Alors que Supermassive Games vient tout juste de nous proposer un nouveau jeu pour le PlayStation VR en janvier dernier, le studio anglais retente à nouveau de percer dans la réalité virtuelle. Si la dernière fois nous étions plongés en plein dans l’horreur avec The Inpatient, on change cette fois-ci complètement de registre avec le FPS, Bravo Team. Ce style de jeu a déjà réussi à marquer les joueurs du PlayStation VR avec l’imparfait mais tellement jouissif Farpoint. La question est donc de savoir si Bravo Team arrive à s’imposer dans le FPS en réalité virtuelle voire à surpasser la concurrence ? La réponse avec notre test de Bravo Team sur PlayStation VR.
Bravo Team – La référence du jeu de tir en VR ?
Au cœur d’une guérilla urbaine
Le scénario de Bravo Team est on ne peut plus simple, votre personnage fait partie d’un groupe armé chargé de veiller à la sécurité d’une politicienne. Mais la situation ne se passe évidemment pas comme prévu et cette dernière se fait enlever. Votre mission (si vous l’acceptez) est alors de vous porter à son secours en traversant la ville face aux hordes de partisans armés voulant changer le pays. Si le scénario a déjà été vu à maintes reprises dans de nombreux média, il reste malgré tout efficace, ne se perd pas en fioriture et permet ainsi aux joueurs d’être très vite impliqués dans le jeu. D’ailleurs, dans un soucis d’immersion, Bravo Team permet aux joueurs de choisir le sexe de leur personnage. Si ce choix n’a aucun impact au niveau du jeu, mis à part visuel, cette intention louable mérite d’être soulignée.
Malheureusement pour nous, l’immersion dans le jeu va très vite être cassée par de petits détails qui nous sortent constamment de l’ambiance. Tout d’abord au niveau des déplacements : dans un souci de confort pour les joueurs/joueuses, l’équipe de Bravo Team a décidé de proposer un système de déplacement par téléportation. Si ce système se retrouve dans de nombreux jeux, la particularité de Bravo Team, qui nous sort en permanence de l’action, c’est le passage de la caméra de la première personne à la troisième personne. On devient donc spectateur de l’action à chaque mouvement, ce qui nous perd souvent puisqu’on ne sait plus où on est une fois l’animation réalisée.
Mais ce souci d’immersion ne touche pas que les déplacements. Les joueurs/joueuses n’ont en vérité que très peu d’interaction avec les divers éléments du jeu. À part viser et tirer, vous n’aurez que rarement l’impression de ne pas être dans un jeu vidéo. À titre d’exemple, le rechargement de votre arme ne se fait que par une simple pression d’un bouton, alors que certains jeux de VR vous demandent d’accomplir l’action de rechargement. Malgré cela, tout n’est pas à jeter dans l’immersion de Bravo Team, les environnements sont plutôt bien travaillés, fourmillent de petits détails et les bruitages restent convaincants. On regrette par contre que le jeu soit vide de toute musique sauf dans le menu, ce qui rend parfois les sessions de jeu très austères.
Une guerre sans trop de risque
Comme tout bon FPS, Bravo Team va nous proposer une multitude d’ennemis à abattre afin d’offrir un parfait défouloir. Et le jeu de Supermassive Games remplit parfaitement ce rôle, il ne demande pas une grande réflexion, vous visez, vous tirez ni plus ni moins. On s’amuse donc bien lors des échanges de coups de feu, surtout que lorsque l’on se fait tirer dessus il n’est pas rare de devoir s’abaisser un peu plus derrière notre protection afin d’éviter d’être touché. Dans l’ensemble, les combats dans Bravo Team restent agréables mais quelques points noirs viennent entacher l’amusement.
Tout d’abord, la redondance du titre. Il n’y a presque jamais aucune variation de gameplay : vous arrivez dans une zone, vous tuez vos ennemis et vous recommencez. À quelques reprises des phases de discrétion sont proposées, mais le système de déplacement étant ce qu’il est, on se retrouve à chaque fois à tirer de nouveau dans le tas. D’ailleurs, ces phases de discrétion permettent de remarquer à merveille un autre défaut : l’IA du jeu est complètement aux fraises. À de multiples reprises, nous nous sommes retrouvé littéralement collé aux ennemis sans que ces derniers ne nous remarquent. Si l’IA ennemie n’est pas efficace, ce n’est pas mieux pour votre allié qui va courir dans tous les sens et tirer sauf si vous lui donnez l’ordre contraire. Heureusement, ce dernier réussit assez bien dans son rôle de trousse de soin sur pattes.
Bravo Team nous permet de jouer de trois manières différentes, avec le Dualshock, les PlayStation Moves et enfin avec l‘Aim controller. Si la visée avec la manette reste assez classique, celle avec les PlayStation Moves ou l’Aim controller est assez immersive puisqu’il est nécessaire de placer le viseur au niveau de votre visage. Mais encore une fois, un problème vient entacher cet aspect positif, le jeu subit plusieurs bugs. Le plus gênant reste le bug concernant les PS moves. Il n’est pas rare qu’en étant collé à une paroi pour vous abriter, votre arme se mette à partir dans tous les sens, empêchant toute possibilité de viser correctement. Cela est gênant avec le fusil sniper ou le fusil d’assaut, mais un peu moins pour le fusil à pompe.
On roule ensemble, on meurt ensemble
On arrive au point fort de Bravo Team, son mode multijoueur. Le jeu devient nettement plus amusant à deux, d’une part grâce au fait que la communication devient réelle. Le gameplay ne change pas réellement mais le fait de vivre l’instant avec un autre joueur le rend plus agréable. On finit même par s’amuser des bugs que l’on vit au cours de l’aventure. S’installe alors un semblant de stratégie entre les membres de l’équipe, ce qui facilite grandement l’aventure, surtout qu’au contraire de l’IA votre partenaire est en général efficace.
Un système de mode de jeu avec scoring est d’ailleurs implémenté dans le jeu, ce qui peut donner une sensation de compétition. La difficulté restera malgré tous de trouver d’autre joueurs, puisqu’évidemment il est nécessaire que les deux joueurs soient équipés d’un casque VR, ce qui limite grandement le nombre de joueurs. En l’absence d’un ami possédant ces prérequis, il est donc plus simple de jouer avec l’ordinateur car le jeu a vraiment du mal à trouver d’autres joueurs via le matchmaking. Vous l’aurez compris, Bravo Team prend tout son potentiel lorsque l’on joue à deux mais on se demande si l’amusement serait toujours le même dans le cas où le jeu aurait une durée de vie de plus de 3 heures.
Conclusion de Bravo Team
La situation n’est pas brillante pour Bravo Team ; si le jeu semble avoir de bonnes intentions, il est très loin d’offrir une expérience de qualité. Que ce soit par ses bugs, la redondance de son gameplay ou sa réalisation qui laisse à désirer, le jeu manque cruellement d’âme. Heureusement quelques aspects, notamment son mode coopération, viennent sauver Bravo Team de la catastrophe. Tout n’est pas perdu pour le jeu de Supermassive Games, mais plusieurs points sont à rectifier en commençant par régler les bugs qui gâchent même la plus simple des expériences de jeu.