapitre, tout est plus clair. Les nuages de l’inconnu se sont dissipés et vous pouvez aborder le chapitre suivant avec l’esprit rendu serein par la brillante lumière du savoir de votre première expérience.
Bien entendu, il y a un petit twist, chacun de ces chapitres vous met face à de nouvelles situations afin de rendre quand même le jeu plus difficile et rendre votre progression plus excitante. Ainsi les vertes plaines de Cantelin, la première zone qui sera votre foyer, seront bien la zone la plus accueillante que vous aurez parcourue !
Et franchement, ça fait plaisir ! Vos capacités seront mises à l’épreuve de plus en plus à mesure que vous allez vous rapprocher de l’expérience d’un RPG : afflictions, ennemis attaquant à la magie, boss de zone… ils sont tous là, prêts à vérifier si vous avez bien prévu vos soins et bien compris les mécaniques de jeu.
À partir du 2ème chapitre, des vagues de monstres arriveront de plus en plus souvent pour vérifier la solidité de vos remparts, à vous de toujours être sûr de préparer vos défenses et de renforcer vos murs. Briques, pièges, douves… tous les moyens sont bons et la balle est dans votre camp ! Mieux que ça, vos capacités de survie en tant qu’avatar seront également mises à l’épreuve, si la nuit vous semble tout aussi profitable pour la recherche de matériaux, des fantômes vous prendront en chasse et à mesure que vous avancez dans le jeu, ils apparaissent de plus en plus fréquemment.
En d’autres termes, en plus des ennemis déjà présents dans la zone, ces fantômes viendront vérifier si votre armure est bien solide, si vous avez bien géré votre stock d’armes et si l’inventaire de vos soins est à jour. Enfin, toutes les zones ne sont pas aussi généreuses en aliments que les vertes plaines du premier chapitre, maîtriser votre environnement est nécessaire ; remplir votre estomac, une nécessité (des études scientifiques l’ont même prouvé !).
Dans tous les cas, mourir ne vous sépare que d’une partie de votre inventaire (objets, pas équipements qu’il vous sera possible de récupérer à l’endroit où vous avez commencé votre salade de racines de pissenlit. Loin d’être une fatalité…
Ce sera tout ?
Non, c’est pas fini ! À partir du premier chapitre complété, un nouveau mode de jeu qui vous était inaccessible apparaît, il s’agit du mode Création Libre qui porte le doux sobriquet de Terra Incognita. Ce mode vous propose un monde libre qui correspond au mode création de Minecraft.
Bien sûr il y a de nouveau des zones à explorer qui reprennent dans les grandes lignes les régions que vous avez déjà visitées dans le mode scénario, mais en reconnaissant les lieux, vous saurez toujours vous diriger pour trouver les éléments qu’il faut à vos constructions. Plus que ça, si vous êtes connecté à internet, vous pourrez partager votre savoir-faire avec le monde dans des zones réservées ou même faire apparaître les constructions d’autres joueurs. Ce mode vous propose le sésame vers l’infinité ! Ici comme dans le mode Histoire, recherchez vos matériaux et créer ce que vous voulez !
Chacun des chapitres que vous avez terminés vous permet d‘étoffer votre catalogue de crafting possible afin d’enrichir vos bâtiments de nouveaux matériaux ou meubles et crâner sur votre sens aigu du design en partageant vos créations.
Dragon Quest Builders pour vous doit plutôt rimer avec « scénario » et donc avec « enjeux » ? Eh bien, à la fin de chaque mission, le jeu vous montrera 5 défis cachés qui prouveront si vous avez bien pensé à fouiller les moindres recoins des 4 chapitres qui vous sont proposés, de quoi enrichir encore le mode scénario. Ces quêtes ne sont bien sûr pas obligatoires mais ajoutent un petit plus sympathique pour tout les amateurs de complétion.
En plus, vous pouvez reprendre n’importe quel chapitre depuis votre dernière sauvegarde, chacune des différentes régions représentant un monde unique dans lequel vous pouvez retourner autant que vous le voulez. 5 sauvegardes sont possibles pour chacun des 4 chapitres donc rien ne vous empêche de reprendre le scénario pour terminer ces quêtes à partir de votre dernière sauvegarde ou simplement de recommencer le chapitre à zéro et de le refaire totalement différemment ou même à l’identique. Ici, c’est vous le patron !
Dragon Quest Builders n’est pas une madeleine de Proust mais il en a le parfum et les saveurs. L’univers retranscrit est vivant et rappelle tout ce qui fait le charme et le sel de cette série riche et animée ! Son côté « DIY » (« bricolage ») est une touche formidable apportée à la série qui, une fois en main, vous fait vous rendre compte que vous en aviez besoin ! Sur Switch, ce jeu atteint la quintessence de la liberté. Que 5 minutes pour jouer ? Reste à la base et décore ! « Oh cool, je suis libre cet aprem ! » ; avance les quêtes et le scénario !
Il y a un réel plaisir à progresser et à laisser son imagination développer son village en solo, ou montrer ses constructions aux autres. En revanche, le titre se joue plutôt facilement et n’oppose que peu de résistance en combat. Seule la crainte de voir ses murs détruits crée de l’enjeu. Un vrai petit bonbon qu’on apprécie déguster encore et encore ! Le titre de la gourmandise !