Il semblerait que la patience des joueurs de Rocket League ait atteint sa limite ce week-end. Après des années de conflits internes dans la communauté au sujet des bienfaits du rachat du jeu par Epic en 2020, divers problèmes sont ressortis ces derniers jours, de la mauvaise tenue des serveurs en partie classés aux cachets de joueurs professionnels, qui n’ont toujours pas été payés.
Pour rappel, le jeu développé par Psyonyx avait été racheté en 2020 par Epic et avait alors opéré une transition d’un modèle de jeu payant traditionnel vers un modèle free-to-play. Ce passage avait déjà été source de problèmes, avec notamment la fermeture du système d’échange, particulièrement populaire au sein de la communauté, au profit d’une boutique de cosmétiques payante.
Derrière le rideau, Epic n’a, apparemment, pas beaucoup plus assuré. D’après Vatira, joueur pour la Karmine Corp, ce n’est pas moins de 130 000€ de cash prize qu’Epic a échoué à payer, et ce depuis bientôt trois ans. L’esport est l’un des volets majeurs de Rocket League, pourtant, le studio échoue à réellement prendre en main la popularité du titre.
La faute à une communication bien trop fragile et un soutien qui n’est apporté au jeu que trop rarement. Les DDoS récurrents ces derniers jours sur les serveurs classés sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase : cela fait plusieurs jours que les joueurs professionnels sont obligés de faire remarquer la situation sur les réseaux sociaux, les autres canaux de communication ayant échoué à aboutir à une réelle solution.
Il aura fallu que les communautés soutenant les différentes équipes majeures européennes se mobilisent pour que Psyonyx et Epic réagissent à la situation, bien qu’il est difficile de savoir actuellement comment sera résolu le problème, ou même d’où vient ce problème. Ces problèmes de DDoS et de cash prize peuvent sembler bien mineurs, et ils ne tueront pas le jeu. Cependant, ils sont l’expression d’un enjeu plus profond : les joueurs ne sont pas écoutés et laissés dans l’ombre quant à la suite du jeu.
Il est possible de se demander, en regardant plus loin, si ces problèmes ne touchent pas plus largement les jeux compétitifs. Bien plus marquant ces derniers mois, League of Legends a aussi dû faire face à des problèmes de DDoS sur la ligue coréenne. En tant que spectateur étranger, il est facile d’imaginer le problème réglé depuis que la ligue a repris normalement. Cependant, c’est loin d’être le cas.
Bien que la LCK ait pu se terminer sur scène avec public, l’affaire des DDoS en Corée du Sud n’est pas terminée : beaucoup de joueurs au LoL Park sont affectés, et les joueurs de T1, les champions du monde en titre sont des cibles privilégiées des attaques. Pourtant, Riot Games peine à apporter une réponse qui soit satisfaisante.
Il aura fallu que Faker prenne la parole en conférence de presse, en expliquant sentir son équipe dans une situation d’injustice lors des entraînement pour que Riot fournisse à l’équipe une solution temporaire. Les joueurs de l’équipe ne peuvent toujours pas utiliser leurs vrais comptes d’entraînement (ils n’ont pas été touchés depuis presque trois semaines), mais ils peuvent désormais s’entraîner sur des super-comptes en vue du MSI le mois prochain. Serait-ce la solution pour permettre, au moins aux joueurs professionnels, de s’entraîner ?
Si l’esport semble rencontrer des moments difficiles, il semble que les premiers à en faire les frais, ce sont les joueurs, peu importe la popularité du jeu. Dans le cas d’Epic, il semblerait que le studio ait pris les bonnes décisions, et que les joueurs soient impliqués dans la recherche de solution. Une histoire qui semble se finir sur une note positive, même si Epic n’est pas sorti d’affaire au vu de sa gestion du titre ces dernières années…
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