Alors que le conflit entre l’Ukraine et la Russie dure depuis plus de deux ans et que l’issue semble encore lointaine et incertaine, les deux nations suivent des trajectoires bien différentes en matière d’alliances et de partenariats. Là où l’Ukraine a su trouver de nombreux alliés de circonstances, le pays gouverné par Vladimir Poutine s’est, quant à lui, rapidement retrouvé esseulé, à l’exception de quelques régimes qui ont fait le choix de ne pas condamner les actions du dirigeant russe.
Dans de nombreux domaines allant du textile aux nouvelles technologies, un grand nombre d’entreprises occidentales ont décidé de stopper leur collaboration avec la Russie, respectant les sanctions prises par l’ONU. Parmi elles, de grands noms du jeu vidéo, mais aussi les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont notamment fermé l’accès à leur cloud aux entreprises russes depuis le 20 mars dernier.
En guise de réponse, Vladimir Poutine a chargé cette semaine son gouvernement de planifier la création de consoles de jeu, de services de cloud gaming et de systèmes d’exploitation 100% russes. L’ambition du dirigeant est double : s’émanciper un peu plus des pays occidentaux et créer des produits capables de concurrencer voire de remplacer les grandes entreprises occidentales qui ont déserté le pays. Selon les premières informations ressorties de la réunion menée par le président russe, le Premier ministre aurait jusqu’au mois de juin pour proposer un plan sur le moyen-terme, et c’est l’entreprise Vk qui pourrait être chargée d’une grande partie du projet.
Problème, et non des moindres, de nombreux spécialistes estiment que la Russie n’a actuellement pas les moyens de créer des produits de qualité en peu de temps, notamment des puces indispensables pour répondre aux attentes du président. En d’autres termes, il semble encore loin le temps où le pays pourra concurrencer Microsoft et Sony. À moins que certains puissants alliés comme la Chine ne prennent part au développement des nouvelles technologies russes.
Mais après la récente mise en place d’un internet souverain russe, c’est-à-dire coupé du reste du monde, on peut se poser la question des motivations cachées de Vladimir Poutine sur cette ambition de se lancer dans la création de jeux vidéo. Si une console russe devait voir le jour dans les prochaines années, qui sait quels types de contenus seront proposés ?
Au sein d’un régime basé sur la propagande et la surveillance des concitoyens, il n’est malheureusement pas farfelu de penser que les futurs jeux vidéo commandés par le gouvernement et créés par les russes pour les russes ne soient qu’un moyen supplémentaire de contrôler les populations. Et il en va de même pour les systèmes d’exploitation qui sont dans les tuyaux. Mais peut-être sommes-nous mauvaise langue et que quelques pépites vidéoludiques russes verront le jour dans les prochaines années…
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