Sorti l’an dernier, Divinity: Original Sin II de nos amis Belges de Larian Studios a fait sensation, emportant le cœur de notre testeur Fabvison ainsi que celui de nombreux rôlistes à travers le monde. Véritable bijou pour quiconque manie les dés et le RP, le titre portait le délicat parfum des ténors du RPG en vue isométrique et y ajoutait une touche de tactical bienvenue. Avec Divinity: Original Sin II Definitive Edition, les développeurs nous présentent une version polie de leur joyau, gratuite pour les joueurs PC possédant déjà le premier jeu. L’essai est-il transformé ? Les studios Larian ont-ils réussi à rendre leur excellent bébé encore meilleur ?
Divinity: Original Sin II Definitive Edition – Toujours plus haut !
En route pour Rivellon
Depuis la mort du Divin, c’est la panique. Les Ensourceleurs, des personnes capables d’utiliser une puissante magie appelée la Source, sont traqués par les Magisters à la solde de l’évêque Alexandar, fils du Divin et Dallis son associée. Vous êtes un Ensourceleur et vous débutez le jeu alors que vous faites voile vers Fort Joie, triste île prison dans laquelle vous attend un destin peu enviable. Bien entendu, le programme ne vous tente pas des masses, et vous ne tardez pas à mettre tout en oeuvre afin de vous évader du funeste lieu. Comment et avec qui ? C’est à vous, joueur, de le décider. Toujours est-il que votre emprisonnement n’est que le début de votre quête qui vous amènera à vous transcender et à devenir l’Adéide, destiné à prendre la place du défunt Divin.
Dans Divinity: Original Sin II Definitive Edition, vous incarnez l’un des six personnages disponibles (Lohse la chanteuse, Ifan le mercenaire, Sébille la tueuse, Le Prince Rouge, le Capitaine Le Fauve ou Fane le squelette immortel). En plus de ces personnages, vous pourrez également créer votre propre héros en définissant sa race et sa classe, mais également d’autres caractéristiques. Vous pouvez ainsi faire un personnage mort-vivant qui devra se dissimuler aux yeux des habitants de Rivellon. Enfin, vous pourrez définir des mots-clés caractéristiques à vos personnages afin de définir leurs réactions selon les situations. Ainsi, le mot-clé [BOUFFON] fera de votre personnage un bout-en-train toujours prêt à rigoler. Rarement la personnalisation d’un héros de RPG aura été si poussée dans un jeu vidéo.
Que vous choisissiez l’un des personnages prédéfinis (chacun disposant d’un scénario propre) ou que vous en conceviez un, l’aventure qui s’annonce sera longue. Vous aimez la lecture ? Tant mieux, car à ce niveau, Divinity: Original Sin II Definitive Edition est dense. Et l’écriture est de qualité. Les dialogues sont fluides et agréables, tandis que l’ajout du narrateur, qui commente tout ce qu’il se passe autour de vous, appuie la dimension rôliste du jeu. On a clairement l’impression d’avoir un Maître de Jeu à nos côtés. Par ailleurs, les possibilités sont très nombreuses, dans Divinity: Original Sin II Definitive Edition. Il existe de très nombreuses façons de résoudre des quêtes. Ainsi, vous enfuir de Fort Joie vous proposera un tas de routes différentes, selon les personnages que vous préférez aider.
Kalos kagathos
Graphiquement, le jeu est très beau, affichant des teintes très colorées ainsi que des environnements variés. La modélisation des personnages n’est pas en reste même si on regrette des animations un peu sommaires et le titre tourne très bien, même si quelques ralentissements ont été constatés sur notre version PlayStation 4. La musique n’est pas en reste avec des compositions épiques qui donnent un souffle à votre aventure. Ajoutons les doublages anglais, qui sont savoureux avec des accents fleurant bon la campagne anglaise. Peut-être pourra-t-on reprocher des sous-titres assez compliqués à lire, la faute à une police d’écriture assez petite, pensée pour le PC, mais pas pour les joueurs console qui aiment lézarder avachis sur un canapé.
Si on ressent que le titre a été pensé pour le PC, on se rend compte, pad en main, que le gameplay a été plutôt optimisé. Cependant, un temps d’adaptation assez important est nécessaire avant, afin de naviguer entre les raccourcis et les divers menus. On s’y fait bien vite, mais on ne peut s’empêcher de se dire que Divinity: Original Sin II Definitive Edition est bien plus maniable avec la sacro-sainte combo clavier/souris. Le jeu est très complexe, débordant de mécaniques à mémoriser. Et si au début, le joueur console peut trouver cette complexité effrayante, il se rassure bien vite. En effet, la richesse du gameplay fait la force de Divinity: Original Sin II Definitive Edition.
Vous devrez beaucoup combattre, dans Divinity: Original Sin II Definitive Edition. Et pour cela, inutile de sortir les muscles. C’est votre sens de tacticien qui sera mis à l’épreuve dans les échauffourées. Il vous faudra donc gérer le placement de vos personnages, et garder à l’esprit leurs points d’action restant ainsi que ceux que requerra votre prochain coup. En plus de cela, vous devrez garder à l’esprit l’état du terrain. S’il est humide, vous pourrez geler plus facilement vos adversaires avec une magie de glace, ou frapper plusieurs cibles en électrifiant la flaque sur laquelle ils sont tous posés. En combat comme dans les quêtes, les possibilités sont nombreuses, et il vaut mieux être malin et réagir très vite, car l’IA ne pardonnera pas les erreurs, même si vous décidez de jouer dans le nouveau Mode Histoire, destiné aux novices.
On prend les mêmes, et on recommence… en encore mieux !
Divinity: Original Sin II Definitive Edition ajoute de nombreux éléments à la précédente mouture. Outre le mode de difficulté Histoire dont nous parlions plus haut et qui vise à rendre le jeu plus accessible (en rendant plus simple l’accès à la résurrection et en facilitant la fuite, entre autres), le titre ajoute un nouveau tutoriel et offre quatre nouvelles arènes de combat. Le jeu est jouable en solo ou en coopération local ou en ligne. Si vous faites équipe avec d’autres joueurs, chacun est libre d’aller où il veut. Vous ne serez pas obligé de tous partager le même écran. En local, l’écran se splittera lorsque vous vous séparerez.
Les quelques défauts du jeu originel ont été gommés dans cette version définitive. Ainsi, si notre testeur avait remarqué des lacunes en traduction dans la première version de Divinity: Original Sin II, vous pourrez à présent profiter d’une traduction au poil. De nombreux détails ont bénéficié d’une amélioration, comme l’équilibrage des combats, ou les interfaces et menus rendus plus lisibles. La principale amélioration reste l’acte 3 du jeu (le plus faible selon les fans) qui a été réécrit.
En poésie classique, on dirait, en parlant de Divinity: Original Sin II Definitive Edition, « Y’s sont pas foutus d’not gueule ! ». Plus que quelques ajouts cosmétiques, cette version définitive de Divinity: Original Sin II améliore une expérience qui déjà était stratosphérique. Une fois de plus, les rôlistes et amateurs d’heroic fantasy auront été choyés par les développeurs.
Conclusion Divinity: Original Sin II Definitive Edition
Excellent, c’est le mot qui vient quand on pense à Divinity: Original Sin II Definitive Edition. Le titre de Larian Studios parvient non seulement à gommer ses principaux défauts, mais également à rehausser une expérience qui était pourtant déjà plus que satisfaisante. Il est difficile de ne pas être dithyrambique quand on voit ce jeu, même si on est réfractaire à l’heroic fantasy. Tant de travail a été fait et bien fait sur ce titre que cela ne peut que forcer le respect. Si on lui reprochera une légère opacité qui rebutera les joueurs console plus friands d’action, il n’en reste pas moins que Divinity: Original Sin II Definitive Edition et son univers enchanteur ainsi que sa complexité délectable sont un cri d’amour destiné à tous les rôlistes. Et nul doute qu’ils sauront y trouver la réponse adéquate.