Palworld a atteint le top Steam du jeu ayant réuni le plus grand nombre de joueurs, avec un pic à plus de 1 200 000 joueurs connectés en même temps (et sans compter tous ceux qui seront passés par l’application Xbox, le titre étant disponible sur le Game Pass console et PC). Il prend ainsi la première marche du podium des jeux payants, passant devant Cyberpunk 2077, qui avait réuni 1 054 388 joueurs. Même si, en vérité, Palworld est bon deuxième – PUBG avait réuni plus de trois millions de joueurs en janvier 2018, mais est passé du classement des jeux payant à celui des jeux gratuits en devenant lui-même free-to-play –, on peut s’étonner de telles performances tant son actualité semble plutôt négative.
Plagiat éhonté, soupçons d’utilisation de l’intelligence artificielle, violation de copyright… L’accueil fut plutôt froid. Pourtant, le jeu cartonne ! Alors, est-ce par curiosité malsaine de voir des « Pokémons avec des flingues », ainsi qu’a souvent été décrit le jeu avant sa sortie, que de si nombreux joueurs s’y sont plongés ? Ou le titre à la communication sulfureuse aurait-il de véritables qualités vidéoludiques ? Probablement un peu des deux.
Palworld n’est absolument pas un Pokémon-like, même s’il y a des petits (ou des gros, d’ailleurs…) monstres colorés avec des noms rigolos. Des monstres qu’on peut attraper en les enfermant dans une sphère. Pour les faire combattre contre d’autres monstres colorés avec des noms rigolos. Bon, OK, c’est un peu un Pokémon-like quand même. Mais ce n’est qu’une facette du jeu.
En vérité, le jeu est un patchwork de différentes mécaniques vues dans plein d’autres titres. En découvrant peu à peu les différents aspects du gameplay, on a régulièrement envie de s’exclamer : « Ah oui, comme dans… !». Palworld est essentiellement un jeu de survie et de crafting, dans lequel il va falloir récolter des matériaux pour établir un campement, qui deviendra bientôt une base qu’on fera prospérer, avec des mécaniques proches de Minecraft ou de Ark: Survival.
On y explore de façon « organique » une carte verdoyante en monde ouvert, attirés là-bas par les ruines d’un temple, ou ailleurs par la présence d’un objet scintillant. Les derniers épisodes de Zelda ne sont pas très loin (on se fabriquera même très vite une paravoile !). Et puis, il y a toute la composante « Pokémon », avec ces créatures qu’on va chasser, affronter, collectionner… et manger, aussi (ce qui, pour le coup, est un peu moins Pokémon) !
Un Gloubi-Boulga qui pourrait s’avérer indigeste et malvenu, pourtant, force est de constater que cela fonctionne ! Un peu comme dans Dredge (on continue le name-dropping), l’alternance jour-nuit rythme bien nos premières heures de jeu, nous empêchant d’aller explorer trop loin et nous forçant à rentrer au camp une fois le soleil couché : les nuit sont noires et très froides. Le tutoriel, très progressif, nous permet de prendre nos marques, et on se prend au jeu à se donner nous-même des missions « quotidiennes » (au rythme du jeu) : attraper quelques créatures, se mettre en quête de matériaux, construire telle ou telle structure…
Puis on met les Pals au boulots (un peu comme dans Pikmin), ils vont aller d’eux-mêmes, selon des capacités propres à chaque type de créature, alimenter la base en ressources. Le temps de se retourner, on est niveau quinze, on chevauche fièrement un Direhowl (une sorte de grand loup) et nos Tanzees (des petits singes verts…) ont des mitrailleuses !
Bientôt, on pourra se pencher sur le volet multijoueur, et partir à l’assaut de donjons. Car l’une des forces du jeu, c’est son côté bac à sable. Chacun peut décider de sa manière de jouer. S’occuper de sa base, de façon sereine, sans jamais aller se frotter au danger (au-delà des quelques raids qu’elle peut parfois subir…), façon Farmville, est tout à fait possible !
Alors, faut-il être gêné de s’amuser autant avec un jeu qui semble accorder si peu d’importance aux questions relatives au droit d’auteur ? Comme nous l’évoquions dans un article précédent (voir ci-dessus), chacun jugera en son âme et conscience. Rappelons toutefois que l’histoire du jeu vidéo est pavée de ce type de productions parfois à la limite du plagiat : combien de clones de Space Invader depuis Galaxian ? Arkanoid n’est-il pas grandement inspiré de Pong ? Est-ce uniquement par hasard si Sonic Team Racing, Crash Nitro Kart ou Disney Speedstorm ressemblent à ce point à Mario Kart ? Et que dire des -like (GTA-like, Souls-like, Doom-like…), si ce n’est que c’est leur identité que de s’inspirer fortement d’autres titres… ?
Palworld est actuellement en accès anticipé, disponible sur PC et Xbox, et est inclus avec le Game Pass.