Troisième épisode de notre rubrique Les jeux vidéo : ça s’écoute aussi. Il existe une multitude de jeux dont la musique est mémorable et on s’intéressera chaque mois à un jeu en particulier. Aujourd’hui, on penche une oreille attentive sur l’OST de NieR premier du nom. Un titre qui m’est particulièrement cher, un jeu d’une poésie rare mélangeant subtilement bon nombre de genres. À l’aube de la sortie de NieR Automata, il nous semblait indispensable de découvrir ou de redécouvrir cette OST de légende.
Retrouvez nos anciens numéros sur l’OST de Silent Hill Downpour et sur l’OST de Lost Odyssey.
Les jeux vidéo, ça s’écoute aussi #3 : OST NieR
NieR : chef-d’oeuvre sur bien des aspects
NieR peut être qualifié de jeu spécial, spécial par son scénario, par son gameplay et vous l’avez deviné, par sa musique. Mais avant de nous hâter sur cette partie, intéressons-nous un léger moment sur son histoire et son ambiance. Avant toute chose, il faut savoir qu’il existe deux versions du jeu : NieR Gestalt (version occidentale) et NieR Replicant (version orientale uniquement sortie sur PlayStation 3). Quelle différence ? Dans la première version, l’histoire tourne autour d’un père souhaitant protéger sa fille à n’importe quel prix, la deuxième version est la même histoire mais entre un frère et une sœur. Nous allons donc nous attarder un peu plus sur la version Gestalt, version à laquelle j’ai pu jouer. Pour information, le jeu a été développé par Cavia, studio bien connu des amateurs de dragons vu que ce dernier a développé les bien connus Drakengard. D’ailleurs, certaines rumeurs stipulent que les deux titres sont issus d’une seul et même univers.
NieR, c’est quoi ? C’est un père qui souhaite guérir sa fille atteinte d’une maladie considérée comme incurable : la peste runique. Ce dernier va alors remuer ciel et terre afin de trouver un remède. Dans son périple, notre héros va faire la connaissance de personnages originaux : Kainé, Emil et l’étrange Grimoire Weiss. Celui-ci est un livre à caractère humain qui permet d’utiliser de la magie. Chaque personnage possède sa propre personnalité, une personnalité forte et unique qui a pour conséquence qu’on s’attache très rapidement à eux. Chacun a ses raisons personnelles de se battre, chacun est prêt à aider jusqu’au bout le père tourmenté. Les relations se construisent petit à petit, les liens s’intensifient. J’insiste bien sur ce point car celui-ci participe grandement à l’ambiance du jeu.
Le thème principal du jeu est la mort et l’ensemble des questions qui en découlent. L’environnement dans lequel le jeu évolue est rempli de créatures nommées Ombres. Ces derniers terrorisent l’ensemble des habitants et n’entraînent que mort et désolation sur leur passage. Les humains sont donc condamnés à vivre reclus dans des villes fortifiées et évitent le moindre déplacement. Le jeu nous place dans une ère future où la technologie a failli, où l’Homme est contraint de revenir aux habitudes passées, aux techniques d’antan. La technologie n’est plus qu’un lointain souvenir, douloureux pour certains, nostalgique pour d’autres. On évolue donc sur une terre de mystère, de mille dangers et de magie. Les aventuriers se font rares car l’ombre et la mort sont omniprésentes.
NieR nous place dans un univers atypique, original, magique. Sachez que le jeu dispose de pas moins de quatre fins différentes, ces dernières s’obtiennent en fonction de vos actions durant l’aventure. Loin de là l’idée de vous dévoiler ces fins, je souhaite juste souligner le fait que l’histoire peut se finir de quatre façons différentes, toutes avec leur lot de bonheur et de tristesse, autant magnifique les unes que les autres. Je parle, je parle, ou plutôt j’écris, j’écris mais rassurez-vous, je n’ai pas perdu le sujet de la rubrique de vue. Il est pour moi fondamental de connaître l’ambiance du jeu, de s’en imprégner afin de mieux comprendre la musique qui en découle, et surtout de mieux l’apprécier. Attaquons dès à présent cette musique avec la superbe vidéo d’introduction qui me donne à chaque fois la chair de poule !
Cette vidéo laisse un avant-goût de la qualité sans faille de la musique du jeu. Keiichi Okabe est à l’origine de l’OST du jeu, épaulé par Kakeru Ishihama et Keigo Hoashi, tous deux membres de son studio intitulé Monaca. Un dernier est venu rejoindre l’équipe ou plutôt la partition : j’ai nommé Takafumi Nishimura du studio Cavia. Quatre disques ont vu le jour, ou plutôt six pour être tout à fait exact. Étonnant ? Non quand on s’intéresse à la qualité du contenu ! Le premier NieR Gestalt & Replicant Original Soundtrack est paru le 21 avril 2010, cette sortie s’est accompagnée de trois albums dérivés de l’OST, reprenant les morceaux avec différents instruments ou bien sous une forme différente. NieR Gestalt & Replicant 15 Nightmares & Arrange Tracks a suivi le 8 décembre 2010 avec son contenu revu et repris par nos artistes. D’ailleurs, cinq morceaux à tendance techno ont vu le jour sur ce CD, morceaux venant du DLC du jeu. Le 14 septembre 2011, c’est au tour de NieR Tribute Album -echo- d’entrer sur scène avec son lot de remix en tous genres. Ce CD tente une approche bien différente, mélangeant le classique et l’électronique, un savant mélange pour un résultat hors norme. Enfin, le 21 mars 2011, dernier CD à faire son apparition : Piano Collections NieR Gestalt & Replicant, onze morceaux repris spécialement au piano et ça donne une poésie auditive de toute beauté !
J’ai évoqué six CD et je viens de n’en citer que quatre, deux CD bonus de pré-commande équipés tous deux de cinq morceaux se rajoutent à cette liste. Comme on dit en cuisine, il est grand temps de passer à la dégustation ! Comme dans le précédent numéro, j’ai sélectionné pour vous un certain nombre de morceaux (eh oui, je ne peux malheureusement pas tout mettre) et j’essaye tant bien que mal de choisir des chansons représentatives. Je m’intéresse particulièrement à l’OST du jeu, nous ne nous attarderons donc pas sur les autres disques sortis à ce jour. Petite précision sur l’OST tout de même, ce dernier comprend pas moins de 43 morceaux pour un total de 2h30 d’écoute réparties en deux CD. Vous comprenez maintenant ma sélection !
HILLS OF RADIANT WINDS
Premier morceau choisi : Hills of Radiant Winds. Fermez les yeux, imaginez une vaste plaine, de la verdure à perte de vue, le vent fouette votre visage, un vent de liberté s’offre à vous. Eh bien, c’est ce que je ressens quand j’écoute cette chanson. Je me revois sur les plaines verdoyantes à courir, sauter et accessoirement taper de l’ennemi ! Ce morceau reflète selon moi parfaitement l’immensité et la profondeur de l’univers que le jeu nous propose. Soyez aussi évasif que le vent, voilà le vrai message de celui-ci. Espoir et liberté se dégagent de cette douce mélodie. À noter que 34 des 43 morceaux comportent des voix. Voix enfantines pour le côté dramatique, féminines pour la douceur, masculines pour les sonorités graves reflétant le danger. Vous l’avez compris, on s’attaque ici à une oeuvre complexe d’une qualité rare. Je ne le redirai jamais assez. Me restreindre à quelques morceaux me déchire, croyez-moi, tout l’album est une pure merveille.
SONG OF THE ANCIENTS – DEVOLA
Cette chanson d’une douceur étonnante met sous lumière la voix d’Emi Evans. Emi Evans, de son vrai nom Emiko Rebecca Evans, est une interprète, compositrice et parolière d’origine anglaise. La première question qui m’est venue à l’esprit est : quelle langue parle-t-elle ? Eh bien, elle a inventé une nouvelle langue aux sonorités étonnantes pour ce morceau. Les plus attentifs d’entre vous l’auront reconnue dans le précédent morceau présenté. Dans une interview, on apprend même qu’elle s’est rapprochée des sonorités gaéliques pour la composer. La chanteuse a enregistré 18 des 34 chansons chantées de l’OST. Petite anecdote comme on les aime, Emi Evans a également travaillé sur l’OST de Dark Souls. Je vous invite également à regarder l’interview en question de nos amis de chez Final Fantasy Ring, ça se passe ICI.
EMIL SACRIFICE
Sans nul doute, le morceau le plus émouvant de l’OST. Rien que le titre nous donne le ton abordé, un moment fort du jeu, mémorable, gravé au fer rouge dans mon esprit de joueur. Que dire de plus ?
KAINE SALVATION
On retrouve ici notre belle anglaise à la voix mélodique nous transportant dans un tourbillon de douceur et de poésie. Quatre versions existent de ce morceau et celle-ci est ma préférée car encore une fois, le langage employé provient tout droit de l’imagination, le même endroit où NieR a vu le jour. Passons maintenant au dernier morceau présenté, et pour le coup, c’est également le dernier de l’OST.
SHADOWLORD
Le piano est à l’honneur dans ce morceau, un piano au départ doux, se superposant à merveille aux voix mélodieuses, mais très vite, celui-ci se laisse emporter, et nous délivre une série de notes aussi rapides que parfaitement maîtrisées.
Notre escapade musicale touche à sa fin, je le redis encore et toujours mais pour apprécier au mieux cette musique, il faut impérativement s’aventurer dans le jeu. Je ne peux que vous le conseiller, il fait définitivement partie de mon top 5 des jeux préférés toutes plateformes confondues. Bien entendu, j’attends vos réactions et commentaires sur le sujet. À très vite pour un prochain numéro, je vous promets des délectations musicales à n’en point douter une seconde.