La difficulté de faire tourner correctement Cyberpunk 2077 sur les machines grand public a permis un petit sursaut du nombre d’utilisateurs de Stadia. Ça, et le Chromecast ainsi que la manette offerts gratuitement avec le jeu pour l’occasion. Cependant, le succès de cette offre ne dissimule que très partiellement le fait que Stadia n’emporte pas les foules.
On pouvait penser que ce manque de succès était calculé par Google, qui a peut-être une stratégie au long cours, et considère en interne n’être encore que dans une sorte de période bêta de son offre – ce qui expliquerait un modèle économique peu avenant, et un catalogue aussi peu fourni. On parle quand même de l’une des plus grosses entreprises du monde, qui pourrait s’offrir d’un claquement de doigts n’importe quelle exclusivité. Le fait qu’elle ne le fasse pas était peut-être un signe que le temps n’était pas venu.
Une idée de stratégie sur le long terme que venait appuyer la création annoncée en octobre 2019 de studios first party dédiés à la production de jeux exclusifs au service. Google avait alors mis les petits plats dans les grands, débauchant une superstar de l’industrie en la personne de Jade Raymond, ex-dirigeante d’Ubisoft à Toronto. Google déclarait alors qu’il faudrait se montrer patients, puisque les premiers titres exclusifs développés par ce studio ne pourraient voir le jour que d’ici plusieurs années.
Sauf que c’est Google le premier qui n’a pas su patienter, et la société annonce aujourd’hui la fin de l’aventure, la fermeture des studios Stadia Games & Entertainment, et le départ de Jade Raymond, et, d’après Kotaku, la mise au chômage des 150 employés du studio.
Alors premier pas vers la mise aux arrêts de Stadia ? Il est encore un peu tôt pour le dire, et surtout, un peu tôt pour stopper un service qui a demandé des années de développement, et des millions d’euros d’investissement. Si Stadia reste à ce jour accessible et continue de proposer des abonnements, Phil Harrison, à la tête de Stadia, déclare :
« Nous voyons une opportunité de travailler avec nos partenaires à la recherche d’une solution de gaming basée sur les infrastructures poussées de Stadia. Nous pensons que c’est le meilleur moyen de faire de Stadia une affaire profitable sur le long terme qui aidera à faire grandir l’industrie. »
Vers un modèle à la Microsoft, donc, dont le business modèle d’Azure et ses nombreux partenaires (y compris le meilleur ennemi Sony !) ont probablement donné des idées et des envies à Google. On pense aussi à Amazon, lui aussi malheureux en ce qui concerne le gaming maison, mais dont la plateforme AWS est largement utilisée dans l’industrie.
Mais alors l’offre du pack Premiere Edition qui accompagnait gratuitement l’achat de Cyberpunk 2077 sur Stadia n’était-elle pas plus une « liquidation totale avant fermeture » plus qu’une opération séduction ? C’est ce que nous verrons dans quelques mois. On reste dans tous les cas fasciné, après les révélations de Bloomberg sur la branche gaming d’Amazon, par la capacité de l’industrie à ne pas se laisser dompter par ces géants économiques.
Et si l’échec de Cyberpunk 2077 sur consoles lançait Stadia ?
Luynan
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