Si vous êtes du genre à ne pas trop regarder l’actualité autour du jeu vidéo, vous allez certainement avoir comme un sentiment de déjà-vu, et c’est bien normal puisque Dragon Quest XI est déjà sorti sur PlayStation 4 il y a maintenant plus de deux ans. Mais aujourd’hui nous allons vous parler de Dragon Quest XI S, et cette petite lettre à la fin du titre a bien son importance puisqu’elle signifie qu’il s’agit de la version Switch, que nous attendons depuis un sacré bout de temps maintenant !
Étant donné que nous avons déjà donné notre avis sur ce jeu dans sa mouture PlayStation 4, on vous invite à vous diriger vers ce dernier si vous souhaitez avoir des détails précis concernant le scénario ou le gameplay par exemple. Cet article a pour but d’analyser les nouveautés spécifiques à la version Nintendo Switch, et vous le verrez, cette édition ultime porte bien son nom.
(Test de Dragon Quest XI S : Les Combattants de la destinée réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur).
Dragon Quest XI S est une superbe expérience pour tous, mais plaira d’autant plus aux fans de la série
Bon, comme Dragon Quest XI S reprend bien entendu l’intégralité du contenu et de l’expérience proposés dans la version PlayStation 4. Ce qui différencie les deux versions dans un premier temps, ce sont les graphismes, et plus globalement toute la partie technique. Si les screens que vous allez voir au fil de ce test peuvent parfois faire illusion, une fois le jeu en mouvement on se rend vraiment compte, sans avoir besoin de placer les deux versions côte à côte, que des sacrifices énormes ont dû être faits pour que le jeu puisse s’épanouir au mieux sur Switch.
Mais du coup ça se traduit par quoi ? Le plus choquant est sans doute la quantité absolument dingue d’aliasing à l’écran, et on soupçonne d’ailleurs le jeu de lisser le tout lors de la prise des screens, à la manière d’un Gran Turismo Sport, histoire d’embellir les choses. La différence c’est que dans GT Sport c’est pour sublimer, et que dans Dragon Quest XI S c’est pour sauver les meubles. Vous verrez donc des « escaliers » absolument partout, des visages, aux cheveux, en passant par l’herbe, les décors, ou encore les bâtiments. Ne vous en faites pas, on s’y habitue. Mais quand vous lancez le jeu pour la première fois, ça fait bizarre.
Ce n’est cependant pas tout, car si l’aliasing est le plus choquant dans cette affaire, vous devrez composer avec des textures noyées dans un joli flou artistique, beaucoup de clipping en extérieur, et des ralentissements qu’on espérait voir réduits à néant, tant on a fait de sacrifices sur le côté graphique. En mode portable les défauts cités sont légèrement atténués, mais nous avons joué 90% du temps en mode TV, donc on fini par s’y habituer.
Malgré cette déconvenue technique qui était totalement attendue et prévisible, et une fois le « choc » passé, il faut surtout féliciter le boulot qui a été réalisé justement dans le but de rendre ce portage possible sur une machine bien moins puissante qu’une PlayStation 4, et le tout sans dénaturer l’expérience. Et ce qui estompe énormément ce downgrade à nos yeux c’est bien entendu la direction artistique dont on vantait déjà largement les mérites dans notre premier test. Il n’y a pas à dire, un Dragon Quest reste un Dragon Quest, et la beauté de son univers, sa palette de couleurs, ses environnements invitant immédiatement au voyage, lui confèrent une aura toute particulière, qu’il soit techniquement limité ou non.
Moins fin côté technique, mais beaucoup plus fourni côté contenu
Eh bien voilà, nous avons finalement rapidement passé la mer agitée des graphismes de Dragon Quest XI S et à partir de maintenant, ce ne sera que du bonheur ou presque. Le seul dernier petit défaut que l’on pourrait citer, ce sont les temps de chargements toujours très présents, mais nous ne nous attendions pas à un miracle de ce côté-là, au moins ils ne semblent pas être plus long que sur PlayStation 4 et c’est déjà pas si mal.
Pour le reste, Dragon Quest XI S offre tout ce qu’il avait de meilleur, en mieux, et agrémenté de pas mal de petites choses intéressantes. Dans notre précédent test, nous avions mis l’OST aussi bien dans les défauts que dans les qualités, pour la simple et bonne raison que nous n’avions pas accès à des versions orchestrales et que le côté old school des musiques pouvait potentiellement en gêner certains. Ce petit désagrément a été totalement annihilé puisqu’il est désormais possible de choisir entre les versions orchestrales et les versions numériques. La différence est juste énorme, et une fois la musique passée en orchestrale, le retour en arrière n’est définitivement plus possible.
Par ailleurs pour rester dans l’audio, on ne sait pas si vous vous souvenez, mais à la sortie du jeu au Japon il n’y avait aucun doublage, rendant le jeu encore plus old school pour le coup, et c’est à la sortie occidentale que nous avons eu droit pour la première fois à un doublage anglais. Nous aurions préféré un doublage japonais bien entendu, mais nous avions dû nous contenter de la langue de Shakespeare, faute de mieux. Eh bien dans Dragon Quest XI S ce petit couac a aussi été réparé puisque vous pourrez jouer directement avec les voix japonaises, ce qui, on va pas se le cacher, ajoute naturellement du charme à un J-RPG.
Et bien entendu, en plus de corriger les défauts de la version de base, Dragon Quest XI S ne manque pas d’ajouter une belle dose de contenu qui plaira surtout aux fans, que ce soit de cet épisode, ou de la série tout entière. D’un côté le jeu ajoute des pans de scénario, qui, s’ils ne sont pas aussi passionnants que l’histoire de base, auront le mérite de développer encore un peu plus le background, et d’un autre côté ajoute aussi la possibilité de jouer en mode 2D à l’ancienne.
Ce dernier ajout, plus qu’une simple feature, change totalement votre façon d’appréhender le jeu et son univers, nous renvoyant à une lointaine époque, celle de l’ère 16 bits. Il n’est malheureusement pas possible de switcher du mode 3D au mode 2D à la volée, mais le changement est tout de même faisable en cours de partie, le jeu proposant alors de démarrer l’aventure en mode 2D à partir d’un point donné de l’histoire.
Mais ce n’est pas tout, car une nouvelle quête dans le jeu, rapidement dévoilée par le biais d’un petit personnage, vous proposera de voyager à travers le temps afin de ramener l’ordre dans différentes époques. Vous serez alors transporté dans un monde en 16 bits où vous pourrez effectuer des quêtes dans certains mondes des précédents Dragon Quest de la série. Gros clin d’oeil aux fans pour le coup, c’est avec plaisir que vous y plongerez pour y découvrir références et nostalgie.
Dragon Quest XI S est à notre sens exactement ce qu’il devait être, à savoir l’Édition Ultime de ce jeu que nous avions tant apprécié sur PlayStation 4. Il n’arrive bien entendu pas à faire jeu égal côté graphismes, et c’est tout à fait normal. Beaucoup d’efforts ont été réalisés pour que l’expérience conserve toute sa saveur malgré les sacrifices, et artistiquement, le jeu n’en pâtit finalement que très peu, voire pas du tout.
Au-delà des graphismes, tous les défauts ont été corrigés, ajoutant les musiques orchestrales tant attendues, ainsi que les voix japonaises, ainsi qu’une pelletée de contenu pour consolider une aventure qui était déjà très riche et passionnante. Plus qu’un simple gadget, le mode 2D est parfaitement jouable et renoue avec des sensations d’autrefois, tout comme la quête à travers le temps, nous faisant revisiter les mondes de certains opus précédents.
Non, il n’y a vraiment pas à dire Dragon Quest XI S est ce que l’on pouvait rêver de mieux pour cet opus qui avait déjà tout pour lui, sauf que maintenant, l’expérience est encore plus riche, et surtout, vous pourrez en profitez où que vous soyez.