Affronter Mario Kart sur son propre terrain, beaucoup l’ont tenté, tous se sont cassé les dents. En attendant Lego 2K Drive qui tentera sa chance plus tard dans l’année, c’est Disney Speedstorm qui vient se présenter sur la ligne de départ. Développé par Gameloft Barcelona, et d’ores et déjà disponible sur toutes les plateformes, le jeu est pour le moment payant. Trois packs fondateurs sont proposés, proposant divers contenus et un accès anticipé depuis le 18 avril. À terme, il devrait devenir free-to-play, sans date pour le moment.
Alors, la magie du monde de Disney aura-t-elle une nouvelle fois fait des merveilles au point de permettre à son jeu d’atteindre la pole position, ou Disney Speedstorm restera-t-il sur le bord de la route dans un futur proche ? Difficile de ne pas penser à Mario Kart durant nos longues heures de courses sur le jeu. Toutefois, afin de respecter le travail des développeurs, nous avons essayé de ne pas faire une critique comparée, mais bien de nous focaliser uniquement sur les courses de Mickey et ses compagnons. À vos marques, prêts, partez !
(Test de Disney Speedstorm réalisée sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur)
Un potentiel pas (encore ?) maximisé
Chers téléspectateurs, bonjour à tous et bienvenue pour la retransmission en direct de la première saison de Disney Speedstorm. Nous avons la chance de diffuser en exclusivité les premières courses de l’histoire du jeu. Espérons simplement qu’elles en vaillent la peine. Attachez vos ceintures, nous voyons les pilotes se préparer à quelques secondes du départ.
Sur la grille, dix-huit personnages issus des nombreux univers de Disney. Mickey est bien sûr présent, mais nous apercevons aussi Donald, Mulan, Baloo, la Belle et la Bête, et quelques autres. Ne serait-ce pas quelques personnages du monde de Monstres et Compagnie qui se préparent également ? Il faut dire que cette première saison de Disney Speedstorm est justement dédiée au long métrage d’animation de 2001 des studios Pixar.
Au vu de l’immensité du monde de Disney, nous aurions aimé un peu plus de choix de personnages, surtout dans cette période d’early access qui risque de pas mal décider du sort du jeu dans le futur. Au rayon des déceptions, sachez que tous les personnages ne seront pas accessibles dès le départ, et certains le seront même très difficilement, mais nous y reviendrons plus tard. Concentrons-nous plutôt sur les pilotes présents aujourd’hui, à quelques secondes du départ.
Avant cette course, les pilotes sont passés par les stands où ils ont pu préparer leur véhicule. Malheureusement, peu de choix disponibles pour cette première saison, mais nul doute que cela est amené à évoluer, car Disney Speedstorm, de par son modèle économique, est appelé à voir son contenu grossir avec les saisons.
Ça y est, les moteurs vrombissent. Grâce à un système de boost au démarrage plutôt très bien pensé et aléatoire, c’est Baloo qui prend les devants. Mais ça ne nous surprend pas forcément. Il connaît le circuit comme sa poche, puisqu’il concourt à domicile, dans les « Ruines de la Jungle ». C’est l’un des neuf circuits proposés cette saison, chacun étant disponible dans plusieurs variations. Que vous préfériez le monde des Pirates, le château de la Bête ou encore l’usine des cauchemars de Monstres et Compagnie, vous trouverez votre bonheur.
Des bas, des hauts, il y en a partout
Ça y est, ils sont partis ! Visuellement, nous sommes conquis par ce que nous voyons pour cette première. Le circuit, à l’image des autres circuits de la saison, est très réussi, et on comprend rapidement dans quel univers Disney il se situe. Les couleurs sont réussies, et les animations du circuit sont fluides. Regardez ! Mickey vient de choisir un chemin dans les arbres plutôt que de rester sur le plancher des vaches. Que c’est bien joué, de sa part ! Superbe manœuvre qui lui permet de reprendre la tête : Dommage que les raccourcis ou les passages cachés ne soient pas assez nombreux à notre goût dans la majorité des pistes proposées.
De manière générale, nous regrettons un petit manque de surprises et de folies dans les visuels des circuits. C’est dommage, car le rendu est réussi, fidèle à l’esprit Disney, mais un petit grain de folie supplémentaire aurait pu rendre certains circuits iconiques, et pas simplement agréables à l’œil.
Mais tendez bien l’oreille ! En parfaite harmonie avec le bruit des moteurs, ne serait-ce pas là une bande-son reprenant la mélodie d’ « Il en faut peu pour être heureux » ? Quel plaisir de pouvoir fredonner nos mélodies favorites et revisitées en même temps que nous assistons à cette course exceptionnelle ! Pour le coup, voilà une délicate attention qui ravira les supporters de Baloo, que nous savons très nombreux. Mention spéciale à certaines reprises électroniques inattendues de thèmes phares de Disney.
Allez, après un tour, il est temps de faire un premier bilan. Mickey est donc en tête, mais Mulan et Donald le talonnent. Derrière, La Bête vient de se débarrasser de Baloo en utilisant sa capacité spéciale. C’est une des nouveautés de la saison, pas des moindres, et elle est plutôt réussie.
Cette capacité unique, liée à chaque personnage, est plus ou moins puissante selon l’expérience du pilote. Elle améliore l’immersion dans la course, en tirant profit des caractéristiques de chaque personnage. Tiens, quand on parle du loup, voilà justement Donald qui utilise sa capacité spéciale en direct. Un coup de colère dont il a le secret, qui fait surgir de son véhicule une dizaine de bras prêts à en découdre avec chaque adversaire qui osera approcher. Tiens, prends ça Mickey. Amis dans la vie, mais pas sur le circuit. Ne vous méprenez pas, chers spectateurs, cette saison se jouera à la conduite, mais aussi au physique.
Dans Disney Speedstorm, chaque participant peut utiliser divers objets en dehors de sa capacité unique, qui lui donneront un avantage immédiat, qui pourra être offensif, défensif ou simplement augmenter la barre de boost. C’est quasiment l’un des passages obligés pour tout jeu d’automobile résolument tourné arcade qui se respecte.
Même s’ils s’avèrent très utiles dans la course à la victoire et peuvent changer le sort d’une course, c’est un goût de trop peu qui ressort de cette utilisation d’objets. Non pas en termes de quantité, car ils sont disponibles très souvent sur le circuit, mais en termes de qualité et d’innovation. On aurait préféré des objets et des animations issus du monde de Disney, pour se sentir complètement dans l’univers, plutôt que les rendus bien trop communs qui sont proposés à nos yeux en ce moment.
Flash McQueen n’a qu’à bien se tenir
Wow, mais quelle course incroyable ! À quelques encablures de la ligne d’arrivée, ils sont encore trois à pouvoir rêver de la victoire. Mulan, Donald et Jack Sparrow, revenu du diable vauvert. Sachez que dans Disney Speedstorm, chaque course sera serrée, et c’est un vrai plaisir. Les objets ont leur importance, mais que dire de l’importance de bien gérer ses boosts et ses courbes ? Les sensations de conduite sont superbes, et font par moment oublier que nous sommes dans le monde de Disney.
Ce qui nous bluffe surtout, c’est l’impression de vitesse que les développeurs ont parfaitement réussi à créer, tout en gardant un haut niveau de maniabilité. Parfois, c’en est presque même trop rapide pour profiter des détails du circuit, et pour avoir le temps de voir quel personnage vient tout juste de nous doubler. Mais ne boudons pas notre plaisir : nous voulions un jeu de course, nous sommes servis. Victoire ou défaite, nous avons aimé ne pas avoir l’impression d’être tributaire d’un objet aléatoire lancé par un adversaire après avoir fait toute la course en tête…
Dernière ligne droite, et victoire de Mulan ! Grâce à sa spécialité « Canaille », elle s’est débarrassé dans les dernières secondes de Donald et sa capacité « Brute ». Ces capacités sont une belle invention, à l’instar des compétences spéciales, permettant d’apporter une nouvelle variable aux courses en proposant des caractéristiques de conduite différentes aux personnages. Félicitations à elle, et à bientôt pour la seconde course de la saison, la semaine prochaine, sur la piste de la grande muraille de Chine. Merci de nous avoir suivis, et à bientôt !
Vous l’aurez compris, nous ressortons plutôt convaincus des heures à grande vitesse passées dans le monde de Disney Speedstorm. Même si nous avons quelquefois oublié que nous étions chez Disney à cause d’un manque de détails en course, voire même un manque de fan service presque étonnant pour la firme, nous avons par contre éprouvé un grand plaisir de pilotage dans des circuits à la direction artistique bien léchée. Disney Speedstorm s’avère être un vrai bon jeu de course arcade, que l’on conseillera à tout fan de la licence, ou à tout jeune joueur souhaitant un jeu abordable pour débuter dans le genre.
Au rayon des bémols, les menus nous ont paru difficilement lisibles notamment pour un public jeune, avec pas moins de huit modes proposés entre solo et multi. Le modèle économique choisi par Gameloft et Disney paraît lui aussi bien discutable, avec de nombreux contenus indisponibles avec le pass fondateur à 29,99 euros.
Ainsi, pour développer vos personnages, acheter des tenues, des éléments cosmétiques, ou débloquer des personnages injouables en début de carrière, trois choix s’offriront à vous : jouer beaucoup aux différents défis quotidiens, quitte à frôler l’overdose, payer pour accéder à des pass d’or et des récompenses exclusives, ou patienter jusqu’à la saison suivante et les mises à jour. Faites le choix qui vous correspond le mieux, mais ne passez pas à côté de l’occasion de tester Disney Speedstorm, seul ou entre ami, car le jeu, encore à ses balbutiements, se place déjà sur le haut de la grille des jeux du genre.