À sa sortie en 2010, Civilization V avait connu la colère de quelques fans de la série qui reprochaient au titre un manque de fonctionnalités et une trop grande simplicité. Firaxis Games a depuis rectifié le tir avec des mises à jour d’équilibrage et surtout la sortie de deux extensions très complètes. Quatre ans après, il était temps de donner à la franchise un nouveau rejeton : Civilization: Beyond Earth, qui n’est pas sans rappeler un certain Alpha Centauri des même développeurs. Reprenant dans un contexte de colonisation spatiale les acquis de son prédécesseur, Beyond Earth est-il une simple extension de luxe ou un jeu à part entière ? Réponse dans le test.
Test Civilization: Beyond Earth sur PC
Des Civilization pas si différentes
Suite à ce qu’il appelle « La Grande Erreur » (probablement une sorte de Guerre Mondiale), l’être humain s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus vivre sur Terre. S’ensuit alors une vaste mission de colonisation, lancée par chacune des 8 grandes puissances mondiales (Franco-Ibérie, Union Africaine, etc.) Vous l’aurez deviné, il s’agit des différentes civilisations qu’on peut choisir à chaque début de partie. Alors que dans le précédents titres, le choix de début de partie ne se limitait qu’à ces civilisations, il faudra ici choisir quels types de colons sont envoyés (artistes, scientifiques, aristocrates, etc.), un certain type de vaisseau… Évidemment, chacun de ces choix vous permet d’accéder à différents bonus, orientant votre but dès le début de la partie.
Malgré cette petite nouveauté, on ne trouve d’emblée rien de surprenant, et cela continue lorsqu’on démarre la partie. Une fois la zone d’atterrissage de notre vaisseau choisie, il s’agira de créer des unités pour défendre votre ville ou aménager ses environs, trouver des ressources dans des nacelles de marchandises (qui remplacent les ruines) et développer quelques infrastructures. Celles-ci permettent de développer la santé qui remplace le bien-être, de l’énergie qui remplace l’or ou simplement la culture. Les habitués de la licence ne trouveront donc pas de nouvelles mécaniques de base. Les néophytes, quant à eux, auront accès à un tutoriel très complet et surtout à la Civilopédia très exhaustive.

Terra Incognita
Malgré ces mécaniques de base assez similaires (trop, certains diront), Civilization: Beyond Earth possède des différences assez conséquentes par rapport au reste de la série. Tout d’abord, la planète sur laquelle on atterrit possède évidemment son propre écosystème. Entre Loups-Scarabées et Vers de Siège géants, la cohabitation ne sera pas toujours facile. Attention toutefois à ne pas adopter d’emblée une attitude hostile envers les autochtones tant certaines espèces peuvent raser votre armée en quelques tours. Si celles-ci font parfois preuve d’hostilité si vous approchez trop près de leur territoire, elles sont globalement pacifiques et ne vous poseront pas vraiment de problème, en tout cas pendant une certaine période.
En plus de ces autochtones bien étranges, il faudra composer avec l’atmosphère hostile de la planète. En effet, des miasmes envahissent de nombreuses cases du jeu. Ces miasmes, comme leur nom l’indique, blessent une unité, à raison de 10 PV par tour, que vous auriez pu laisser là. Si vous décidez de partir en guerre contre les aliens, ce seront des éléments cruciaux, sachant qu’ils ont la faculté de les guérir. Heureusement, on finira par pouvoir les nettoyer après quelques recherches.
Enfin, il faudra également apprendre à utiliser de nouvelles ressources. Xenomasse, géothermie, firaxite, aéroche… Toutes ont un intérêt particulier et permettent de développer votre empire colonial dans une certaine direction. La firaxite sera, par exemple, indispensable à la création de puissantes machines alors que la xenomasse sera idéale pour s’allier avec les aliens. J’y reviendrai.

Et plus si affinités
Si Civilization: Beyond Earth possède quelques victoires classiques (de domination, économique, scientifique), les développeurs ont également ajouté un système d’affinité rafraîchissant et intéressant à jouer. Il existe trois affinités qui permettent de développer votre colonie dans un sens : suprématie, pureté et harmonie. La première a pour but d’améliorer l’être humain grâce aux machines, la deuxième à ne pas oublier l’héritage de l’humanité et à garder cette forme humaine puis la troisième va vers une symbiose avec les formes de vie extraterrestre. Chacune des ces affinités vous amènera à penser votre partie différemment, apportant une véritable rejouabilité au titre. C’est certainement le point qui différencie le plus Civilization: Beyond Earth de ses prédécesseurs. Certaines ressources que j’ai précédemment évoquées siéront donc à un choix d’affinité en particulier. La densité en ressources de votre zone d’atterrissage aura donc une influence conséquente sur votre choix, vous obligeant à avant tout composer avec votre nouvel environnement.
Pour augmenter dans une affinité, il faudra remplir des quêtes ou découvrir de nouvelles technologies. Deuxième grande nouveauté de cet opus, les quêtes vous confrontent souvent à des choix moraux, permettant de développer votre colonie dans un certain sens, et parfois de gagner des « points d’affinités », qui augmenteront votre niveau dans celles-ci selon votre choix. Vous aurez ainsi accès à des améliorations pour vos unités, ou des bonus par rapport à l’environnement. L’harmonie vous permettra, à un certain stade, de produire des unités hybrides, par exemple. Vos relations avec les autres colons seront en grande partie déterminées par ce choix, tant ceux ayant choisi de vivre dans la pureté de la race humaine ne comprendront pas pourquoi vous avez choisi l’hybridation, entraînant un jeu d’alliance tributaire de l’affinité.
A terme, augmenter au niveau maximal une catégorie d’affinité vous octroiera des unités surpuissantes, mais vous permettra aussi de débloquer une des nouvelles conditions de victoire. Selon votre choix, il sera alors possible de retourner sur Terre, vivre avec la planète (tout en oubliant vos ancêtres) ou faire venir toute l’humanité sur cette nouvelle planète.

On améliore le tout
Firaxis a profité de ce nouvel opus pour passer un petit coup de peinture sur la franchise. On a ainsi droit à quelques changements pour notre plus grand bonheur. Le plus évident étant la refonte de l’arbre technologique s’étant transformé en toile. Particulièrement illisible lors d’une première partie, on finit pourtant par assez vite s’y habituer. La première technologie développée est donc au centre de la toile, et il ne tiendra qu’à vous de choisir dans quelle direction aller. Certains technologies vous apporteront en plus des traditionnelles améliorations des points d’affinités. La toile technologique est donc imbriquée avec votre choix de type de développement pour votre colonie, assurant à nouveau une certaine rejouabilité là où Civilization V offrait globalement le même itinéraire de recherche à chaque partie.
La culture, toujours présente, n’a maintenant plus exactement la même utilité. Adieu les Doctrines et bonjour aux Vertus. Elle sont au nombre de quatre : puissance, prospérité, savoir et industrie. A propos de leurs bonus respectifs, leurs noms parlent d’eux-même. On peut se permettre de toutes les développer en même temps, même si certains bonus conviendront forcément mieux à un certain type d’empire. Par ailleurs, quatre points dépensés dans une catégorie permettent de débloquer un bonus de synergie, offrant des avantages assez conséquentes en termes d’énergie, culture, santé, etc.
Absent de Civilization V, l’espionnage fait également son grand retour. Autrefois moyen de voler quelques ressources ou technologies à votre adversaire, il sera maintenant carrément possible de poser une bombe bactériologique au sein de la capitale adverse, ou d’envoyer un Ver de Siège chatouiller ses défenses. Développer ses propres défenses anti-espionnage sera donc indispensable, tant un seul espion peut causer d’immenses dégâts.
Toute dernière grande nouveauté du jeu, la couche orbitale fait son apparition. Alors que c’est déjà le cas aujourd’hui, on peut se douter que la mise en orbite de satellites sera monnaie courante dans le futur. Ils auront de multiples fonction dans Civilization: Beyond Earth : du repoussage de miasmes au bombardement, en passant par des bonus de production, d’énergie ou de combat. Si cette fonction n’est pas déterminante, et encore moins indispensable à votre victoire, elle ajoute une dimension stratégique bienvenue au titre de Firaxis.

Conclusion Civilization: Beyond Earth
Malgré des graphismes inchangés depuis Civilization V et une direction artistique à peine honnête, Civilization: Beyond Earth est, de par son gameplay, un excellent titre. Pour les néophytes, il s’agira d’un titre profond nécessitant un investissement certain pour en maitriser toutes les subtilités. Quant aux habitués de la série, malgré des mécaniques de jeu de base inchangées, il promet un dépaysement certain. Pour à peine plus de 30€ sur Amazon, ce serait dommage de passer à côté. Si ce test ne vous a pas suffi et que vous désirez plus d’informations à propos de Civilization: Beyond Earth, n’hésitez pas à vous rendre sur le site officiel.