C’est cette semaine que Netflix a officialisé son intention de racheter Warner Bros. pour 82,7 milliards de dollars. Une nouvelle qui viendra probablement chambouler l’industrie si le rachat venait à être ratifié par les différentes autorités de concurrence. D’après un communiqué publié conjointement par les deux entreprises, l’offre de Netflix concernera avant tout les studios de cinéma, de télévision et son service de streaming, HBO Max.
La division jeu vidéo reste alors la grande inconnue du rachat. Avec sous sa houlette des studios de jeu vidéo comme Avalanche (Hogwarts Legacy) ou Rocksteady (la série des Batman Arkham), Warner Bros. a pu se tailler une réelle place dans l’industrie. Une place, qui, avec le rachat de Netflix, pourrait être remise en question.
De nouveaux rêves de grandeur avec le catalogue de Warner Bros. ?
Netflix a, depuis maintenant un certain temps, une division jeu vidéo. L’année dernière, cette offre semblait prendre une direction claire avec la fermeture du studio Team Blue, pensé pour produire des jeux AAA multi-plateformes. Netflix semblait se recentrer sur une production avant tout pensée pour le mobile.
D’autant que cela n’avait pas été un cas isolé. Ces derniers mois, Netflix a fermé le studio Boss Fight Entertainment, puis s’est séparé de Spry Fox, racheté par ses fondateurs. Gregory K. Peters, co-CEO de Netflix, expliquait alors que l’entreprise souhaitait adopter une stratégie privilégiant la qualité plutôt que la quantité.
[…] On va construire sur cette fondation, mais en offrant plus de jeux de qualité sur quelques genres précis en visant le bon groupe de joueurs. On va faire moins, mais mieux, sur certains axes verticaux identifiés.
A ce moment, il expliquait également qu’une stratégie mettant un point d’orgue sur la simplicité d’accès de leurs jeux était privilégiée. Les studios de Netflix devraient produire des party games permettant d’attirer toute la famille, à partir des licences détenues par Netflix.
Or, en mettant la main sur les studios appartenant à la Warner, il est possible que Netflix change (encore) son fusil d’épaule : ces studios ont déjà largement fait leurs preuves dans le circuit d’édition classique. Plus encore, certains de ces studios, que ce soit Avalanche avec Hogwarts Legacy ou TT Games, avec ses jeux LEGO, ont déjà prouvé savoir manipuler des licences et faire des jeux sur tous supports à succès.
Pour autant, tout n’est pas rose : le chemin de Warner Bros. Games n’est pas uniquement composé de succès. Ce sont également les échecs de MultiVersus ou de Suicide Squad: Kill the Justice League qui ont mené la division jeu vidéo à se restructurer sur les quatre licences les plus populaires, DC, Game of Thrones, Harry Potter et Mortal Kombat.
Un deal colossal, oui, mais qui n’est pas encore confirmé
Tout comme les derniers grands rachats, que ce soit Actiblizz par Microsoft ou la Fox par Disney, les déclarations des deux partis engagés ne parlent que d’intentions. Les régulateurs en charge de vérifier la conformité du rachat vis-à-vis des lois de concurrence en place devront donner leur feu vert.
Or, deux arguments importants s’opposent à ce rachat. D’une part, il est évident que le rachat d’HBO Max signifie que Netflix récupèrera l’un de ses concurrents les plus solides, laissant Disney+ l’unique service capable de faire face à lui seul au mastodonte sur le marché du streaming. C’est sur cela que devront trancher les régulateurs : est-ce que ce rachat donnera à Netflix un monopole, laissant la concurrence sur le côté, et permettant à Netflix de gérer (d’augmenter) ses prix comme bon lui semble ?
D’un autre côté, l’acquisition des studios de Warner Bros. par Netflix inquiète le monde du cinéma. L’attitude de l’entreprise de streaming vis-à-vis des salles obscures est en particulier un point qui fait friction. Cependant, Netflix promet, pour l’instant, de ne pas interférer dans le fonctionnement de la Warner : à voir si cette promesse sera tenue…
En tous les cas, nous ne devrions pas voir de changement tout de suite, que ce soit dans le fonctionnement de HBO ou des studios de cinéma, et pour cause : d’après Netflix, il faudrait compter 18 mois avant d’avoir un feu vert de la part des autorités compétentes américaines. Cela laissera le temps, pour le public comme pour les acteurs de l’industrie, d’au moins voir les choses venir.

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