Après avoir abordé l’univers bariolé de Guilty Gear par le prisme de son auteur, et du studio Arc System Works, nous vous proposons de nous enfoncer encore plus avant dans l’univers de cette saga, en vous présentant ses principaux personnages et en abordant d’importantes notions de gameplay. Attention, spoil à tous les étages !
Duel 1 – Les Good Guyz
L’histoire centrale de Guilty Gear tourne autour d’un trio de personnages : Sol « Bad Guy », Ky Kiske et Dizzy. Petites biographies dans les lignes qui suivent.
Le héros principal de Guilty Gear (du moins l’un des deux héros) est Sol Badguy, chasseur de prime « hard-boiled » aux cheveux bruns et à la tenue rouge et noire (comme la chanson…), maniant l’épée et utilisant des machines crachant des flammes, dont le passé mystérieux est lentement révélé au fil des jeux.
D’après ce que nous savons, le vrai prénom de Sol est Frederick, et il a participé, avec deux autres personnes, à la création des Gears. Il est devenu le premier prototype de Gear. Lors de leur rébellion, il rejoint les Holy Knights pendant quelque temps, mais finit par partir en emportant une épée sacrée appelée Fireseal. À présent justicier solitaire, Sol est recherché par les autorités.
Sol ne combat pas seulement par esprit de revanche, mais aussi parce qu’il se sent coupable de la grande guerre déclenchée par les Gears. Il entretient une relation très ambivalente avec son ennemi/allié Ky Kiske.
Ky était le membre le plus éminent des Holy Knights, dont il est devenu le chef alors qu’il n’avait que 16 ans. Après la dissolution de l’Ordre, il est devenu membre de la Force de police internationale, où il est devenu une sorte de super flic mystique qui fait respecter la loi et enquête sur les phénomènes étranges qui se produisent partout à travers le monde.
Ce personnage est l’archétype de ce qu’on appelle un loyal bon. Il est souvent compréhensif à l’égard des personnages qui enfreignent la loi (il travaille même avec eux à quelques occasions), mais il est aussi impitoyable envers les monstres purs et durs. Ceux-ci subissent alors sa colère et la foudre de son épée sacrée : le Fuuraiken. Ky est un représentant de la loi si prestigieux que les principaux méchants ont fabriqué une copie robotisée de ce dernier (nous y reviendrons plus tard).
Pour finir ce triumvirat, abordons l’histoire de Dizzy, une jeune femme mi-humaine mi-Gear, à l’apparence humaine, mais aussi dotée d’une paire d’ailes conscientes (Necro, sombre, violent et brutal, et Undine, positive et qui utilise la glace), d’une queue et d’un processus de vieillissement beaucoup plus rapide (techniquement, elle a trois ans au début du récit). Ceci est probablement dû au fait qu’elle est la fille de Justice, elle-même humaine transformée en Gear.
En tant que Gear, Dizzy a été forcée de vivre isolée du monde, dans un lieu secret. Elle fut protégée par Testament, qui, après la destruction de Justice avait trouvé une nouvelle raison de se battre en la personne de Dizzy. Le bonheur fut de courte durée : on découvrit son existence et sa tête fut mise à prix, ce qui conduisit aux événements de Guilty Gear X. Sol parvint à la retrouver, mais épargna sa vie, touché par son innocence. Plus tard, Testament permit à Johnny (un autre personnage jouable) et ses Jellyfish Pirates de s’occuper d’elle, groupe au sein duquel elle apprend à découvrir le véritable monde.
Tout va donc bien dans le meilleur des mondes ? Non, bien évidemment.
Duel 2 – Les Vilains
Justice est l’ultime ennemi dans Guilty Gear premier du nom. Tout comme Sol, elle était l’un des créateurs des Gears avant d’être elle-même transformée contre son gré pour devenir le premier Gear humain. Elle finit par mener une révolte et déclarer la guerre aux êtres humains. Justice avait un contrôle mental total sur les autres Gears, à l’exception de l’engin prototype, Sol, qui finit par se retourner contre elle, et la tuer à la fin du premier jeu. Même une fois son maître exécuté, Testament (clin d’œil au groupe de trash metal US) lui resta fidèle et devint l’un des personnages iconiques de la saga.
Après le premier jeu, les principaux antagonistes seront le Bureau d’Administration d’Après-Guerre (PWAB : Post War Administration Bureau), une organisation secrète créée pour se remettre de la guerre des Gears, ayant à sa tête un homme appelé « That Man ». Leurs intentions et leurs plans exacts sont inconnus, mais globalement, leur plan se résume à : semer la terreur et régner sur le monde. Et pour ce faire, rien de tel que de créer des doubles robotiques de Ky et de Justice (ce qui est bien pratique pour retrouver Justice comme personnage jouable) et… des Gears.
Une organisation maléfique qui ne sera pas la seule à vouloir sa part du gâteau, puisque la Guilde des Assassins, et toute une galerie de personnages aussi variés que dans un shonen sous produits illicites fera partie de l’histoire. De Baiken la samurai manchot, à Jam la serveuse experte en kung-fu, en passant par Faust le médecin fou de billard coiffé d’un sac en papier, vous ne serez pas déçu du voyage !
Nous n’irons pas plus loin dans le contexte global du jeu, qui est incroyablement dense, chaque personnage ayant une back story digne d’Eiichiro Oda. Et puis, si on joue à du versus fighting, c’est pour la baston, non ? Cap sur le gameplay !
Fatal Duel – Ready for Battle
Guilty Gear a un gameplay de base à quatre boutons similaire à celui de The King of Fighters, mais apporte des sensations et une fluidité très différentes. Au lieu d’avoir deux boutons de poings et de pieds, G.G. propose un bouton de poing, un de pied, un « Slash », et un « Heavy Slash », auxquels s’ajoute un bouton de « Dust ».
Les coups de poing et de pied sont utilisés de la même manière que dans KOF et Street Fighter : ils sont rapides et servent à ouvrir les combos ou à frapper votre adversaire lorsqu’il est proche. Comme dans ces titres, les quarts de cercle et demi-cercles au joystick/croix directionnelle sont utilisés pour les attaques spéciales et super spéciales/furies.
Les attaques Slash font appel à l’arme de chaque personnage (à l’exception de quelques combattants sans armes, comme Slayer – comme le groupe de thrash (encore) – ou Jam). Le Slash normal a une meilleure portée et fait plus de dégâts que les kicks et punches, idéal pour une approche mi-distance. Les Heavy Slashs sont à peu près les mêmes : ils sont lents à sortir, mais ont une grande portée et font de gros dégâts.
L’attaque Dust est une autre affaire. Elle est la plus longue à charger et nécessite un excellent timing. Mais lorsqu’elle fait mouche, elle projette votre adversaire dans les airs. Si vous maintenez le stick de contrôle enfoncé pendant qu’il s’élève, vous pouvez le suivre en l’air (un « follow-up ») et lui infliger un combo aérien du plus bel effet.
Les attaques Dust témoignent de ce qui distingue Guilty Gear des autres jeux de combat : les combats sont beaucoup plus libres. Les attaques puissantes envoient les joueurs voler autour de la scène encore plus que dans The King of Fighters, les combos sont effectués avec des attaques rapides qui sont faciles à utiliser en répétition, et presque tous les personnages peuvent faire des doubles sauts, des « high jumps » et des dashs aériens. On a parfois presque l’impression d’être dans un jeu de combat comme Super Smash Bros. (oui, cette comparaison est osée).
Autre particularité de la saga : tout miser sur l’offensive. Dans certains épisodes, vous perdez votre Tension (votre jauge de spécial) si vous vous appuyez sur des tactiques trop défensives, comme rester en garde en permanence. Le jeu vous incite à aller vers l’adversaire et à vous battre quoi qu’il en coûte.
Cette même jauge de Tension, outre permettre de faire des attaques spéciales, vous permet de sortir les attaques signatures de la licence : les Instant Kills. Il s’agit d’une attaque unique, propre à chaque combattant. Comme leur nom l’indique, ces attaques peuvent mettre un terme au round. Mais elles sont diablement difficiles à placer. Toutefois, si elles passent….
Pour finir, abordons le cas de la jauge de Burst, qui augmente seule au fil du temps. Une fois pleine, vous pouvez déclencher une attaque Burst en combinant une pression sur n’importe quel bouton + Dust. Cette technique Burst brisera le combo d’un adversaire, et l’enverra valser loin de vous. Si cette attaque atteint son but, votre jauge de Tension sera alors remplie à son maximum. Une technique parfaite si vous êtes acculé, et pour renverser le cours d’une bataille grâce à une violente contre-attaque.
Avec Guilty Gear Strive à l’horizon, nous espérons que ce petit tour d’horizon de ce que peut proposer GG a permis de vous familiariser avec la franchise. Guilty Gear est une saga de jeu de combat unique, nerveuse, bercée par le heavy metal, généreuse, et qui mise tout sur l’offensive. L’issue des combats n’est jamais jouée d’avance, jusqu’à la dernière seconde, tout est possible, ce qui maintient une tension (tiens donc…) que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
Impossible de ne pas attendre avec impatience le prochain opus, qui promet d’être à la fois accessible aux novices, et suffisamment technique pour séduire les connaisseurs. En attendant sa sortie imminente, si vous souhaitez découvrir en détail tout le lore de la série, et son résumé détaillé, nous vous recommandons chaudement le travail exceptionnel accompli par le vidéaste Achorawl, qui a réussi le tour de force de condenser le scénario complet en trente minutes.