En ces temps de licenciements massifs dans l’industrie du jeu vidéo, de fermeture de studios et même de vacillement du titan Ubisoft, une autre tempête pourrait bien se dessiner à l’horizon : celle de l’IA, dont les vents violents sont aussi imprévisibles que les performances de sa technologie, mais qui pourrait bien séduire les grandes entreprises du milieu pour améliorer leur productivité.
C’est en tout ce qu’en pense le géant Sony, qui mise ouvertement sur les technologies de machine learning pour permettre un développement plus rapide de ses jeux. Dans un rapport d’entreprise publié pour l’année financière 2023, en page 62, le groupe nippon souligne son intérêt envers ces technologies :
« Les plates-formes technologiques clés qui permettent aux créateurs de s’engager dans ces initiatives pour maximiser la valeur de leur propriété intellectuelle de manière efficace et de haute qualité comprennent la détection et la capture de mouvements, le traitement 3D en temps réel, ainsi que les technologies d’IA et l’apprentissage automatique. Sony promeut la R&D et les applications liées à ces technologies comme l’une de ses forces, et vise à l’avenir à développer des solutions permettant de fournir de la propriété intellectuelle rapidement et à moindre coût. coût pour un plus large éventail de fans. »
L’utilisation de modèles d’IA dans les grandes entreprises n’a rien de nouveau, il s’agit bien souvent de classifier ou chercher des références parmi des milliers de documents, une tâche chronophage et ingrate. Cependant, l’utilisation de ces technologies dans le milieu du divertissement pose davantage de problèmes, d’autant lorsque Sony mentionne l’aspect « low cost » des services rendus par des outils.
De quoi s’agit-il ici ? De rédaction de communiqué de presse, de pages web ou de lecture de benchmarks à la place d’employés d’un service marketing ? De production artistique à la place d’artistes ? Pour l’instant non, même si l’on comprend bien que la boîte de Pandore est désormais déverrouillée. Sony donne cependant un exemple concret de cas d’application :
« Pour le jeu Spider-Man 2, l’apprentissage automatique a été utilisée avec un logiciel de reconnaissance vocale original spécialisé pour les jeux. Il a permis la synchronisation automatique du timing de sous-titres avec le dialogue de chaque personnage dans certaines langues, raccourcissant considérablement le processus de sous-titrage.«
La frontière est floue entre l’utilisation d’un outil pour aider des employés à réaliser plus rapidement une tâche et l’achat d’un outil pour remplacer un employé, mais il est clair que le sujet de la propagation et de la démocratisation des technologies d’IA sera source de polémiques dans le futur, surtout en ces temps difficiles pour les employés du secteur.
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