Sorti pour la première fois sur Wii en 2007, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! revient aujourd’hui sous la forme d’un portage sur Nintendo Switch. Hier comme aujourd’hui, le Chocobo reste la créature emblématique des jeux Final Fantasy, et il était donc tout naturel à l’époque de voir sortir un jeu complet lui étant dédié. Malgré un jeu plutôt bon en 2007, le succès ne fut pas aussi retentissant qu’escompté. Cependant, Final Fantasy XIV aidant, le Chocobo semble revenir grandement dans la lumière depuis quelques années, avec des produits dérivés à gogo.
L’arrivée du jeu Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy!, même si ce n’est qu’un portage, ne semble donc pas si saugrenue que ça. Mais reste à voir si son petit lifting réussira à nous charmer, 12 ans après sa sortie initiale.
Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! – Dur dur d’être un Chocobo
Alzheimer précoce
Si le jeu d’origine sorti sur Wii intégrait encore Final Fantasy dans son titre, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! s’en émancipe totalement comme pour signifier qu’aujourd’hui les Chocobos sont prêts à voler de leurs propres ailes, même s’il ne s’agit que d’un portage et non d’un tout nouveau jeu. On retrouve donc l’histoire d’origine qui va nous emmener dans la petite bourgade de Lostime où il semble faire bon vivre. Tout du moins en apparence, puisqu’un mal inconnu touche les habitants, leur effaçant la mémoire de façon encore inexpliquée.
Notre mission en tant que petit Chocobo intrépide, sera de parcourir les donjons de leur esprit, afin de remettre les choses en ordre et leur faire recouvrir la mémoire. Attention par contre, si le jeu d’origine était bien intégralement traduit en français, ce n’est pas le cas ici, aussi bien dans le texte que dans les voix, anglais only.
On va pas le cacher l’histoire n’était clairement pas le plus grand intérêt du jeu à l’époque, et ne l’est vraiment pas plus aujourd’hui, même si elle se laisse suivre sans souci. C’est juste qu’il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’aussi fourni et captivant que ce que propose la licence Final Fantasy. En revanche, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! n’a peut-être pas l’étoffe d’un Final Fantasy, mais il a tout ce qu’il faut pour séduire les fans de la licence qui seront certainement très heureux d’y retrouver des références plus ou moins subtiles, sans parler des musiques entièrement remaniées pour l’occasion et empruntées à bon nombre d’épisodes de la licence Final Fantasy, ce qui représente clairement l’un des plus importants vecteurs de plaisir dans ce jeu.
Visuellement, le parti pris d’incarner un tout petit Chocobo tout mignon était clairement la meilleure chose à faire à l’époque, et l’esthétique fait mouche encore aujourd’hui. C’est surement la représentation de cette créature qui lui donne le plus d’âme et qui lui attire le plus de sympathie. Cependant, si l’esthétique globale reste satisfaisante, il est dommage que le jeu n’ait pas bénéficié de plus qu’un lissage HD, car si les personnages sont encore pas trop mal remis au goût du jour, le reste jure un peu en 2019, surtout en ce qui concerne les textures fades et baveuses au possible. Et c’est sans parler des cinématiques qui semblent avoir été étirées pour convenir aux résolutions actuelles, et ça donne un espèce de flou pas très artistique pour le coup.
Redondant mais pas écœurant
De par son concept, Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! est un jeu qui se veut un peu répétitif. Comme tout dungeon-RPG, les boucles de jeu tournent autour des donjons que vous allez explorer. Si les donjons sont générés de manière aléatoire, cela ne change pas le fait qu’ils se ressemblent beaucoup les uns les autres. Vous passez donc d’étages en étages en affrontant les monstres sur votre chemin, avant d’en découdre avec le boss de fin. En cours de route, l’exploration vous récompensera avec de l’équipement caché çà et là, ou encore des items qui faciliteront votre progression.
Durant l’aventure vous incarnerez bien entendu un Chocobo, auquel il vous sera possible d’attribuer des jobs, et parmi ces dernier vous retrouverez les très connu Mage blanc, Mage noir, ou encore le Dancer. Cela permettra de changer un peu de visuel, mais surtout d’obtenir des techniques relatives au job choisi. Pour cet épisode, un élément très important et intéressant a été ajouté, c’est la possibilité de recruter les monstres que l’on rencontre afin de les intégrer dans l’équipe.
Pour ce faire, il vous faudra juste en battre un certain nombre afin de les débloquer comme compagnons. Cet aspect pourrait sembler anodin, mais permet justement de faire en sorte que le jeu soit seulement un peu redondant, mais pas écœurant de par sa répétitivité. On prend donc plaisir à parcourir les donjons pour tuer certains ennemis que l’on aurait envie d’avoir dans l’équipe. Surtout que certains donnent vraiment très envie.
Côté gameplay c’est du basique mais plutôt efficace malgré le poids des années. On se déplace sur une grille invisible façon tactical, et nos attaques ont une zone d’efficacité d’un nombre de cases donné. Le placement est donc important, et comme dans tout jeu du genre, on retrouve différents éléments (feu, glace, etc.) qui vous permettront de faire plus de dégâts en attaquant, ou de moins en prendre si vous équipez le stuff adéquat.
Il est aussi possible d’intégrer des personnages humains dans l’équipe, et plus précisément, ce sont ceux à qui l’ont viendra en aide, que l’on pourra inviter à se joindre à nous, et ainsi bénéficier de leurs techniques spéciales souvent bien efficaces. La possibilité de jouer en coopération a aussi été ajoutée mais n’apporte pas vraiment le plaisir escompté, mais aura peut-être le mérite de vous faire passer une paire d’heures agréable avec un ami, tout au plus.
Chocobo’s Mystery Dungeon Every Buddy! n’est pas un mauvais portage, il ajoute des petits plus qui font mouche comme le recrutement des monstres des donjons que l’on parcourt, et malgré les années son gameplay reste plutôt efficace, et c’était un véritable plaisir que de parcourir cet univers en redécouvrant bon nombre de musiques des jeux de la licence Final Fantasy.
Cependant, avec une version française en berne, des donjons fades, et une histoire faiblarde, Square Enix manque une occasion de faire de ce jeu un vrai remake et non un portage agrémenté. On y a pris un certain plaisir, mais relancerons-nous le jeu un jour ? Rien n’est moins sûr.