Qu’il semble facile, à l’heure ou la plupart multiplient les efforts pour offrir au joueur une expérience vidéo-ludique la plus photo-réaliste possible, de céder aux sirène du rétro, en proposant sans tellement se fouler de pâles copies de ce qu’ont su engendrer de plus beau les années 80 et 90 pour jouer sur la nostalgie des gamers… Un constat bien réel, hélas, et qui se vérifie assez souvent ces dernières années. Néanmoins, il serait erroné d’en conclure que tout ce qui adopte le gros pixel bien oldie est à jeter, comme le prouvait récemment l’excellent Broforce, entre autres oeuvres indie géniales, et comme le démontre aussi Downwell, qui nous intéressera aujourd’hui.
Test de Downwell sur iOS
Downwell : la chute
C’est l’histoire d’un type qui tombe à l’intérieur d’un puits, et qui se répète à chaque palier pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… ». Mais l’important, ce n’est pas la chute… C’est tout ce qu’on va pouvoir massacrer en descendant ! Vous l’aurez compris, le background de Downwell est plutôt minimaliste, on n’en sait guère sur les raisons du personnage pour plonger dans ce puits colossal, et d’ailleurs on s’en tape un petit peu. Ultra-énergique et essentiellement basé sur l’action, Downwell ne s’embarrasse pas d’un scénario superflu, il ne nous présente que ce qu’on a besoin de connaître pour survivre le plus longtemps possible, à savoir : on est équipé de gun-boots dévastatrices. Un armement fort approprié, puisque les chaussures en questions tirent uniquement vers le bas, l’idéal pour une chute toujours plus vertigineuse, au long de laquelle le danger viendra systématiquement du dessous. Et de danger, vous ne manquerez pas. Croyez-le bien. Eux-mêmes découpés en plusieurs stages, les quatre environnements de Downwell vous opposeront une difficulté exponentielle, vicieuse mais néanmoins progressive et maîtrisable, et déploieront des trésors d’ingéniosité pour vous barrer la route (blocs de piques, ennemis en tous genres, temps limité lié à l’eau…). Le tout se concluant sur un boss-fight épique, mais d’ici que vous y soyez, vous serez mort un nombre incalculable de fois. De fait, Downwell arbore cet aspect vulgairement baptisé Rogue-like, qui fait que chacun de vos runs ne ressemblera pas au précédent, puisque la position des ennemis, des pièges ainsi que la configuration des plateformes en elle-même changera à chaque partie. Devant tant de violence et d’écueils, la partie semble perdue d’avance, surtout qu’ici, point de sauvegarde il n’y a : on a affaire à un jeu à l’ancienne, et ça rigolait pas à l’époque, donc si vous mourez, c’est retour à la case départ et on repart pour un tour. Les sessions de jeu s’avèrent donc courtes et intenses, et comme il est impossible d’apprendre le pattern des stages, on en bave autant à chaque partie.
Du néo-rétro impeccable
Mais heureusement, le jeu offre quelques aides bien salvatrices, dont on saura profiter avec bonheur. Notamment, quelques rares cavernes se trouveront çà et là sur les bords du puits, dans lesquelles vous trouverez des gemmes en quantité ou encore de nouvelles armes, mais choisissez bien, car certaines ne tirent que peu de coups à la fois, en dépit de leur plus grande puissance, alors à vous de déterminer si celle que vous aviez auparavant ne s’avérerait pas plus utile en fonction des ennemis présents. Et puis, à chaque palier atteint, vous aurez la possibilité de choisir entre trois améliorations random, vous permettant par exemple de tirer plus de cartouches avant de devoir toucher une plateforme, ou d’être accompagné d’un drone tirant en même temps que vous pour plus d’efficacité. Enfin, sachez que des magasins se présenteront parfois, dans lesquels vous pourrez échanger vos gemmes acquises au combat ou trouvées à droite à gauche contre quelques items, en particulier ceux redonnant un peu de points de vie, et comme on commence le jeu avec seulement 4 PV, ces échoppes seront souvent les bienvenues. Néanmoins, tout ceci ne vous aidera que superficiellement, et vos réflexes n’en seront pas moins mis à rude épreuve, n’en doutez pas. Heureusement, le gameplay se montre à la fois simple et impeccable, avec deux « touches » droite et gauche ainsi qu’un bouton de saut / tir. Le personnage se manie à merveille, et à chaque fois que l’on meurt (ce qui est bien fréquent), on ne peut que s’en prendre à ses propres erreurs de jugement ou de réactivité, sans avoir à pester contre une maniabilité tactile gênante. Encore un bon point pour Downwell. Et pour en finir avec ce test de cet excellent jeu, penchons-nous un instant sur sa réalisation technique. Vous l’aurez sans doute compris, on a ici affaire à un rendu très 8-bits, tant au niveau du visuel que du sonore. Le jeu n’affiche que trois couleurs (blanc, noir, rouge) ainsi que des graphismes pixelisés à l’ancienne, ce qui lui sied très bien, d’autant que l’animation est remarquable. En se lançant dans Downwell, on pensera à une sorte de Metroid brutal et axé sur la verticalité, tant les portes, certains ennemis et même les blocs de sol nous renvoient à ce mythique jeu NES.
Conclusion de Downwell
Nerveux, jouissif, doté d’une difficulté assez hardcore pour satisfaire les vieux loups élevés à l’ancienne, mais néanmoins suffisamment accessible en termes de gameplay pour attirer le néophyte, Downwell, avec ses trois couleurs et sa réalisation de qualité, est une réussite sur toute la ligne. Il confirme avec brio que les plateformes mobiles sont désormais aptes à offrir une expérience de jeu efficace et prenante, si besoin était encore de prouver la chose…
Downwell est actuellement disponible sur iOS, mais aussi sur Steam, contre 2.99€. Une version Android est prévue pour les jours à venir.