Ahhh… Disgaea, voilà un nom qui rappelle de lointains souvenirs. Initiée en 2003 sur la PlayStation 2, cette série de tactical-RPG de Nippon Ichi Software a su se faire une place dans le cœur des joueurs à grand renfort d’humour et d’un game-design toujours plus riche. Après cinq épisodes sur les différentes générations de consoles qui ont égrainé ces quinze années, l’épisode original, connu à l’époque sous le titre de Disgaea: Hour of Darkness, nous est revenu sur PlayStation 4 et Nintendo Switch en ce magnifique 12 octobre 2019 sous le nom de Disgaea 1 Complete. Le jeu en vaut-il toujours la chandelle ? Le portage mérite-t-il que l’on s’y attarde ? C’est ce que nous allons voir ensemble !
Disgaea 1 Complete – En route pour la domination des Enfers ! Mouhahaha !
Une histoire d’héritage
Le jeu commence par une belle matinée, alors que le jeune prince Laharl se repose après une sieste de quelques années, une jeune démone du nom d’Etna vient le « réveiller » à grand renfort d’armes en tous genres. Émergeant après deux ans, Laharl apprend que son père, le roi des Enfers, est décédé durant son sommeil et que depuis, les démons du royaume se disputent le droit d’accéder au trône. Malheureusement pour eux, c’était sans compter sur notre héros !
Décrétant que le titre d’Overlord lui revient de droit, et aussi parce que remettre ses futurs vassaux à leur place à grand renfort de mandales ne lui fait pas peur, le jeune Laharl se met donc en route pour reconquérir son trône, accompagné d’Etna et ses trois fidèles Prinnies. Mais la jeune démone semble avoir quelques projets secrets, et une sombre histoire d’ange étant descendu dans les Enfers commence à se répandre. Le périple de notre fine équipe s’annonce donc riche en rebondissements !
Un gameplay d’enfer !
Si vous êtes un grand accro des T-RPG et que vous n’avez jamais joué à un Disgaea (sérieusement ?), sachez que la série dénote du reste des productions plus classiques par quelques points. Tout d’abord, la série des Disgaea s’est fait connaitre par son système de prise et de lancer. En gros, vous pourrez attraper un allié ou un adversaire et l’envoyer à plusieurs cases de distance (en fonction de la force du personnage porteur), permettant ainsi d’éloigner le danger, ou bien de s’adonner à des stratégies de guet-apens particulièrement perverses (attrapez un ennemi isolé et envoyez-le au milieu de vos troupes, histoire de lui faire passer un agréable moment).
Un autre point assez marquant des Disgaea reste les Geo-symbols, des pyramides de différentes couleurs qui affecteront le combat en octroyant des bonus aux personnages alliés ou ennemis qui seront postés sur les Geo-panels de la même couleur qu’eux. Ainsi, si vous vous campez sur un Geo-panel rouge, et qu’un Geo-symbol se trouve lui aussi sur un Geo-panel rouge, vous bénéficierez de son effet. Il sera également possible de faire changer la couleur d’une série de Geo-panels en détruisant un Geo-symbol d’une couleur différente posté dessus, prenant alors la couleur du Geo-symbol détruit et infligeant des dégâts aux personnages qui se trouveront sur les Geo-panels ayant changé de couleur.
Ce système vous permettra de lancer des combos gargantuesques, puisqu’en calculant bien votre coup, vous pourrez programmer des réactions en chaîne pour faire changer l’ensemble des Geo-panels plusieurs fois et finir par les effacer et provoquer une énorme explosion sur les pauvres bougres qui seraient pris dans l’enchaînement (sans compter que vous remplirez violemment votre jauge bonus et débloquerez ainsi des récompenses supplémentaires à la fin du combat).
Un farming infini
Bien sûr, outre son scénario totalement barré (mais ô combien excellent), Disgaea 1 Complete comporte une quantité astronomique de façons d’aborder le jeu. Et si vous aimez les défis, croyez bien qu’il en aura en réserve pour les plus chevronnés. Avec un niveau max de 9999, la possibilité de re-roll ses personnages, de débloquer des classes et la tonne de combats à mener, il serait sage de ne pas sous-estimer le gouffre temporel pour lequel vous seriez sur le point d’embarquer.
Disposant d’une difficulté relativement bien dosée (la nécessité de procéder à quelques séances de level-up entre deux boss est présente, la marque de beaucoup de RPG à l’ancienne), le jeu vous introduira peu à peu ses mécaniques sans vous lâcher en pâture dans une situation où vous n’avez pas les clés pour comprendre (ahhh… le Monde des Objets…).
Et visuellement/auditivement, ça donne quoi ?
Puisque le jeu a quand-même 15 ans, Nippon Ichi Software a eu la bonne idée de proposer un lifting de taille au jeu. Même si les terrains, modélisés en 3D, semblent être découpés au couteau et qu’un peu d’aliasing se montrera sur les diagonales (ça reste léger), les sprites des personnages, en 2D, sont absolument parfaits ! Colorés et fins, ils rendent parfaitement justice à leurs personnages (en même-temps, la plupart des personnages étant présents dans Disgaea 5, importer les sprites était une évidence).
Les artworks utilisés lors des phases de dialogue, en revanche, manquent un peu de peps et semblent bien ternes comparés à ceux des épisodes plus récents (15 ans d’évolution, ne l’oublions pas, mais quand même). Côté bande-son, rien à redire, nous retrouvons les bons vieux thèmes de l’épisode original qui n’ont, pour le coup, pas pris une ride (à vous donc, les thèmes enjoués dans la pure veine des productions Nippon Ichi Software) !
Conclusion Disgaea 1 Complete
Si vous n’aviez pas craqué pour le jeu original, il est temps de vous rattraper avec Disgaea 1 Complete (et pourtant, il y a déjà eu des occasions avec les rééditions PSP, NDS et PC) ! Le jeu est toujours aussi plaisant, avec tous les éléments qui ont fait de Disgaea la série qu’elle est aujourd’hui. Si vous êtes amateur de T-RPG et que vous n’avez jamais touché à un jeu de cette série, n’hésitez pas ! D’autant que cette version contient tous les contenus ajoutés à mesure de rééditions.
En revanche, si vous avez déjà arpenté de long en large l’une des précédentes itérations de Disgaea 1 Complete, le choix sera plus difficile. Car à moins d’être un inconditionnel de la série et de vouloir collectionner absolument toutes les versions du jeu, passer une nouvelle fois à la caisse pour jouer à un portage n’ajoutant pas grand chose, hormis un nouveau support, risque de ne pas être des plus judicieux (à moins que vous soyez un fan des Prism Rangers, qui seront à présent jouables !).