La bêta de Predator: Hunting Grounds, c’est un peu le bonbon offert pour tous les possesseurs du PS Plus en cette période de confinement. Ainsi, le temps d’un weekend, nous avons tous pu nous lancer dans un jeu exclusivement online, avec une proposition intéressante : celle d’un gameplay asymétrique, avec d’un côté un commando de 4 joueurs devant accomplir des missions contre des narcotrafiquants, et de l’autre, le chasseur intergalactique ultime, Predator. Vous aurez l’occasion de constater à travers ce premier avis que l’enfer du jeu vidéo est pavé de propositions intéressantes.
Pred’à tout
Faisons un tour de ce que le jeu propose. Comme cité plus haut, il s’agit d’un jeu en ligne, avec pour les humains une caméra FPS somme toute classique, et un point de vue à la troisième personne pour le Predator. Des aptitudes différentes sont bien sûr à dénoter de part et d’autre. En effet, le commando aura une variété d’armes sympathiques, allant du fusil mitrailleur, jusqu’au fusil à pompe, en passant par le lance-grenades. Les coéquipiers d’une mission auront aussi la possibilité de se réanimer entre eux en cas de pépins, ou de se soigner si besoin est (préjudiciable, on en parle plus bas).
Le Predator a, quant à lui, son fameux blaster d’épaule, ses griffes iconiques, une vision thermique, ainsi qu’un dispositif de camouflage le rendant presque invisible. Une panoplie d’armes qui viendra s’étoffer avec le temps, et qui recèle sans doute le plus gros point fort du titre : sa fidélité au film d’origine.
Proies à tort
Lors de vos premières parties en tant qu’humain, vous ressentez un agréable vent de panique à l’idée de voir surgir le fameux Predator, que l’on place instinctivement en haut de la chaîne alimentaire. Toutefois, dans Predator: Hunting Grounds, la proie n’est pas celle que l’on croit. En effet, si l’on reste à 4 regroupés le temps de la mission, il est pratiquement impossible que le Predator arrive à occire le groupe, tant sa vulnérabilité aux bastos de M16 est flagrante.
Ainsi, une fois notre première partie dans laquelle l’on se fait égorger tel un mouton, parce que l’on s’est un peu trop éloigné du groupe, terminée, on ne meurt plus si facilement quand on est commando. Et ce ne sont pas les quelques I.A de narcos complètement à la ramasse qui vous poseront problème. On se retrouve donc au bout de quelques parties à faire simplement des raids dans la jungle tropicale, sans vraiment ressentir ni frisson, ni danger.
Les développeurs ont incrusté une mécanique de jeu pour le Predator appelée Predkour. Un terme de Série B pour un gimmick qui l’est tout autant. Grosso modo, le Predkour est le nom donné aux déplacements d’arbres en arbres que vous pourrez effectuer dans la jungle. Si l’idée est vraiment chouette au premier abord, on déchante vite face aux animations lentes et complètement ubuesque du Predator une fois sur les branches. Ça tourne dans n’importe quel sens, les pas sont lents, lourds, et les sauts sont vraiment mauvais. Et n’importe quel commando un peu entraîné réussira à vous faire battre en retraite s’il vous repère tant les mouvements sont lents une fois en l’air.
Un équilibrage qui ne tient à pas grand-chose, et qui est sans doute la conséquence de quelques choix peut-être mal avisés, comme les missions du commando, aux objectifs restreints géographiquement, ce qui complexifie la tâche du Predator puisque les cibles restent tout le temps regroupées.
On peut parler du marquage aussi. Car un coéquipier ayant débusqué l’extraterrestre peut apposer une marque le rendant visible par tous et toutes pendant quelques secondes. Certains pourront aussi crier à l’impuissance pour les armes du Predator, mais nous n’irons pas dans ce sens. Car plus qu’un buff du Predator, nous penserions à nerfer peut-être les points de vie des humains, voire à empêcher la réanimation, afin de redonner un second souffle à cette tension bienvenue et agréable des premiers instants.
On sait qui est la vraie proie de ce Predator: Hunting Grounds
Parlons maintenant de l’enrobage. Les musiques sont toujours dans le respect le plus total de l’œuvre d’origine de 1987 et c’est un régal. Dommage que les graphismes semblent eux aussi venir de la même époque (oui, on exagère !). L’aliasing et l’allure 30 fps ne sont pas vraiment problématiques pour le gameplay, mais c’est clairement un inconvénient sur un jeu de cette génération, surtout sur PS4 et pour le prix prévu de 39€99. Car si le problème de ce jeu n’est pas le prix, c’est en revanche la désagréable impression d’avoir affaire à un jeu-service freemium tout en payant le prix d’un gros indé.
Parce que s’il y a bien un endroit où il n’y a pas d’aliasing, c’est la boutique. Ah, ça, on peut customiser, et c’est agréable d’ailleurs, mais cela laisse en bouche la désagréable impression que la véritable proie, c’est nous, puisque les micro-transactions risquent d’être de mise au vu des « coffres » de skins à ouvrir. Alors évidemment, il reste un mois avant la sortie définitive du jeu, mais croyez-nous, on n’espère pas un miracle sur l’esthétique.
De plus, parlons rapidement des modes de jeu, et des maps… Le contenu est famélique, il n’y a rien sorti du seul mode classique ! Vraiment, encore une fois, tout ici donne l’impression d’un jeu freemium payé au prix fort.
Cette preview de Predator: Hunting Grounds nous aura réellement déçus. La promesse du gameplay asymétrique était magnifique, et aurait vraiment pu fonctionner, mais le jeu passe à côté, la faute à des soucis d’équilibrage.
La jouabilité quant à elle n’est pas désagréable, mais à ce stade, le jeu lasse très rapidement, et n’a vraiment rien pour le sauver. Et ce ne sont clairement pas les graphismes datés qui viendront nous contredire. Ainsi, nous assistons à une énième promesse non tenue, qui n’a pour seul atout sa découverte et le respect de son œuvre d’origine.
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