Difficile d’évoquer la stratégie au tour par tour sans évoquer un des plus anciens : Civilization. Son aventure a commencé en 1991 sur PC, plateforme qui a depuis longtemps eu les faveurs de cette franchise tant et si bien que ça va faire un moment qu’on n’a pas vu le titre transposé sur console. Effectivement, le dernier épisode à avoir eu droit à une mouture pour télévision, c’était le 3ème volet sur PlayStation 1ère du nom (si on omet bien sûr Civilization Revolution, spin-off conçu pour consoles).
Civilization VI suivait jusqu’à présent le même parcours, continuant sa vie sur PC, avec de temps à autres une extension pour garder le jeu vivant et s’acclimater aux questions d’actualité (à l’image de la prochaine qui est datée au 14 février).
Cependant, si on évoque le sujet au passé, c’est aussi parce que depuis quelques mois, nous savons que la Switch allait hériter de la série au format cartouche. Alors, le soft sortira-t-il indemne sur la console de Nintendo ? Puis, quitte à le sortir sur une console, pourquoi avoir choisi la plus faible techniquement sur cette génération ? Civilization VI sur Switch peut-il tenir face au passage du temps ?
Test Civilization VI – Des Switch et des Hommes
Une page d’Histoire
Non pas pour rafraîchir des mémoires mais plutôt pour briefer les nouveaux venus à la série, Civilization est donc une série de jeux dans lesquels vous dirigez une nation que vous devez faire prospérer. Il vous revient de l’armer en conséquence autant sur le plan économique, que militaire et culturel afin qu’elle se maintienne pour marquer de son empreinte l’histoire du monde.
Ainsi, une fois qu’elle pèse assez dans le game et selon les objectifs que vous vous êtes fixés, il vous sera donné de savourer les fruits de votre victoire avec une des fins disponibles. Civilization VI confirme à nouveaux la formules tout en y ajoutant son lot de nouveautés. Parmi celles-ci, la construction de quartiers spécialisés, ces derniers vous permettant de personnaliser vos villes plus en profondeur en axant la production dans la direction de votre choix.
Oui, tout ça peut sembler difficile de prime abord mais dans les faits, le soft vous accueille très bien. En effet, sans vous prendre par la main, l’ordinateur vous appuie toujours avec des suggestions marquées à l’écran, libre à vous de les suivre ou de vous essayer au travail de leader et de diriger votre empire dans un sens plus propre à vos ambitions. Cependant, avant de vous jeter dans la mêlée, le mieux reste encore de choisir le peuple qui suit au mieux vos idées, ou simplement, un pays ou une figure qui vous semble familier.
Le choix est vaste puisque c’est plus de 20 nations et tout autant de dirigeants illustres qui vous accueillent dans Civilization VI. Et honnêtement, ça ratisse large, Français, Allemands, Anglais, Chinois mais aussi Khmers, Vikings, Spartiates et j’en passe (des tonnes même). Bref, chacune de vos parties sera longue et différente des autres.
L’Histoire en marche
Maintenant que Civilization VI est portable (si on ignore encore les versions tablette et iPhone), il s’agit de vérifier ce que la cartouche a dans le ventre et autant vous dire que les fans de la première heure tout comme les néophytes peuvent difficilement être déçus. Civilization VI sur Switch est identique à la version originale sortie sur PC il y a 2 ans et inclut d’emblée certains DLC (Vikings, Australiens…).
Tout y est, vous pouvez jouer sur des cartes immenses contre 11 nations à la fois, toutes les cartes scénarisées correspondant aux peuples présents en jeu sont disponibles et même la Civiliopedia (encyclopédie au sein du soft) est complète. Enfin, aucune coupe dans l’esthétique n’a été notée, tous les modèles sont identiques à la version PC aussi bien statiques qu’en animation. Les textures n’ont également pas raté le coche et les musiques sont au rendez-vous. Rien ne manque !
Même en cours de partie, Civilization VI n’oublie rien. Néanmoins pour aborder cet axe là, il va nous falloir aborder le sujet des contrôles. Dans le cadre d’un portage, l’avantage de la Switch repose souvent dans ses capacités hardware. Grâce à son infrastructure particulière, la console permet de jouer aussi bien avec une manette qu’avec l’écran tactile.
Il est donc naturellement adapté pour accueillir les nouveaux joueurs tant son gameplay est évident. En tactile, pincer l’écran ou espacer vos doigts permet de zoomer ou dézoomer, tapoter une unité ou un menu l’active, faites glisser vos doigts pour déplacer un pion. Aussi simple que ça (une simplicité probablement rodé par l’expérience acquise dans les portages tablette et mobile). À la manette, forcément l’adaptation est un peu plus longue.
Cependant une fois compris, tout devient naturel. « A » active et valide, « B » annule, les gâchettes ouvrent les menus et le D-Pad permet de passer d’une unité à l’autre sur une même case. Enfin, « X » vous permet de passer les tours ou de prendre un raccourci vers les menus suggérés (dans le cas d’un développement terminé par exemple).
Les heures sombres de l’Histoire
Mais forcément, comme nous l’avons dit dans l’introduction, la dernière machine de Nintendo n’est pas un monstre de puissance et donc fatalement, des concessions ont dû être faites afin de permettre à la console d’accueillir le titre dans sa ludothèque. Tout d’abord, le jeu est proposé en 1080p sur un écran de télévision et en 720p en nomade.
Si ça peut sembler bien peu en comparant avec le titre tournant sur un PC, il faut reconnaître que visuellement, le titre n’y perd finalement que peu et en particulier en mode nomade où la petitesse de l’écran gomme les défauts, un véritable plaisir pour les mirettes. Enfin, il faut quand s’habituer à l’idée de voir peu puisque sur une fenêtre de taille restreinte, l’amoncellement d’informations nuit à la visibilité des divers éléments de la carte.
Ensuite, sur le plan technique, l’expérience est fluide et tient bon autour de la trentaine d’images par seconde mais les temps de chargement en deuxième partie de jeu sont limite intenables. En effet, si vous êtes gourmand et souhaitez des défis contre de nombreuses nations sur une carte titanesque, ce n’est pas votre sens aigu de la stratégie qui sera mis à épreuve mais votre patience. Une fois une bonne partie de la carte découverte, passer d’un tour à un autre prend un temps considérable, avoisinant même parfois 1 minute, chargements pendant lesquels vous êtes inactif.
Nous vous recommandons d’ailleurs de désactiver les animations des personnages afin de rendre votre temps d’attente plus sommaire, si vous y perdez en sentiment stratégique en temps de guerre, vous y gagnerez en confort de jeu.
Enfin, parce qu’il est difficile de ne pas chipoter de temps en temps (toujours quand on peut), Civilization VI prend quelques blâmes en plus de notre part. Tout d’abord, oui, le titre ne propose pas de multijoueur en ligne, ce qui peut sembler délirant aujourd’hui mais vu les temps d’attente de la console entre les tours en fin de partie, ajouter à ça les soucis de réseau… On passe.
En revanche, un mode local sans fil est proposé afin de rappeler que la Switch reste une console misant sur la proximité entre les joueurs. Alors pourquoi ne pas proposer un mode 2 joueurs sur la même console à la manière d’un Advance Wars ? C’est du pinaillage, toutefois la question mérite d’être posée.
Conclusion Civilization VI sur Switch
Civilization VI est sans conteste une excellente addition à la ludothèque de la Switch. Non seulement il figure dans la liste des bons portages (les gars d’Aspyr se sont réellement foulés) mais en plus il propose une entrée très douce dans la série en vous proposant de vous l’accaparer à votre manière (dans un fauteuil, en voyage, avec une manette ou en tactile).
Il n’est également pas exempt de défauts en ne proposant pas de mode en ligne (pour les puristes), pas les expansions (Rise and Fall en tout cas pour le moment) et sur l’aspect technique avec les fins de partie poussives. En revanche, pour ceux prêts à faire concession sur ces quelques points noirs, Civilization VI est un incontournable en plus d’être un des rares représentants du genre 4X sur Switch.