Avec le temps, vous avez peut-être oublié les Digimons, ces petits monstres digitaux qui étaient, en France, annoncés comme le grand concurrent direct des Pokémon. Cependant, même si leur exposition dans notre beau pays est actuellement au niveau zéro, ce n’est pas du tout le cas au Japon où ils ont toujours le droit à leur animé Digimon, ainsi qu’à des jeux dédiés. Aujourd’hui, je suis là pour vous présenter l’un d’eux et il s’agit de Digimon Story: Cyber Sleuth, sorti l’an dernier au Japon et qui arrive finalement chez nous pour le plus grand plaisir des fans désormais devenus grands. Il s’agit d’un RPG au tour par tour un peu à l’ancienne pour rester dans le thème.
Digimon Story: Cyber Sleuth : plongez au coeur d’un monde numérique.
Un scénario en phase avec son temps
Quand les Digimons ont débarqué, on entrait à peine dans un monde intégrant une part de numérique, c’était d’ailleurs la toile de fond du scénario. Aujourd’hui, on est passé à la vitesse supérieure, les technologies ont évolué et ça se ressent dès le départ en découvrant le scénario un peu alambiqué mais plutôt plaisant à suivre. Pour faire simple, un organisme a créé un environnement de réalité virtuelle appelé EDEN et comme vous pouvez vous y attendre, des petits malins vont trouver bons de hacker en partie le système. Les hackers utilisent des fichiers numériques qui ne sont autres que des Digimons et notre tâche sera de nous transformer nous même en hackers afin de combattre les autres hackers qui cherchent à faire le mal. Rien de bien original sauf que plusieurs éléments importants vont se greffer à ce scénario de base et l’histoire se révélera bien plus profonde et mature qu’il n’y paraît. Malheureusement, si le thème est mature, son traitement, lui, est bien trop léger, les personnages sont trop « mignons » et les dialogues trop niais pour rendre crédible et cohérent le reste du jeu. C’est carrément dommage, surtout quand on pense aux films Digimon Adventure Tri qui reprennent les aventures des premières saisons de l’animé originel (mais 15 ans plus tard) et qui ont un ton qui aurait mieux convenu pour Digimon Story: Cyber Sleuth. Le résultat final est loin d’être mauvais, mais parfois c’est vraiment agaçant de se retrouver dans une situation grave et de voir les personnages jouer les Bisounours. Côté graphisme, on est sur un portage de la PlayStation Vita, alors il ne faut pas s’attendre à des merveilles, les décors sont fadent et pauvres en détails, les effets sont un peu plats et sans saveur, mais les animations des cinématiques sont vraiment classes et bien travaillées. Pour l’instant, le tableau que je dépeins n’est pas des plus fun, c’est vrai que si l’on s’en tenait à l’histoire bonne mais mal amenée et au visuel propre mais fade, on pourrait dire que le jeu est carrément à jeter. Pourtant, après plusieurs heures de jeu pour laisser le temps à Digimon Story: Cyber Sleuth, il faut avouer que plusieurs détails m’ont convaincu que ce jeu n’était clairement pas un simple déchet.
Digivolution !
Premièrement, retrouver un RPG au tour par tour c’est vraiment plaisant étant donné que le genre commence petit à petit à disparaître pour laisser place à plus d’action. Le système fait dans le simple et l’efficace avec les classiques attaques spéciales, attaques de base… Mais un petit côté tactique est présent par le fait que nous savons à l’avance l’ordre de passage des combattants, ce qui est une excellente idée et qui rappellera pour certains, quelques souvenirs de Final Fantasy X qui possédait le même système. Les effets visuels manquent de pêche mais globalement c’est du tout bon qui saura vous apporter votre dose de RPG au tour par tour. Ne s’arrêtant pas là, le jeu propose un super système pour gérer les Digivolutions de nos Digimons, ainsi que les De-Digivolutions qui consistent à faire revenir le Digimon à son stade précédent. Pour quoi faire me direz-vous ? Eh bien pour avoir un Digimon surpuissant. En effet, cela a pour effet d’augmenter les statistiques de celui-ci tout en lui faisant garder les compétences acquises jusque là. Autant vous dire que pour créer vos Digimons « parfaits », vous allez en faire des aller-retours entre les différentes Digivolutions. Cet élément de gameplay est vraiment super bien fait et rend la course au Digimons les plus puissants vraiment addictive. D’autant plus qu’une DigiFarm est présente, celle-ci aura pour fonction de stocker vos Digimons tout en les faisant se développer, ils prendront alors des niveaux très rapidement et vous pourrez alors accéder rapidement au niveau requis pour les faire « Digivoluer ». Attention cependant, le niveau n’est pas le seul point à prendre en compte pour les Digivolutions, certains Digimons devront atteindre un certain niveau de force, de défense ou encore de camaraderie (votre lien d’amitié). Ce système est tellement addictif qu’il vous sera très simple de vous prendre au jeu et de délaisser l’histoire qui pourrait même devenir secondaire. Le but ultime étant par la suite d’affronter d’autres joueurs en ligne et de faire combattre vos plus belles créations en matière de Digimon. Pour finir, je vous mets en garde sur la difficulté du jeu qui s’avère bien trop faible en mode normal et quand je dis bien trop faible je pèse mes mots car je n’ai jamais eu aucune difficulté à avancer et ne suis jamais mort une seule fois dans ce mode. Il vous serait donc conseillé de passer à la difficulté supérieure pour vous donner un peu de challenge, mais surtout pour rendre les combats plus intéressants et tactiques.
Conclusion de Digimon Story: Cyber Sleuth
Si vous comptez acheter ce jeu, sachez qu’il n’est malheureusement pas traduit en français. Cependant un niveau basique d’anglais vous suffira largement pour comprendre 95% du vocabulaire du jeu. Je ne peux que vous conseiller de laisser une chance à ce petit RPG qui a ses défauts, mais aussi ses qualités. Cela n’en fait donc pas un jeu inoubliable mais il saura à coup sûr vous faire passer de bons moments et vous charmer dans bien des aspects et notamment en ce qui concerne l’évolution de vos Digimons ainsi que la gestion de votre DigiFarm.
Malheureusement, le titre semble assez vide et fade et ce, malgré ses bonnes idées de gameplay et de gestion relayées par le test.
Digimon a perdu drastiquement son influence au fil des années d’absence sur le territoire européen (au grand bonheur de Pokémon). Le fait qu’il ne soit pas traduit révèle bien une stratégie pauvre qui se base uniquement sur du fan service et non pas d’acquisition. Dommage.