Contrairement à ce que l’appellation laisse à penser, les lois sur le droit d’auteur ont rarement protégé les auteurs ou leurs œuvres, mais plutôt les intérêts des éditeurs ou de ceux qu’on appelle aujourd’hui les « ayant-droit ». À tel point qu’au nom des droits d’auteurs, les auteurs eux-mêmes se trouvent parfois privés de leurs propres œuvres. Ainsi, pour prendre un exemple qui fait l’actualité, ce n’est qu’après vingt ans de conflit avec sa maison de disque que MC Solaar a enfin pu voir réédités ses premiers albums, introuvables depuis deux décennies.
Dans le monde du jeu vidéo, les soucis autour des droits d’auteur ont plus souvent nui aux jeux qu’ils ne les ont protégés. On pense par exemple au jeu Scott Pilgrim, disparu des plateformes pendant une bonne dizaine d’années, ou à Duck Tales Remastered, un temps rendu inaccessible, revenu dans certaines boutiques en ligne, mais toujours absent du PlayStation Store. Et que dire de la légendaire démo P.T.…
Pour Resident Evil Village, l’affaire nous rappelle les débats au début des années 2000, quand les maisons de disques avaient tenté d’imposer des systèmes de DRM rendant parfois impossible la lecture de fichiers qu’on avait pourtant payés.
Pour tenter de lutter contre le piratage, Capcom a intégré à la version PC du jeu un système de DRM de la société autrichienne Denuvo. Bien entendu, aucun système de protection n’est inviolable, et un groupe de pirates baptisé Empress a rapidement fait sauter les verrous. Avec une conséquence inattendue : le jeu tournait bien mieux une fois « piraté ». Le système de DRM amenait avec lui son lot de freezes et autre chutes de framerate, autant de défauts qui disparaissaient quand on lançait la version crackée.
Capcom a publié un patch, permettant aujourd’hui à la version commerciale du jeu de tourner aussi bien que la version crackée, mais on reste assez circonspect par la possibilité même d’écrire une telle phrase. Sans compter le fait qu’il aura fallu plus de deux mois et un affichage en règle pour que la société réagisse.
Alors, l’industrie va probablement continuer à vitupérer sur les pirates, à balancer des contre-vérités telles que « le piratage, c’est du vol » (aaahh, la bêtise de ce magnifique hymne antipiratage de l’éphémère groupe Les Rois de la Suède…), mais en attendant, ce sont bien ces mêmes pirates qui réparent des jeux qui sortent et sont vendus cassés, ou œuvrent seuls, ou presque, à la conservation du patrimoine vidéoludique…
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