Le début de l’année 2017 chez Pix’n Love a notamment été marqué par l’arrivée au catalogue de l’ouvrage L’Histoire de Metroid. Dans la continuité des ouvrages retraçant l’histoire d’un saga mythique, celui-ci, écrit par Christophe Mallet, ne manquera pas de vous apporter toutes les informations qui pourraient encore manquer à votre culture. Faisant partie des licences à succès de Nintendo, Metroid n’était pourtant pas vouée à perdurer. En 1986, quand le premier épisode viendra étoffer le catalogue de la NES, il n’est pas du tout question de venir concurrencer les héros désormais très célèbres que sont Mario ou Link, mais juste d’apporter un peu de sang neuf. Pour autant, l’histoire en a décidé autrement, et c’est au travers de surprenantes révélations et de drôles anecdotes que le parcours de Metroid nous est ici conté.
Metroid, ou l’aventure d’un androïde dans un métro intergalactique
En avance sur son temps dès le départ
Cela fait désormais 30 longues années que la série Metroid s’évertue à faire le plaisir des joueurs, 30 années au fil desquelles Samus Aran s’est matérialisée dans pas moins de 17 jeux. Parmi eux, nous pouvons clairement dire qu’il y a eu à boire et à manger. Comprenez par là qu’à l’image de ses débuts novateurs, la série a souvent essayé de dépasser le genre qui était le sien à la base. Car oui, Metroid était une innovation majeur dans son genre, et ce n’est pas pour rien que l’on parle encore aujourd’hui de Metroid-like ou de Metroidvania.
Cette série a donné naissance à un gameplay incroyable qui permettait non plus de parcourir un niveau de la gauche vers la droite à l’instar de Mario, mais de retourner sur ses pas, d’aller vers le haut ou encore le bas. Ce n’est plus rien à l’heure actuelle, mais à l’époque, c’est une petite révolution. Une première esquisse du monde ouvert en somme. Cela, au vu des restrictions techniques de la machine, n’aurait pas dû être possible, et pourtant, le directeur du projet, Satoru Okada, n’a rien lâché pour obtenir ce qu’il voulait :
L’idée de départ, c’était de faire évoluer un personnage dans d’immenses niveaux labyrinthiques. Mais pour des raisons techniques, il fallait choisir entre l’utilisation d’un scrolling uniquement horizontal ou vertical. Or, j’ai demandé aux équipes de trouver des solutions de programmation pour que le jeu intègre naturellement les deux types de défilement. Sinon, on aurait eu uniquement des plans fixes sur les couloirs verticaux et ça aurait beaucoup changé la profondeur du game system. D’ailleurs, Metroid est dans doute le premier jeu Famicom qui gère les scrollings horizontaux et verticaux en temps réel.
Une naissance dans la douleur
Pour les plus jeunes d’entre vous qui n’avez peut-être pas eu vent de toutes les grandes étapes du jeu vidéo, sachez que dans ce livre, l’auteur ne se limite pas à l’histoire de Metroid, mais l’intègre dans ce qu’on peut appeler la grande Histoire du jeu vidéo. C’est très important car cela nous permet de constater une chose importante. En effet, 1986, date de sortie du premier opus, se produit seulement 2 ans après la grande crise du jeu vidéo qui aurait bien pu mettre fin à ce que beaucoup considèrent à ce moment-là comme un passe-temps pour enfants.
Dans un second temps, ce que l’on découvre, c’est que Nintendo ou pas, dans les années 80, le développement d’un jeu vidéo reste quelque chose de complètement rudimentaire. Au départ, la création du premier Metroid a été confié à Hijori Kiyotake et Hirofumi Matsuoka, deux designers sans la moindre expérience, et sur qui pèseront beaucoup de responsabilités. Ils ont alors pour consigne de créer un jeu vidéo pour soutenir le lancement du nouveau modèle de la NES, un modèle qui ne sortira jamais chez nous, mais qui permettait de jouer à partir de disquettes. Au programme, des performances améliorées et un espace de stockage supérieur. Donc imaginez une seconde. Vous êtes seulement deux sur un projet déterminant pour l’avenir de la société, déterminant pour l’image de celle-ci, et pour mener à bien ce projet vous n’avez aucune consigne, si ce n’est de créer un jeu vidéo.
Autant le dire, le défi n’a pas été relevé et pendant des mois le projet a stagné, sans qu’il n’y ait de réel suivi. Fort heureusement pour cette toute petite équipe, ils reçurent de l’aide dans les derniers moments du développement. Des sacrifices furent faits, mais le jeu finit par voir le jour, et sur ce sujet, il ne tient qu’à vous de découvrir la suite.
Comme toujours dans les ouvrages Pix’n Love, les informations sont saupoudrées de témoignages très intéressants, et que l’on pourrait même qualifier de vitaux pour vivre cet ouvrage comme une aventure. Cependant, nous nous devons de le signaler mais ici vous n’aurez aucune image d’illustration à vous mettre sous la dent, les plus réfractaires de la lecture sous forme de roman seront donc prévenus.
En ce qui concerne le contenu, nous en avons certainement dit assez pour commencer de vous mettre l’eau à la bouche, donc, pour la dernière ligne droite, il serait avisé pour nous de souligner quelques éléments qui nous ont vraiment plu dans ce livre. Vu de l’extérieur, L’Histoire de Metroid pourrait sembler n’être qu’une simple rétrospective un peu étoffée, retraçant ainsi 30 ans de jeux que l’on aurait énumérés un par un. On pourrait aussi se dire que comme Metroid n’est pas aussi connu que bien d’autres licences, il ne doit donc pas y avoir grand chose de passionnant à raconter sur le sujet. Partir de ce principe serait vous fourvoyer. Car comme nous l’avions vu avec L’Histoire de Tetris, ce n’est finalement pas le jeu en lui-même qui est le plus intéressant, mais bien tout ce qui l’entoure.
Ici on se rend compte que l’environnement a été déterminant durant toute la vie de la série, que ce soit pour Metroid premier du nom ou pour le petit dernier de la famille : Metroid Prime: Federation Force. Des conditions de travail à la technologie, en passant par les différentes personnalités que l’on nous dévoile, tout y passe. Plusieurs fois il a été question de mettre un terme à la série, plusieurs fois tout aurait pu s’arrêter et pourtant, l’avenir pourrait être plus rose qu’on ne le croit.
Conclusion
Christophe Mallet nous livre un excellent travail pour lequel on aurait du mal à jauger le nombre d’heures que cela a nécessité. Très généreux dans son contenu, avec plus de 300 pages faisant office de mine d’or informationnelle, il est aussi très facile à lire, et surtout un indispensable pour tout bon fan de la saga Metroid. On regrettera néanmoins l’absence de quelques illustrations placées çà et là qui auraient pu témoigner de ce qui nous est décrit. Pour finir, cet ouvrage nous permet de garder quelque chose en tête : ce n’est pas en essayant de créer le meilleur jeu du monde que l’on donne naissance à un chef-d’oeuvre, mais c’est bien en faisant des erreurs que l’on arrive parfois à donner naissance à des légendes comme Metroid.
Nous remercions chaleureusement Pix’n Love de nous permettre de vous présenter toujours plus d’ouvrages provenant de leur catalogue, et sachez que vous pouvez commander L’Histoire de Metroid en vous rendant sur la page de Pix’n Love.