Après le succès du premier opus de la série, Larian Studios remet le couvert avec Divinity: Original Sin II sorti le 14 septembre 2017 sur PC. Ce jeu est annoncé comme un jeu de rôle au sens premier du terme, proche de la version « papier » (ou « sur table »). Le défi est donc de taille pour atteindre la liberté, la finesse scénaristique et la complexité des mécanismes d’un jeu de rôle papier. Et faire tout cela sans le dénaturer de sa forme vidéoludique moderne est un challenge d’autant plus immense ! Ont-ils vu trop grand ? La réponse dans ce test de Divinity: Original Sin II sur PC !
Divinity: Original Sin II – Écoutons le maître du jeu !
Bienvenue dans le royaume de Rivellon
La première chose que j’ai dite en démarrant Divinity: Original Sin II c’est : « Waw, c’est trop beau ! ». J’étais littéralement scotché dès le menu, qui est certainement un des plus beaux menus principaux de jeu vidéo de ces dernières années ! Et le jeu dans son ensemble est superbe, aussi bien graphiquement que musicalement. La petite musique classique aux accents orientaux et médiévaux qui accompagne l’aventure est un plaisir pour toute oreille sensible.
Si la première impression est importante, celles qui suivent le sont tout autant. Et le jeu reste d’une même teneur. Le royaume de Rivellon, en plus d’être superbe, vous réserve de nombreuses histoires aux scénarios complets et bien ficelés. Jouer à Divinity: Original Sin II, c’est un peu comme lire un livre. Et il faut aimer lire, ou comprendre parfaitement l’anglais, parce que les dialogues sont très nombreux et ne sont traduits que par écrit en français. Notons d’ailleurs qu’au niveau de la traduction, certains textes ne sont pas du tout traduits, notamment dans le journal de quête.
Si on passe outre ces problèmes de traduction, le scénario de ce jeu est absolument délectable. De plus, il varie en fonction de votre personnage, de sa race, sa classe et son histoire personnelle. La rejouabilité est donc totale même si, malheureusement, le début du jeu reste assez identique à chaque partie. Cependant, c’est le cas dans la majorité des jeux de rôle et on peut difficilement incriminer les éditeurs.
Sauvons les rôlistes
Larian Studios vantait le côté « jeu de rôle papier » de son jeu, à raison ou à tort ? Au niveau de la liberté, c’est assez bien réussi. On se déplace dans un open world, divisé en régions. On va où l’on veut et on fait ce que l’on veut. Les innombrables dialogues qui agrémentent l’aventure vous laissent de nombreux choix de réponses dont certaines sont influencées par votre classe, votre caractère, votre origine ou votre histoire personnelle. Chaque joueur peut ainsi vivre une aventure presque inédite !
L’ajout d’un narrateur, décrivant l’ambiance et les réactions des PNJ, rend le jeu encore plus immersif. Certes, les animations des personnages sont assez sommaires mais le choix est fait par l’éditeur de donner la priorité à l’histoire écrite. Cela fait non seulement travailler votre imagination mais rend également le jeu plus profond et précis au niveau de l’ambiance. Une nouvelle fois, ceux qui n’aiment pas lire n’y trouveront pas leur compte. Divinity: Original Sin II se déguste comme un bon roman d’heroic fantasy : calmement, en profitant de chaque passage.
Lors de votre choix de personnage, vous pouvez soit fabriquer un personnage de toutes pièces, soit utiliser un personnage « pré-écrit ». Les 6 personnages proposés par le jeu ont chacun une histoire personnelle assez prenante et originale. Si vous ne les choisissez pas, vous les recroiserez durant votre périple et pourrez les aider à réaliser leur destin. Votre choix de race ou de personnage fait, il vous reste à préparer votre classe de personnage, vos capacités de base et vos talents spéciaux… En bref, la création de personnage est plus complète que dans la plupart des jeux de rôle vidéoludiques.
Durant votre aventure, vous devrez bien sûr affronter de nombreux ennemis. Le jeu vous propose plus de 200 capacités et sorts, d’innombrables objets à fabriquer ou à trouver et des classes aux talents divers. Attendez-vous donc à ce que les combats au tour par tour de Divinity: Original Sin II soient complexes et qu’ils vous demandent un sens aigu de la stratégie. D’autant plus que le jeu prend en compte les caractéristiques du terrain et les sensations (chaud, froid, humide,…).
Devenez un Maître du jeu
Le Maître du jeu, ce gars qui ne vous dit pas que la porte de la cellule dans laquelle il vous a mis est ouverte, pour vous forcer à trouver une autre issue. C’est aussi la personne qui vous fait rêver avec ces histoires toutes plus folles les unes que les autres et qui vous emmène dans des villes qu’il a façonnées lui-même, dans son esprit étriqué. Eh bien, dans Divinity: Original Sin II, vous pourrez en devenir un vous aussi !
Dans le mode Maître du jeu, vous pouvez créer votre propre aventure et y emmener vos amis. Tout est personnalisable et vous pourrez même partager vos créations en laissant des annotations pour un autre MJ qui souhaiterait l’interpréter. Importer vos images, façonner le terrain, créer vos dialogues et vos monstres redoutables seront vos objectifs. Vous êtes le dieu de votre univers, vous dirigez tout. Le jeu permet même de demander aux participants de jeter un dé pour effectuer une action. Le seul bémol de ce mode de jeu, c’est que le tutoriel n’est pas traduit en français, un frein pour ceux qui ne maîtrisent pas l’anglais.
Quel plaisir, quelle liberté… Les rôlistes sont de retour à la maison dans Divinity: Original Sin II !
Conclusion sur Divinity: Original Sin II
Il ne faut pas manquer de patience et aimer la lecture pour jouer à Divinity: Original Sin II. Mais si vous savez prendre votre temps et que votre passé (ou présent) de rôliste vous démange : ce jeu est fait pour vous ! Il est non seulement magnifique, tant artistiquement que scénaristiquement, mais également très complet et proche de l’essence même du jeu de rôle. Le mode Maître du jeu n’est que la cerise sur un gâteau déjà bien garni, le point sur les nombreux « i » de Divinity: Original Sin II ! Rien n’est laissé de côté, si ce n’est une partie de la traduction en français qui laisse un peu à désirer. Un jeu qui coupe le souffle autant qu’il fait respirer votre imagination.