Sorti en 2012 sur PC, Deponia est un point’n’click développé par le studio allemand Daedalic, à qui l’on doit également Silence. Ayant rencontré un franc succès, le jeu a eu droit à 4 suites durant les années suivantes et c’est tout naturellement qu’il a fait son apparition dans le catalogue de la PlayStation 4. Alors le jeu vaut-il le coup sur consoles ou aurait-il dû rester sur PC ? Réponse dans notre test.
Deponia : la planète poubelle
Une bien triste vie
Bienvenue sur la planète Deponia ! Une immense décharge à ciel ouvert autour de laquelle gravite Elysium, une plateforme paradisiaque que les habitants de Deponia ont peu de chances d’atteindre un jour. C’est dans cet environnement que vit Rufus, un type insupportable, vaniteux, paresseux, égocentrique et égoïste. Il passe la majorité de son temps à se plaindre, à se jeter des fleurs mais surtout à mettre au point différents plans afin de quitter Deponia et rejoindre Elysium. C’était sans compter sur sa rencontre inopinée avec une jeune fille, Goal, qui justement vient d’Elysium. Rufus se met alors en tête de la ramener chez elle afin de prétendre à une récompense et ainsi rester sur Elysium. Il se lance alors dans une quête à travers Deponia pour d’obtenir la garde de Goal, qui suite à certaines mésaventures se trouve dans le coma, et ainsi mettre son plan à exécution.
N’est pas héros qui veut
Si vous ne l’avez pas encore compris, Rufus est bien loin d’être un héros comme on les aime. Mais justement c’est l’une des particularités du jeu, car on se prend d’affection pour cette tête à claques insupportable. Son humour y est aussi pour beaucoup ! Que ce soit dans les dialogues, dans ses blagues foireuses ou quand on essaye de lier deux objets ensemble alors que c’est impossible, Rufus a toujours quelques choses à nous dire (ou à se dire) et ses réflexions valent souvent le détour. Car ne vous y trompez pas, Deponia n’est pas un jeu d’aventure, un jeu d’action ou autre, non c’est un point’n’click pur et dur. Votre tâche consistera à avancer, discuter avec les PNJ et tester l’assemblage de divers objets. Cela peut paraître redondant certes mais la multitude des dialogues et les infos qui en découlent vous en apprendront plus sur l’histoire de Deponia et de ses habitants.
Un seul but : quitter Deponia
L’histoire est assez minimaliste et se résume en quelques objectifs : trouver une clé, corrompre un garde… Les contrôles sont donc très simples : déplacer le personnage, observer un objet ou le prendre pour le mettre dans l’inventaire. Le joystick gauche contrôle Rufus, le droit est votre « main » et vous permet d’interagir avec les objets selon croix, carré, rond et triangle. Depuis l’inventaire, vous pourrez choisir un objet, soit pour le faire interagir avec votre environnement, soit pour le lier à un autre objet pour créer un nouvel objet plus adapté. Si, au début, les combinaisons sont simples, on se retrouve assez vite à tâtonner et à essayer toutes les combinaisons possibles en espérant avoir un coup de bol. Les développeurs ont vraiment prévu une réponse de Rufus pour chaque combinaison possible, ce qui est assez drôle, mais on se lasse tout de même assez vite de tâtonner. Chaque énigme a une solution unique, il suffit de bien chercher et quand on a réussi on se dit que c’était quand même bien évident, mais ce sont parfois de vrais casse-têtes.
Un vrai point’n’click
Même si le cœur de Deponia est de vous faire manipuler des objets, il ne faut pas oublier que vous avez des objectifs bien précis, avec comme c’est habituel tel objet à aller récupérer avant de voir telle personne qui vous donnera un autre objet… Le problème, c’est que les objectifs ne sont listés nulle part ! C’est vraiment un gros point négatif, on a parfois beaucoup trop d’objectifs imbriqués pour s’en souvenir, à part une liste de plusieurs objets constituant les objectifs finaux qui ne sert finalement pas à grand chose. Et ce qui rend cela encore plus frustrant, notamment dans la ville de Deponia, c’est les temps de déplacement. La ville est constituée autour d’une grande place centrale, où vous passez forcément pour aller d’un endroit à un autre. Mais les déplacements ne sont pas instantanés, non non, il sont même assez longs si vous voulez aller d’un bout à l’autre du village (c’est-à-dire d’un côté à l’autre de votre écran, ça ne représente pas grand-chose). Oui, c’est bien fait, le personnage grandit à mesure qu’il se rapproche du premier plan, mais il n’empêche que vous avez le temps de vous faire un café avant qu’il arrive à destination. Et quand il faut faire de nombreux allers-retours cela peut vite devenir pénible. Heureusement pour nous, les graphismes sont du niveau d’un dessin animé et on prend plaisir à vivre ou regarder l’histoire.
Conclusion Deponia
Si Deponia avait rencontré un vif succès lors de sa sortie en 2012, il faut bien avouer que sa sortie sur PlayStation 4 n’a réellement que peu d’intérêt. En effet, même si le jeu est toujours aussi bon et humoristique, cette édition n’apporte strictement rien, c’est purement et simplement un portage. Les joueurs adeptes de point’n’click seront ravis, pour les autres, tout dépendra de leurs attentes. C’est l’occasion de (re)découvrir les premières aventures de Rufus, manette en main.