On est habitué, Nintendo est toujours à la traîne question technologie. Si on ne peut que lui accorder un vrai savoir-faire ludique, avec des consoles qui savent s’adresser à tous, il faut aussi reconnaître que la véritable dernière innovation technologique de la firme date du stick analogique, premier du genre, de la manette Nintendo 64, en… 1996 !
Si la Wii a imposé le motion gaming, et la Switch son modèle hybride de console à la fois portable et de salon, ces fonctionnalités exploitaient des technologies qui n’avaient rien de bien neuf. Et que dire du matériel embarqué par les dernières machines de Nintendo, toujours en retard d’un train, voire deux, face à la concurrence. Il n’y a qu’à comparer les qualités graphiques des jeux 3DS et de ceux qui tournent sur PS Vita, des jeux Switch et de ceux qui tournent sur une PlayStation 4, voire, plus cruellement encore, une PS5 ou une Xbox Series X.
Attention, ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas écrit ! Et évidemment, la technologie n’est qu’un ingrédient parmi d’autres, et une technologie de pointe est loin de garantir qu’un jeu sera bon, comme un matériel obsolète peut faire tourner des jeux géniaux. La preuve, l’un des plus grands jeux de la génération actuelle tourne bien sur la petite Switch (on parle évidemment de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom), dont le petit processeur mobile NVIDIA Tegra X1 de 2015 tient tête avec une certaine insolence à l’AMD Zen à 8 cœurs, cadencé à 3,8Ghz, de la Xbox Series X, ou à celui de la PS5 (un autre processeur AMD sensiblement identique).
L’avantage qu’y trouve Nintendo, c’est qu’une technologie dépassée est évidemment moins chère, mais aussi maîtrisée. On sait que les jeux les plus impressionnants sortent généralement dans les dernières années des consoles, après que les studios ont eu le temps d’apprendre à les exploiter à fond. Et à la vue du succès de la Switch, qui viendra dire à Nintendo que cette stratégie n’est pas la bonne ?
Et parce qu’on ne change pas une recette qui marche, la console qui viendra succéder à la Switch devrait reprendre cette façon de voir les choses, et donc rester techniquement un peu la traîne. Le procès qui oppose Microsoft à la FTC américaine dans le cadre du rachat d’Activision est l’occasion de rendre publiques différents documents. Dernièrement, c’est un e-mail de Bobby Kotick, Président d’Activision, envoyé à la Présidence de Nintendo qui a été publié. Il nous apprend que le patron d’ActiBliz croit savoir que la prochaine machine de Nintendo devrait avoir la puissance d’une PS4. Ainsi, évoquant la promesse de porter les prochains jeux Call of Duty sur les consoles de Nintendo, il s’exprime de la sorte :
« Étant donné un alignement sur les plateformes de huitième génération, et nos propositions précédentes sur PS4 et Xbox One, il est raisonnable de penser que nous pourrons faire quelque chose de convaincant pour la prochaine génération de Switch. » – Bobby Kotick, dans un e-mail à Shunturo Furukawa, Président de Nintendo (traduit par la rédaction)
Le fait que cet e-mail s’adresse directement à Nintendo nous laisse supposer que Kotick tient de sources sérieuses cet « alignement sur les plateformes de huitième génération » (soit PS4 et Xbox One) de la prochaine machine de Nintendo. On peut au moins espérer que ce sont les déclinaisons « Pro » de ces machines old gen qui sont en ligne de mire, que Nintendo puisse nous vendre fièrement « le premier jeu Mario en 4k », comme Super Mario Bros. U s’affichait crânement comme « le premier Mario en HD » !
De façon moins sarcastique, on n’attend de toute façon pas Nintendo dans la course aux teraflops. On espère juste une proposition abordable, suffisamment ludique, et un catalogue au moins aussi riche que celui de la Switch. Et la rétrocompatibilité, cela va sans dire !
Marvel’s Midnight Suns – La version Switch annulée, le début d’une longue série ?
Tortuga76ers
La Nintendo Switch condamnée au rétro ?
n1co_m
Après Zelda: Tears of the Kingdom, il reste quoi à jouer pour 2023 ?
Team NG+