Le principe du « do it yourself » semble être largement en vogue ces dernières années, et les jeux vidéo semblent avoir parfaitement compris cette mode devenue populaire. Initialement lancée par Minecraft, cette vague de jeu dites sandbox (bac à sable) faisant appel à la créativité des joueurs a très vite su trouver son public.
C’est ainsi que plusieurs studios ont retravaillé leurs licences afin d’intégrer ce principe. On peut ainsi citer Super Mario Maker ou encore Dragon Quest Builders. D’ailleurs, ce dernier tombe plutôt bien car on va s’intéresser ici à son dernier opus en date, à savoir Dragon Quest Builders 2.
La licence culte Dragon Quest est avant tout connu pour ses J-RPG qui ont fait rêver bon nombre de joueurs dans le monde entier. Mais soucieux de varier les plaisirs après la sortie de Dragon Quest XI, c’est une nouvelle fois un sandbox qui a été mis en chantier. Avec Dragon Quest Builders, premier du nom, ayant connu un grand succès auprès des critiques et des joueurs, ce second opus est très attendu par les fans impatients de brandir à nouveau leur marteau de créateur. Mais le concept marche-t-il une seconde fois ?
(Test de Dragon Quest Builders 2 réalisé dans sur version Nintendo Switch fournie par l’éditeur)
Dragon Quest Builders 2 – Gloire aux héritiers de Kaos !
Les joueurs ne connaissant pas la licence Dragon Quest Builders pourrait très vite être déboussolés par cet étrange titre, mélange entre un jeu de construction et un J-RPG. Si le premier style privilégie souvent la liberté du joueur au détriment d’un quelconque scénario, le J-RPG a quant à lui besoin d’un fond scénaristique plus ou moins profond, un cadre narratif en somme, pour montrer son plein potentiel.
On peut alors se demander comment deux mécaniques de gameplay autant opposées dans leurs essences peuvent cohabiter au sein d’un même jeu. C’est sans compter sur le talent de Square Enix qui a une nouvelle fois de plus relever le défi.
Comme dans le premier opus, le jeu débute dans un monde en proie au chaos. Alors que le mal semblait vaincu, les héritiers de Kaos, une secte démoniaque composée de monstre, a décidé de reprendre le flambeau et tente d’étendre son pouvoir à travers le monde. Leur dogme étant exclusivement tourné vers la destruction, toutes formes de création est alors interdites aux populations serviles. Les bâtisseurs sont alors unanimement reconnus comme responsables de l’effondrement du monde et donc traqués en conséquence.
C’est là que débute notre aventure. Capturé par les Héritiers de Kaos et emprisonné sur un navire, notre apprenti bâtisseurs attend avec résignation son sort entouré d’autres prisonniers. Après quelques quêtes servant de tutoriel, notre bateau finit par sombrer et on échoue sur l’île de l’Éveil. C’est autour de cet îlot inhospitalier que notre histoire va se concentrer et que nous allons rencontrer nos premiers compagnons de route, Malroth et Lulu.
Afin de rendre cette île vivable, le joueur va devoir partir explorer de nombreuses îles pour trouver des ressources et aux passages venir en aide aux habitants des îles. Dans l’ensemble le scénario est correct. Si l’histoire n’est jamais transcendante, elle se laisse malgré tout suivre sans soucis. Malgré tout, un défaut reste à signaler sur l’histoire de Dragon Quest Builders 2, c’est son manque d’ambition et sa répétitivité.
En effet, le scénario est par bien des aspects trop convenu. Chaque île se déroule de la même manière, nos héros partent à l’aventure à la recherche d’une ressource pour leur île. Il tombe sur un village en ruine, les villageois prennent peur car nous sommes un bâtisseur avant de changer d’avis juste après et on reconstruit le village. Les héritiers de Kaos sont mécontents et nous attaquent. Si chaque île a sa petite variante, l’ensemble reste relativement identique à chaque fois, ce qui fait décrocher le joueur du scénario.
Heureusement, si le scénario se veut répétitif, il n’en est pas pour autant désagréable. Dragon Quest Builders 2 possède de jolis graphismes qui rend l’aventure appréciable visuellement. Même constat pour les musiques, qui bien que discrètes à certain moment, sont sublimes. La durée de vie du jeu est aussi plus que convenable, notamment si vous vous laissez happer par les phases de construction.
Si j’avais un marteau…
Il est évident que le jeu se concentre avant tout sur ces phases de construction qui composent tout même plus de la moitié du gameplay. Déjà très bon dans le premier volet, les passages de construction de Dragon Quest Builders 2 ont fait un bond en avant. Le jeu regorge de possibilité et les limites à notre créativité sont de moins en moins présentes. Par ailleurs, de somptueuses créations ont déjà été partagées par les joueurs via le système de partage in-game.
Concernant la maniabilité il n’y a rien à redire. La prise en main est immédiate, accessible et simple, même pour les joueurs occasionnels. De plus, la Nintendo Switch semble parfaitement convenir à ce style de jeu et ce, quelle que soit la méthode de jeu privilégié (portable ou télé). Certains regretteront que l’écran tactile n’ait pas été exploité mais l’ensemble fonctionne tellement bien manette en main que ce manque n’est que très secondaire. L’ajout de la vue FPS est par contre très pratique puisqu’elle permet de se déplacer plus facilement dans les bâtiments.
Une grande liberté est laissée aux joueurs lors de la création, mais ces derniers ne sont pas pour autant abandonnés. Tout au long du jeu, ils vont devoir accomplir diverses quêtes afin de satisfaire les désirs des habitants. Assez simples, la plupart des quêtes demanderont de trouver une ressource ou de construire une salle afin d’être validé. Il en résulte un gain de gratitude pour votre village, qui à long terme va vous permettre d’améliorer le niveau de ce dernier et ainsi attirer de nouveaux villageois et d’acquérir de nouvelles recettes.
Le système de construction est d’ailleurs toujours aussi pointilleux notamment au niveau des constructions. Chaque salle créée a son rôle propre selon les meubles où vous allez y mettre. Fort est de constater que le jeu propose en grand nombre de salles à construire. Néanmoins, durant notre test, quelques bugs ont été à signaler concernant les constructions des salles, ce qui à certains moments empêcher le rendu des quêtes.
Le craft et les constructions sont vraiment convaincants, notamment grâce aux nombreux outils présents dans le jeu. Si l’on retrouve le légendaire marteau propre au premier volet, de nouveaux outils font aussi leur apparition, notamment l’amphore d’abondance qui permet de créer et de déverser des liquides. Les constructions les plus ambitieuses nécessiteront par contre des plans pré-créer par le jeu, mais dans l’ensemble préfèrent vous laisser créer à votre guise.
Grosse nouveauté de Dragon Quest Builders 2, c’est la possibilité de vivre l’expérience à plusieurs. Il est maintenant possible d’inviter d’autres bâtisseurs à vous aider dans votre village ou au contraire d’aller les aider. Le jeu permettant à quatre joueurs d’être présent en simultané, on vous laisse imaginer ce qu’il est possible d’accomplir en groupe. Vous avez d’ailleurs la possibilité d’inviter des joueurs sur un réseau local.
De bâtisseur à explorateur
Le sentiment de liberté ressenti ne se limite pas seulement à la construction dans Dragon Quest Builders 2. Les développeurs ont su entendre les demandes des joueurs, et l’exploration a su obtenir un rôle bien important dans ce second opus. Si l’objectif est toujours de récolter des ressources, l’exploration a gagné en intensité notamment grâce à des environnements plus grands et plus variés. Il est parfois nécessaire d’aller sous l’eau afin de récolter certaines ressources ou bien encore de creuser pour trouver des éléments cachés.
De plus, les environnements ne sont pas vides. On retrouve souvent des animaux apprivoisable pour nos villages ou encore des créations de bâtisseurs. Il est d’ailleurs possible de visiter des îlots entièrement dédiés à l’exploration et à la récolte. Si vous arrivez à découvrir l’entièreté des ressources qui se cache dans ces îles vous obtiendrez des récompenses à la hauteur de vos efforts. Pareil pour les énigmes qui vous donneront droit à des mini-médailles qui seront échangeables contre des récompenses.
Les combats ont aussi le droit à un plus grand rôle dans cet opus puisqu’ils ne surviennent plus uniquement lors des attaques contre votre base. En effet, dès que vous explorez Malroth vous accompagnera dans votre périple pour vous aider à décimer les monstres. Véritable force de la nature, il sera d’une véritable aide surtout si vous veillez à bien l’équiper, tout comme votre bâtisseur. Pareil pour vos villageois qui viendront vous aider lorsque des ennemis voudront détruite tout ce que vous avez minutieusement construit.
Chaque combat gagné va vous permettre d’obtenir de l’expérience et ainsi d’augmenter de niveau. Ce sera l’occasion pour votre héros de devenir plus puissant mais aussi d’apprendre de puissantes attaques. Ces capacités seront très utiles notamment contre les hordes de monstres ou encore contre des boss. Mais dans l’ensemble, le jeu n’est pas très difficile et vous ne devriez pas avoir de mal contre les ennemis.
Dragon Quest Builders 2 est au final une bonne expérience à vivre. Les éléments qui avaient fait du premier jeu un succès sont au rendez-vous et ces derniers ont même été revus afin d’augmenter le plaisir de jeu. L’exploration et la construction restent les deux points forts du jeu avec un gameplay maîtrisé, avec juste la touche d’innovation nécessaire pour renouveler le titre.
Malheureusement, le scénario et quelques bugs viennent entacher l’aventure. Mais dans l’ensemble Dragon Quest Builders 2 s’en sort avec les honneurs.