La licence de Firaxis nous revient avec l’épisode 6 de son célèbre jeu de stratégie, à savoir Civilization VI ! Avec plus de 35 millions d’exemplaires vendues dans le monde, dont 8 millions rien que pour Civilization V, il ne fait aucun doute que les joueurs attendaient ce nouvel opus avec impatience. Après une incartade dans l’espace avec Sid Meier’s Civilization: Beyond Earth et Sid Meier’s Starships, Firaxis revient à son 4X star. Face à un épisode 5 déjà très fourni en contenu et qui était largement monté en puissance et en complexité via ses deux DLC Gods & Kings (2012) puis Brave New World (2013), Civilization VI semble à première vue nous replonger avec délectation dans le monde impitoyable de la stratégie tour par tour.
Civilization VI : vers l’infini et au-delà
Prise en mains


Et qu’est-ce qu’il a sous le capot ?

Il en va de même des cinématiques de fin de construction des merveilles, qui vous raviront en vous consolant du temps qu’a nécessité leur construction.

Pour ce qui est de la direction artistique de manière générale, beaucoup voient d’un mauvais oeil la “cartoonisation” amorcée dans le jeu mobile Civilization Revolution. Alors on aime ou on n’aime pas, mais il faut reconnaître que le character-design est très abouti, que ce soit au niveau des unités ou bien des dirigeants, qui sont très expressifs.
Tout n’est pas exempt de défauts dans cette nouvelle version et on a parfois l’impression que le jeu n’est pas complètement fini, comme lorsque l’on voit s’afficher pour la première fois le message d’amélioration d’une unité, que l’on tente vainement de passer la souris sur la notification nous spécifiant quelle quête nous est confiée par une cité-état ou encore lorsque le clic sur une icône ne veut pas nous ouvrir le menu que l’on souhaite.

Coup de pied dans la fourmilière

Le système de recherche et le système de dogmes ont aussi droit à leurs retouches. Et en premier lieu il s’agit de l’Eureka pour la recherche et de l’Inspiration pour les dogmes. Cet événement est déclenché si vous remplissez un objectif particulier pour chaque recherche ou dogme non-encore obtenu, et là c’est le jackpot : un rabais de 50% du nombre de tours nécessaires. De quoi se donner envie de lire les petites lignes et d’aller fouiller vos arbres d’évolution.
D’ailleurs, comment ça vos arbres d’évolution?
C’est là le deuxième gros changement dans la gestion de notre civilisation. Les doctrines et les idéologies ont fusionné dans le système de dogmes mentionné précédemment, le tout remis sous la forme d’un arbre dont les branches sont débloquées par la culture que vous accumulez. C’est à la fois une bonne idée car le système un peu brouillon quoi qu’intéressant apparu dans Brave New World se voit amélioré par l’ajout d’un choix de gouvernement, mais on peut regretter qu’ils n’en aient pas profité pour fusionner également la recherche en partant du principe que les sciences dites dures et les sciences sociales rayonnent de concert.
En résumé, il va falloir s’impliquer beaucoup plus pour transformer notre première cité en une civilisation florissante !
Et la stratégie dans tout ça
“Les historiens se trompent, cherchent des causes compliquées aux guerres alors que depuis nos balbutiements, il n’y a que des batailles d’égo” Fuzzati


La gestion des villes par quartier a aussi un impact sur la stratégie de combat, si le fait de réduire en cendres un quartier ennemi affaiblit globalement votre adversaire, il en va de même pour vos quartiers. Ce qui vous obligera à ne plus attendre bien à l’abri de vos murs que les unités adverses se cassent les dents sur vos défenses pendant que vous les pilonnez patiemment.
Les unités militaires reçoivent elle aussi leur lot de nouveautés, et en premier lieu une innovation qui va ravir nombre de joueurs. Si Civilization IV rendait possible l’empilage d’unités sur une même case, Civilization V rendait totalement impossible la constitution de groupe d’unités. On assistait alors à de vrais embouteillages à l’abord des villes en état de siège, obligeant à faire attention d’amener les unités de combat rapproché au contact de la ville en premier lieu puis à disposer ses catapultes et archers dans le deuxième rideau.
Les développeurs proposent ici un compromis, vous permettant, au fur et à mesure de votre progression dans les ères du jeu, de créer des régiments puis des armées en fusionnant deux puis trois unités ensemble. Ces groupements d’unités permettent de rendre des unités relativement faibles capables de soutenir un combat face à une unité simple plus moderne qu’elles.
On peut regretter néanmoins que le système d’évolution des unités proposé dans Civilization Beyond Earth n’ait pas été intégré à ce jeu. Il donnait la possibilité au joueur de choisir à quoi ressemblerait une unité à l’adoption d’une technologie la faisant évoluer ou en fonction de la voie choisie. Ici, on retrouvera le système ayant fait ses preuves de remplacement d’une unité par une autre plus évoluée moyennant un coût en or.
Conclusion Civilization VI
Tous ces éléments font de cet opus un successeur digne pour Civilization V et une bonne nouvelle pour cette licence qui fête ses 25 ans. Comme tout 4X qui se respecte, il s’agit d’un jeu qui aura sans nul doute une commercialisation longue et prospère, proposant des DLCs corrigeant les défauts actuels et proposant de nouvelles expériences de jeu. Au rang des choses qui peuvent vraiment paraître pénibles, on souhaitera rapidement que les développeurs trouvent une solution pour que les victoires culturelles ou religieuses ne soient plus aussi faciles, car à l’heure où j’écris ces lignes je n’ai toujours pas eu la joie de construire un hélicoptère de combat ou de déclencher une guerre nucléaire, obtenant toujours une des deux victoires précédentes à l’orée du 20ème siècle même dans des niveaux de difficulté avancés.
Merci à blt909 pour son aide apportée.