Annoncé il y a tout pile un an, The Invincible (avec un « the », donc, pour ne pas confondre avec le comic book de Robert Kirkman) avait su éveiller notre curiosité. Alors que sa sortie approche à grands pas (même si, bien qu’à l’origine prévue pour 2022, la parution annoncée est maintenant pour 2023), nous avons pu essayer une courte démo du jeu. On vous présente nos premières impressions.
Perdus dans l’espace
Direct dans le bain, on commence le jeu en tenue d’astronaute dans un canyon aux reflets rouges-orangés qui feront penser à une exploration martienne. Qu’est-ce qu’on fait là ? On n’en a encore aucune idée, et ça tombe bien, car à lire les premiers descriptifs du jeu, le personnage qu’on incarne, l’astro-biologiste Yasna, ne le sait pas non plus. On comprendra rapidement qu’on est à la recherche d’une mission précédente avec qui le contact a été rompu, et on ne dévoilera pas de très gros secrets en révélant ici que les premières découvertes ne seront pas de bonnes nouvelles…
The Invincible est une adaptation fidèle du roman éponyme de Stanislas Lem (auteur de « Solaris », plusieurs fois adapté au cinéma), écrit en 1964 et publié en France en 1972. Les joueurs ayant lu le roman seront en terrain connu et s’amuseront de voir cette histoire qu’ils connaissent prendre vie – car c’est ce qu’il se passe, l’adaptation étant vraiment restée très proche du texte original, du moins dans la partie qui nous a été donnée à voir !
Mais ceux-là seront peu nombreux. Le roman n’a en effet plus été réédité en français depuis son édition chez Pocket en 1981 ! Nous ne lui connaissons pas non plus d’édition numérique, alors à moins d’écumer les bouquinistes (ce que nous avons fait avec succès)…
Ci-dessus, un document retrouvé à bord d’un véhicule qui semble raconter des événements du roman : « Mais avant que Jarg, qui ne se rendait encore compte de rien, s’arrêtât, un coup le frappa atrocement à l’épaule gauche, si bien que Rohan vit son visage, tandis que le bras volait en l’air et que le sang jaillissait de l’horrible blessure. » – L’Invincible, Stanislas Lew, traduit par Guy Posner, 1972
Walking on the moon
Pour la majorité des joueurs, le scénario sera donc une découverte. Et tant mieux, car le jeu se révèle essentiellement narratif. On explore cette planète étrange, guidés par la voix d’un collègue dont on finit par ne plus être certain qu’il nous ne nous veuille que du bien. On découvre alors à la fois les mystères de cette terre étrange, et le destin qui fut réservé à l’équipage que nous étions venu secourir.
Côté gameplay, on n’est pas très loin du walking simulator – ce qui, pour explorer une planète lointaine, est peut-être le genre le plus approprié. On joue en vue à la première personne, et des points d’intérêt se manifestent lorsque l’on s’en approche, faisant alors évoluer le scénario.
Si le segment que nous avons parcouru durant une toute petite heure n’était pas exempt de dangers, nous n’avons pourtant pas rencontré de difficulté au sens « jeu vidéo » du terme, et il faut s’attendre pour la sortie du jeu complet à une aventure narrative.
La direction artistique réussie permet de voir d’un nouvel œil ce récit qui fut futuriste en son temps, mais qui apparaît comme une science-fiction rétro aujourd’hui : certes, dans la timeline de The invincible, on explore l’univers, mais les progrès technologiques se sont faits sans le numérique. Les cabines des quelques véhicules qu’on a pu visiter sont ainsi pleines de compteurs analogiques « à l’ancienne », et dépourvues d’écrans. Même l’intelligence artificielle qui est le « grand méchant » de l’histoire revêt une forme que l’on a rarement revue depuis…
The Invincible ne sera pas le nouveau The Witcher III ou Cyberpunk 2077. Il n’en a de toute façon pas l’ambition. Néanmoins, Starward Industries rend un jeu graphiquement très convaincant, un jeu AA aux allures de AAA. Il faudra juger sur la totalité du titre, mais il pourrait devenir un nouveau mètre-étalon d’adaptation vidéoludique d’une œuvre littéraire, et même, rendre accessible d’une nouvelle façon un texte devenu difficile à trouver. Un nouveau rôle culturel à mettre au crédit du jeu vidéo ?
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