Alors que j’ai eu l’occasion de faire le test de Street Fighter V récemment, je me suis rappelé à quel point l’adage « c’était mieux avant » peut parfois s’appliquer dans le monde du jeu vidéo. J’aime bien les jeux de combat mais pas quand ils sont trop techniques (par exemple Guilty Gear) parce que j’ai besoin de pouvoir m’amuser immédiatement. Et je me souviendrai toujours de ce jour où mes parents sont arrivés dans ma chambre alors que je rangeais mes jeux MegaDrive et que mon père m’a dit « celui-là tu l’as pas ? » et qu’il m’a tendu Street Fighter II’. Ce jour-là j’ai découvert une saga qui est devenue le mètre-étalon des jeux de combat à mes yeux. Retour en 1992.
Street Fighter II’ : le combat chez SEGA
Round 1… Fight !
Les plus jeunes d’entre vous ne connaissent pas cette époque où il suffisait d’insérer la cartouche dans la console pour jouer instantanément. Eh bien croyez-moi c’était le bon temps ! Pas de mise à jour, de chargement ou autre chose qui gâchait le plaisir d’avoir un nouveau jeu. L’avantage de la cartouche c’était d’ailleurs cette absence de temps de chargement. Un vrai plaisir. Et ce jour-là lorsque j’ai inséré la cartouche de Street Fighter II’ dans ma MegaDrive j’ai été conquis. J’avais un peu joué à la version Super Nintendo chez un copain à l’époque mais pas assez pour adorer le genre. Là j’ai pris mon temps pour apprécier un titre qui sait faire durer le plaisir. Alors oui bien sûr à l’époque pas de mode online ou défi, simplement un mode Arcade et Versus pour profiter du jeu entre amis. Bien évidemment je me lance dans le mode Arcade et je prends Ryu un peu au hasard et il est devenu mon personnage fétiche (comme pour beaucoup de gens). Vaincre Bison et ses sbires n’était pas simple lorsqu’on augmentait la difficulté du jeu surtout que l’IA a tendance à marteler les coups spéciaux dans les hauts niveaux de difficulté afin de vous acculer avec des boules de feu. Frustrant mais c’est en échouant qu’on s’améliore, j’ai donc persisté afin de maîtriser un maximum de personnages. Mes préférés sont restés Ryu, Ken et Honda qui malgré sa corpulence était un personnage sympathique à diriger et avait des coups spéciaux bien fun comme le fait de foncer sur l’adversaire avec sa tête ou « son attaque des 1000 poings ».
Hadoken !
Street Fighter II’ proposait peu de combattants (douze seulement), surtout quand on le compare aux standards actuels (même si Street Fighter V fait à peine mieux avec ses 16 personnages) mais c’était plus que suffisant à l’époque pour passer des bons moments entre amis ! J’ai ainsi passé de superbes après-midi devant ma console entre potes à se passer la manette en disant « je prends la gagne ! ». Parce que si ces derniers n’avaient pas forcément le jeu ils arrivaient néanmoins souvent à gagner puisque le titre est tout de même très accessible une fois que l’on a compris ses mécaniques. Ses personnages pour la plupart différents permettaient au joueur de se trouver un poulain et de l’utiliser jusqu’à plus soif. Ryu et Ken étaient populaires mais Sagat et Bison également. Maîtriser totalement un personnage nous a pris énormément de temps à mes amis et moi. Et pouvoir modifier la difficulté mais également la vitesse globale du jeu dans les options était vraiment sympa parce que cela nous a permis d’évoluer à notre rythme. Gros reproche toutefois, Street Fighter II’ est un jeu où il faut 6 boutons pour combattre et la manette MegaDrive n’en comporte que trois ! Du coup je me souviens avoir investi dans une manette à 6 boutons (avec fonctions turbo incluses) transparente et non officielle afin de pouvoir profiter du titre au maximum. Ne disposant pas des finances que j’ai actuellement (j’étais collégien après tout) je n’ai jamais pu en acheter une deuxième il fallait donc se relayer pour avoir la « meilleure manette ».
Du fun bien animé
Une chose que j’ai particulièrement aimée à l’époque c’était la beauté de Street Fighter II’ et la qualité de ses animations. C’était un plaisir de voir les personnages en mouvement et les décors n’étaient pas en reste. Car si aujourd’hui les graphismes ont vieilli et le tout parait certainement désuet aux yeux de beaucoup, à l’époque j’étais sous le charme. J’adorais fouiner dans les décors pour repérer les détails puisque les personnages bougeaient. On avait une impression de vie en plus de nos combattants et c’était vraiment agréable. Les musiques également restaient en tête avec des thèmes pour chaque personnage et pour chaque niveau qui étaient tous travaillés. Un vrai bonheur pour les oreilles même si les sons et autres cris des combattants étaient légèrement crispants parfois (Chun-Li si tu m’entends). Mais dans l’ensemble le jeu était vraiment abouti et pour l’époque il était vraiment complet. Alors oui bien sûr, après des dizaines d’heures en solo j’ai délaissé le titre sauf pour le ressortir entre amis mais chaque minute passée à combattre m’a fait apprécier le genre un peu plus. Depuis j’ai joué à beaucoup d’autres opus de la saga et même si objectivement ce Street Fighter II’ n’est pas le meilleur, il reste à mes yeux celui par lequel tout a commencé. Et je mets au défi tous les joueurs de l’époque de me prouver le contraire (la version Super Nintendo étant sensiblement la même, elle ne comptera pas à mes yeux comme un autre jeu).
Conclusion de Street Fighter II’
Si aujourd’hui le titre fait sourire par son esthétique datée et son manque cruel de contenu (enfin pas tellement si on le compare à Street Fighter V), force est d’admettre qu’il a sa place au panthéon des jeux de combat tant il a su révolutionner un genre et proposer aux joueurs des heures de combats à deux sur une même console. Pour la curiosité je conseille à tous ceux qui ne l’ont jamais essayé (ou son homologue sur Super Nintendo) de tenter le coup juste comme ça, pour constater le chemin qui a été parcouru depuis sa sortie. Et peut être même que vous l’apprécierez et y passerez quelques heures, qui sait ? Dans tous les cas, à mes yeux, Street Fighter II’ est un jeu de légende qui m’a fait passer de nombreuses heures à faire des quarts de cercle jusqu’à en avoir des ampoules au pouce…