Digimon Story: Cyber Sleuth sorti l’an dernière en France, nous avait pour ainsi dire laissé une plutôt bonne impression et nous étions plutôt heureux de mettre la main sur l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui : Digimon World: Next Order. Ne prenant pas du tout la même forme que l’épisode précédent, ce nouveau titre à pour lui la grande qualité d’être traduit dans la langue de Molière, ce qui devrait plaire au plus grand nombre…
Cependant, le gameplay atypique et le scénario surfant sur un ton beaucoup plus léger, sauront-ils convaincre ? C’est ce que nous allons voir ensemble au cours des lignes suivantes.
La nostalgie des tamagotchis
Nous voici donc de retour dans l’environnement numérique du Digimonde, dans la peau d’un personnage qui sera à votre guise, féminin ou masculin. Recueilli par un homme âgé qui se trouve être le chef du petit village avoisinant, nous sommes rapidement entré dans le grand bain suite aux explications de ce bon monsieur. C’est alors accompagné de 2 Digimon de notre choix, que nous pouvions nous mettre sur la voie de notre mission consistant à rapatrier les gentils Digimon égarés dans les environnements proche du village.
Voilà pour les bases du scénario qui ne sera malheureusement pas le point fort du jeu, nous laissant clairement sur notre faim. Lors du test, ce jeu ne nous disait absolument rien et pourtant, après quelques mots échangés avec un vieux de la vieille, nous avons appris que Digimon World: Next Order était tout simplement le descendant d’un autre jeu Digimon sorti sur PlayStation première du nom et qui se basait sur les mêmes mécaniques de gameplay. Si vous étiez fan de ces petits monstres digitaux au début des années 2000, il y a fort à parier que ce nouveau titre vous renvoie à votre jeunesse passée.
Le principe du gameplay, que nous détaillerons ensuite, consiste à entraîner des Digimon et à nous en occuper à la manière d’un tamagotchi. Vous savez, ces petits objets électroniques qui demandaient de s’occuper d’une créature virtuelle comme d’un animal de compagnie. Il fallait donc le nourrir, lui faire faire ses besoins, et ce tous les jours sous peine de le voir mourir bêtement comme cela a dû arriver à un nombre colossal de personnes.
Bon, on va être clair, si ce système pourra plaire à certains, en ce qui nous concerne, nous n’avons pris aucun plaisir à nous occuper de nos Digimon comme s’ils étaient des petites bêtes fragiles. Cela s’est vu amplifié par le fait qu’ils pleurent constamment, réclamant nourriture, repos ou parce qu’ils ne sont pas contents. Si les musiques peuvent s’avérer assez bonnes, quoi que répétitives, il n’en est rien en ce qui concerne les sons émis par les Digimon. D’autant plus que lorsqu’ils se mettent à pleurer, c’est pire qu’une alarme de voiture, et pour peu que vous soyez en rase campagne sans rien pour les nourrir, eh bien vous n’aurez plus qu’à couper le son pour ne pas disjoncter complètement.
À cela vient s’ajouter une technique vraiment datée. On le sait, le jeu a été produit sur PlayStation Vita et sur PlayStation 4 à la base, ce qui pourrait expliquer cela. Cependant on l’a encore vu dernièrement, mais même avec une technique passable, il est possible de créer des ambiances sublimes si la direction artistique se trouve être de qualité. Et pour reprendre la comparaison, Digimon Story: Cyber Sleuth était autrement plus inspiré à ce niveau, sans parler de la variété des environnements. En bref, Digimon World: Next Order reste techniquement plus que limite et le sound design général n’est pas là pour relever le niveau.
Heureusement le contenu est à la hauteur
Quand un jeu ne peut pas compter sur son enrobage, heureusement pour lui, tout n’est pas nécessairement foutu. Nous vous parlions d’un gameplay discutable qui ne nous avait pas plu, alors détaillons-le que vous puissiez savoir à quoi vous attendre. Vous allez devoir entraîner vos Digimon dans un centre d’entrainement afin d’augmenter les caractéristiques telles que la vitesse ou la force. Ces caractéristiques seront le déclencheur des évolutions de vos petits monstres, et une fois les caractéristiques désirées atteintes, l’évolution se fera d’elle-même.
Nous parlions de l’effet tamagotchi et nous y revenons puisqu’il faudra garder à l’oeil l’humeur de vos Digimon et les récompenser quand ils le mériteront, ce qui se traduira par de petites actions contextuelles. Une fois vos petits protégés biens entraînés, biens nourris, et que le popo de dernière minute a bien été fait dans la cabine destinée à cet effet, il n’y a plus qu’à partir parcourir le Digimonde.
Vous croiserez dans ce monde des méchants Digimon qui vous attaqueront à vue et lorsque ceux-ci vous toucheront ou si vous allez directement à la confrontation, le combat se déclenchera. Les affrontements sont semi-automatiques mais vous pourrez gérer un système de « postures » qui définira le comportement de vos Digimon. Associé à cela, vous devrez gérer votre jauge d’influence qui vous permettra de les forcer à utiliser l’attaque de votre choix. Cela se résumera bien souvent à atteindre assez d’influence afin de pouvoir utiliser une attaquer ultime, puisque les attaques de base sont réalisées de manière automatique.
Dans l’idée, le concept est plutôt bon et malgré les combats « automatiques » il y a une certaine dynamique pouvant rendre les affrontements intéressants. Malgré tout, cela reste assez lent à l’écran, sans compter que la camera n’en fait parfois qu’à sa tête, et pour peu que vos Digimon soient d’une taille assez conséquente, vous pourriez vous retrouver avec une visibilité restreinte. Les attaques ultimes sont cependant plutôt chouettes et le challenge est bien présent de manière général.
Au niveau du contenu, vous en aurez pour votre argent puisqu’il y a tout de même plus de 200 monstres à collectionner et pour peu que vous soyez du genre « complétiste » vous en aurez pour un sacré moment. D’autant plus qu’un mode multijoueur, bien que très léger, permet de prolonger l’expérience. Au final, en ce qui nous concerne, là ou nous avons pris le plus de plaisir, c’est à retrouver les Digimon que nous aimons, et à gérer les phases d’entraînement, afin de parvenir à l’évolution souhaitée en gérant le gain ou la perte de telle ou telle caractéristique.
Il y a aussi le niveau de « dresseur » qui permet de choisir diverses compétences au sein de plusieurs « arbres » et qui est assez complet pour permettre une vraie évolution, sans pour autant devenir trop complexe à gérer.
Complètement différent de son aîné, Digimon World: Next Order renvoie à une époque lointaine où les Digimon venaient tout juste de débarquer chez nous.
Malheureusement, si à l’époque les tamagotchis arrivaient à nous divertir, ce n’est plus le cas aujourd’hui et nous avons eu du mal à trouver notre plaisir dans un jeu qui s’adressera surtout aux fans purs et durs des monstres digitaux et non pas aux RPG de manière général. Coupable d’une technique tout juste passable, le jeu n’est pas parvenu à nous enchanter, mais possède tout de même des qualités que vous retrouverez surtout dans la gestion des évolutions et dans les combats les plus âpres.