Alors que la nouvelle extension de Destiny 2, The Final Shape, est sortie en juin dernier, Bungie est au cœur d’une tempête qui s’annonce meurtrière pour l’avenir de l’entreprise, historiquement associée à Microsoft et à la franchise Halo, puis rachetée par Sony en 2022. Le studio annonce le licenciement de 17% de sa masse salariale, sous couvert que l’industrie va mal, tandis que le PDG Pete Parsons semble visiblement croquer la vie à pleines dents et aurait une grande passion pour les voitures de collection, entraînant une colère noire des salariés.
Tout commence avec un communiqué de Bungie, signé Pete Parsons, annonçant la suppression de 220 postes (rappelons qu’une centaine d’employés sont déjà partis en octobre 2023) :
« Aujourd’hui est un jour difficile et douloureux, en particulier pour nos collègues qui nous quittent et qui ont tous apporté une contribution importante et précieuse à Bungie. Notre objectif est de les soutenir avec la plus grande attention et le plus grand respect. Nous proposerons à toutes les personnes concernées par cette réduction d’emploi un programme de départ généreux, comprenant des indemnités, une prime et une couverture santé.
Je suis conscient qu’il s’agit d’une nouvelle difficile, surtout après le succès de The Final Shape. Mais comme nous avons fait face aux réalités économiques plus larges au cours de l’année dernière, et après avoir épuisé toutes les autres options pour limiter la casse, cette décision est devenue nécessaire pour recentrer notre studio et notre entreprise sur des objectifs plus réalistes et des finances viables. » – (traduit par la rédaction)
Bref, le grand patron de Bungie rejette la faute sur la situation économique du studio et de l’industrie, ainsi que sur l’augmentation des coûts de développement, un discours de façade somme toute classique, mais la suite de l’histoire va vous foudroyer de stupeur (ou pas…).
Nous retiendrons aussi dans cette lettre, l’annonce de l’intégration de 155 salariés du studio chez Sony, ainsi que la création d’un nouveau studio interne à PlayStation Studios, pour un nouveau projet de jeu d’action dans un nouvel univers de science-fantasy, en incubation depuis quelque temps chez Bungie.
C’est alors que la colère monte chez les salariés de l’entreprise, entraînant plusieurs réactions véhémentes à l’égard de Pete Parsons. Voici, par exemple, les réactions de Liana Ruppert et de Sam Bartley, toutes deux ex-CM du studio (traduites par nos soins) :
« Vous êtes un menteur, un voleur, et tant d’autres choses dont nous ne pouvons pas discuter publiquement. DÉMISSIONNEZ et SANS parachute doré de la part de Sony. Ce n’est pas la faute de Sony, c’est celle de l’échec de la direction. Clair et simple. »
« Lâche. Tu l’as fait. Tu l’as choisi. Je suis déjà répertorié comme « ne pas travailler avec » et je m’en fiche. Tu m’as menti en face. Directement. Tu m’as également invité à venir voir tes nouvelles voitures DEUX JOURS avant de me licencier. Deux. Putain de. Jours. Pars. Maintenant. »
Vous vous souvenez de la passion de Pete Parsons pour les voitures de collection évoquée plus tôt ? Oui, notre ami a un hobby fort coûteux, et l’on remarque que sur un site de vente aux enchères, il a dépensé aux alentours de 2,5 millions de dollars dans plus d’une vingtaine de bolides depuis 2023. Alors Pete, on a pris un beau billet avec le rachat du studio par Sony ?
Encore et toujours la même rengaine, la direction ramasse les lauriers d’un travail qu’elle n’a pas fourni, alors que les travailleurs, artistes et développeurs, souffrent de conditions de travail toujours plus précaires et abusives.
Même si Bungie travaille sur de nouveaux projets et sur Marathon, un extraction shooter prévu pour 2025, on parle ici, en seulement une année, de la perte de près de 40 % de la masse salariale du studio, en incluant les départs chez Sony. Un changement qui ne peut qu’impacter profondément l’entreprise, ainsi que la confiance des joueurs envers elle, désormais démembrée à grands coups d’enchères.
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